RFI
14/02/2011
Nouvelle audience, ce lundi 14 février 2011, du procès des policiers assassins présumés du défenseur des droits de l’Homme, Floribert Chebeya. Le tribunal s’est vu remettre le téléphone de la veuve de Floribert Chebeya. Un appareil dans lequel ont été conservés les derniers messages envoyés par la victime, mais aussi par ses bourreaux.
Avant d’aller se mettre à l’abri avec ses enfants au Canada, Annie, la veuve de Floribert Chebeya a pris soin de laisser son téléphone portable aux avocats. Dans l’appareil il y a deux textos de Floribert. Il avertit qu’il est dans les locaux de l’Inspection générale de la police. «Suis devant le bureau», dit le premier sms. «Restons en contact », dit le second.
Un peu plus tard, sa fille lui envoie un message pour lui demander d’acheter au retour des saucisses pour le dîner. Et elle reçoit une réponse : «bien reçu, bon appétit d’avance». Là, elle ne reconnaît pas le style de son père. En fait, à ce moment là, le téléphone n’est plus dans les mains de Floribert.
Ces messages vont être étudiés par le tribunal comme l’explique Maître Mukendi, avocat de la partie civile. « L’élément le plus important, ce sont ces textos, et la différence entre les textos authentiques...» Cela signifie t-il que ses bourreaux se sont servis de son téléphone pour tromper sa famille ? «Absolument !» confirme l'avocat.
Du côté de la défense, où l’on dit toujours que Floribert n’était pas ce soir là à la police, l’arrivée de cette pièce à conviction n’est pas vue d’un bon œil. Maître Dimina, coordonateur des avocats de la défense des policiers parle même de manipulation : «Il y a des soupçons de manipulation ; parce que cette pièce devrait être au dossier depuis bien longtemps. Il ne faut pas la poser maintenant, alors que la procédure a déjà commencé pendant la période où les parties se suspectent mutuellement».
Le téléphone de Floribert lui-même, n’a semble-t-il pas été retrouvé.
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