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jeudi 10 février 2011

Confidences de chauffeur de ministre (3)

« CETE PARSEL-LÀ DÉZÀ VENDIE »

Le Potentiel
10/02/2011
Je racontais ici-même comment mon bailleur-parlementeur, dribblant son épouse, a tenté de céder la propriété parcellaire à sa concubine, la sulfureuse vendeuse de pain du coin de la rue. Je racontais aussi comment, ayant eu vent de la combine, grâce à la puissante radio-trottoir du quartier, l’épouse a pris les devants, et grâce aux services plus que galants de son concubin, le notaire de la commune, elle s’est adjugé les documents officiels de la parcelle en son nom.

Je racontais enfin comment, sur conseil de mon patron, le Ministre des Affaires stratégiques (à prononcer avec respect…), véritable Salomon devant l’Eternel, la parcelle avait été scindée en deux. Mais, il s’en est suivi une bataille rangée en deux camps, entre d’une part les locataires partisans du bailleur-parlementeur ; et d’autre part ceux en faveur de la bailleresse. Moi-là, je me suis retrouvé entre le pilon et le mortier, partagé entre d’une part les faveurs de mon bailleur, par ailleurs président –fondateur d’un de mes nouveaux partis politiques ; et d’autre part les avantages à rester en bons termes avec la bailleresse, étant donné ses amitiés étroites avec ma propre épouse. Par la force des choses, et malgré l’opposition farouche de ma femme, je me suis retrouvé dans le camp et la demi-parcelle de notre bailleur-parlementeur. Cela a suffi pour nous séparer brutalement d’avec ma femme : celle-ci a préféré rentrer chez elle en famille, en guise de protestation. Mais, comble de malheur, comme j’avais mis du temps à tergiverser, je me suis retrouvé sans logis, ni à gauche ni à droite. J’ai donc dû squatter chez mon protecteur le bailleur, et à la cuisine.

Mais seulement, voilà : divisée en deux, la parcelle n’offrait donc plus du tout les mêmes conditions et le même confort pour tous. Par exemple tous les robinets d’eau courante et la cabine de courant électrique se sont retrouvés rive droite chez notre bailleur. Mais les toilettes publiques pour locataires sont restées rive gauche, dans la propriété de la bailleresse. Conséquences : ceux qui avaient le courant et l’eau ne savaient quoi en faire faute de lieux aménagés pour les libations ; ceux qui en revanche bénéficiaient de lieux d’aisance, ne trouvaient plus ni eau, ni courant à leur portée. Et les bagarres rangées ont repris de plus belle ! Parce que tous les matins à l’aube, les locataires de la rive droite, munis de seaux d’eau franchissaient subrepticement, sans visa ni préavis, la muraille construite en catastrophe comme frontière, pour chercher une toilette publique disponible, une « kikosso ». Parce qu’une fois la nuit tombée, les locataires de la rive gauche s’arrangeaient pour détourner on ne sait comment les tuyaux d’eau courante et les fils électriques pour s’approvisionner vaille que vaille au-delà de la frontière, du « mur de la honte », comme l’avait surnommée la radio-trottoir du quartier. Les incidents et les accidents n’ont pas tardé à couper encore plus en deux la frontière. Surtout le jour où un locataire a surpris un voisin vicieux en train de « jumeler », comme disent les Kinois, une voisine, femme d’autrui, nue sous la douche. Ce fut la guerre, totale, impitoyable pendant dix jours et dix nuits. Et chaque jour, deux contre deux les anciens co-locataires s’invectivaient avec force injures et force voies de fait. « Espèces de testicules rabougris de chauves-souris, votre place est au fulu-dépotoir ! Pouah !», criaient les femmes rive droite. Ce à quoi les adversaires rive gauche rétorquaient : « Espèces de crachats de crapauds, vous puez à mille kilomètres à la ronde. Pouah ! » . Ou encore, venant de la rive gauche : « Bande de cocus, couilles molles comme du fufu faisandé. Pouah ! » Réplique rive droite : « Filles et fils de « kuluneurs, de « pombas », de « londonniennes », de « shégués » ! Pouah ! »

Le pauvre bailleur ne savait plus où donner de la tête. Après avoir quitté sa femme, le voilà résigné à quitter sa demi-parcelle et se réfugier chez mon patron de Ministre. La concubine de notre bailleur, pulpeuse vendeuse de pain au coin de la rue, non contente d’avoir détrôné la « mère ya palais », n’a pas trouvé mieux que de prendre place dans la maison abandonnée par le concubin parlementeur. Et la guerre était repartie, avec face à face, l’ex-épouse, nouvelle bailleresse rive gauche ; et l’ex-vendeuse, nouvelle concubine et nouvelle bailleresse rive droite.

De guerre lasse pour ainsi dire, moi-même j’ai dû abandonner la partie. La récréation n’avait que trop duré. J’ai simplement quitté le squatting chez mon bailleur, et j’ai suivi ma femme chez ses parents.

Sur place, chez ma belle-famille, une fameuse surprise m’attendant : ma femme ne s’y trouvait pas. Elle s’était envolée pour une destination inconnue ! Mais d’après la redoutable radio-trottoir du quartier, elle aurait trouvé un autre appartement à l’autre bout du quartier…

YOKA LYE andreyokalye@yahoo.fr

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