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samedi 5 février 2011

Selon le président de l’Adh, « Joseph Kabila n’est pas Mobutu light » : Jeune Afrique a déçu plus d’un lecteur

Digital Congo
05/02/2011
Jeune Afrique nous avait ha­bitués à une analyse froide, basée sur les faits et sou­vent au service des peuples d’Afrique. Jamais, ou pres­que au service des intérêts politiciens. Le célèbre hebdomadaire africain a déçu plus d’un lecteur.Pour l’ancien Vice­-gouverneur de la Province Orientale, qui préside actuellement le parti de Jean-Claude Baende, en caricaturant la situation politique de la République Démocratique du Congo et en se mettant au service d’intérêts des politiciens et de certains groupes étrangers, le célèbre hebdomadaire africain a déçu plus d’un lecteur.

Ce mardi 1er février 2011, re­venant de l’Hôpital Général de Ngaliema, au niveau du Rond-Point Socimat, je vois ces jeunes gens qui gagnent leur vie en vendant, sous le dur soleil de cette période de l’année, et en courant der­rière les véhicules qui abais­sent leurs vitres souvent fu­mées, qui des bibelots, des petits animaux, qui d’autres des bouteilles d’eau ou des journaux.

Cela fait quelques jours que la page Facebook de l’heb­domadaire Jeune Afrique annonçait la sortie imminente du numéro 2612, avec comme titre-phare : « Kabila Mobutu Light ».

Tiens, tiens! Pour moi qui ne rate aucun numéro du jour­nal de Béchir Ben Yahmed, que je considère comme le meilleur journal africain, la vue de ce dernier numéro apaise une attente mêlée d’une vive curiosité bien compréhensible. Kabila Mobutu light... Vraiment ?

Bien qu’ayant occupé des fonctions importantes, notamment Député National, sous la Transition, puis Vice-Gouverneur élu de la Province Orientale, je dois pré­ciser que ces postes ne découlaient pas d’une décision directe du Président Joseph Kabila, mais plutôt de ma position et de mon rôle dans mon ancien parti politique, qui n’était pas le Parti Pré­sidentiel.

Je le dis, car j’entends déjà les mauvaises langues dire celui-ci parle parce faisant partie du pouvoir ». Non, il n’en est rien, c’est un de­voir de conscience celui de rétablir la vérité tordue par Jeune Afrique.

En effet, comme plusieurs d’entre vous, j’ai ressenti un vif malaise en lisant les quatorze pages évènement de Jeune Afrique peindre le Président de la République, notre Président, comme le pire dictateur de l’Afrique.

Jeune Afrique nous avait ha­bitués à une analyse froide, basée sur les faits et sou­vent au service des peuples d’Afrique. Jamais, ou pres­que au service des intérêts politiciens.

Qui ne ressentait pas, comme moi, de l’admiration de­vant la plume clairvoyante de François Soudan ? Qui n’était pas fier du profes­sionnalisme du compatriote Tshitenge Lubabu ? Et que dire du courage de Marianne Meunier et de l’expertise de Christophe Boisbouvier? J’ai consulté et re-consulté les nombreux numéros de Jeune Afrique que je pos­sède -et garde comme un vrai trésor-, et je n’ai pu retrouver une pareille charge contre un autre Chef d’Etat.

Rien de tel contre Ben Ali, ni contre Mubarak, ni contre Kagame, ni contre Muse­veni. Et pourtant, a l’échelle démocratique, la Rdc n’est comparable à aucun, je dis bien aucun de ses neuf voi­sins, hormis peut-être la Tanzanie ou la Zambie.

Qu’un pays, grand comme l’Europe Occidentale, qui compte le plus grand nombre de tribus diverses et qui a connu la plus grande guerre africaine, ait réussi à mettre fin à la guerre civile, à réunifier son immense territoire et sa transition sanctionnée par des élections somme toutes démocratiques, que tout cela ne soit pas appré­cié à sa juste valeur.par un aussi prestigieux journal, me laisse perplexe.

La première fois que j’ai rencontré Joseph Kabila, c’était dans une tente de quelques mètres carrés. La seconde fois, c’était sous un arbre. La troisième fois, aubord d’une route embourbée. Et après tant d’autres fois. Il faut dire que la sobriété de l’homme saute aux yeux contrairement à ce qu’affirme Jeune Afrique : « le jeune président a un goût du luxe ».

Et, comme plusieurs autres Congolais, j’observe la lère Dame, dont la proximité avec le Peuple et l’humilité sont légendaire.

Mais, je sais aussi que tout n’est pas rose dans notre pays.

La lutte contre l’impunité et contre la corruption ne donne pas lieu à assez de condamnations. Bien qu’il soit vrai que le mal soit profond et antérieur à Joseph Kabila, l’Etat a l’obligation du résultat.

Le retour de certains colla­borateurs du Maréchal Mo­butu aux affaires est pointé du doigt; bien que je sou­tienne personnellement le renouvellement des élites et de la classe dirigeante, on ne peut se priver de l’expérience de ceux-là, avec com­me préalable le changement de mentalité. Mais, le Congo réconcilié passe aussi par le pardon entre régimes et entre générations.

L’insécurité, notamment dans la poudrière de l’Est ? La charge de la sécurité du territoire, des citoyens et de leurs biens est une prérogative du Gouvernement. Celui-­ci ne peut déjà plus rappeler à l’opinion que la situation difficile à l’Est découle des crises venant d’autres pays voisins, avec une responsa­bilité particulière de la Communauté Internationale.

Le social est une demande prioritaire du peuple, j’en conviens et je le défends, en tant que parti humaniste. Le Gouvernement peut agir sur quelques leviers, et je l’exhorte à le faire. Même s’il est vrai que la relance de la production et de la trans­formation, l’amélioration du contexte économique mon­dial et les réformes entrepri­ses, demandent du temps.

Les valeurs démocratiques seraient-ils en recul ? Des indélicatesses sont parfois commises, il est vrai, et doivent cesser. Notre pays, qui se doit de mériter son nom de République Démocratique, doit se donner les moyens de protéger ses ac­quis démocratiques. Mais, la Rdc, connait néanmoins une activité partisane, politique, démocratique et médiatique que l’on retrouve difficile­ment ailleurs en Afrique.

Mon propos est celui-ci en tant que citoyen congo­lais, j’ai très mal digéré que Jeune Afrique juge Joseph Kabila par rapport à des responsables et à des intérêts étrangers, comme s’il était à leurs ordres ou à leurs ser­vices. Je trouve inacceptable ce genre de comparaison et je tiens à le dire.

Oui, pendant longtemps, j’ai souffert, comme vous, de la place perdue par notre pays, au sein du concert des na­tions.

Lentement -peut-être trop lentement ? - La Rdc reprend des couleurs, et je deman­de que toutes les mesures soient prises pour accélérer le réveil du géant.

Pour le reste, la Présidence de la République a ses ser­vices et le Gouvernement aussi a les siens.
Pour ma part, je ne me plain­drai pas que Joseph Kabila ait pris conscience qu’il est à la tête d’un grand pays -en a-t-iI jamais douté ?-, ni que la défense et la protection d’intérêts étrangers, fussent-­elles des multinationales ou portées par des grands de ce monde, ne soient le cadet de ses soucis.

Seulement, je lui demande­rai de garder une oreille at­tentive pour son peuple, et de ne servir que lui, même contre nous, ses amis, Si nous oublions que le pou­voir, c’est pour servir.

Je n’ai pas connu le Marechal, qui avait ses qualités et ses défauts.

Pas de pres, en tout cas, mais, en tant que contem­porain, je m’en suis fait une idée.

Les temps ont changé, les hommes aussi...Non, Joseph Kabila n’est pas Mobutu light, a conclu Joseph Bangakya, le Président National de l’ADH.

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