************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

vendredi 11 mars 2011

Affaire Chebeya : un témoin-clé liquidé par les sbires de «Kabila»

Congo Indépendant
11/03/2011


Le tristement célèbre "général" John Numbi Banza Tambo, 
patron - suspendu? de la police nationale congolaise.

Le commissaire adjoint Amisi Mugangu a bel et bien été enlevé et exécuté fin novembre dernier à Kampala par des tueurs à gage envoyés dans la capitale ougandaise par des hommes de main de «Joseph Kabila». Affirmation gratuite? Assurément pas! Amisi a été «puni» pour avoir dit la vérité sur les circonstances exactes de la mort du militant de défense des droits humains Floribert Chebeya Bahizire et la disparition de son compagnon d’infortune Fidèle Bazana Edadi. Ses motivations importent peu. «L’ordre d’exécuter Floribert Chebeya a été donné par la «haute hiérarchie». Cet ordre a transmis au colonel Daniel Mukalay par l’Inspecteur divisionnaire en chef John Numbi. Celui-ci l’a fait le lundi 31 mai 2010 à 10 heures au cours d’une brève réunion. Nous avons exécuté Chebeya par étouffement. Le corps de son chauffeur a été jeté dans le fleuve au niveau de Kinsuka». Ce sont là les aveux qui ont coûté la vie au commissaire adjoint Amisi. Congo Indépendant est en mesure d’affirmer que deux hommes peuvent être considérés comme des «suspects» dans la «disparition» de cet important témoin. Il s’agit d’un certain Elie Lungumbu, agent de l’Agence nationale de renseignement, proche de Zoé «Kabila», et de major Christian Ngoy Kenga Kenga, ancien commandant du "Bataillon Simba" de la police nationale. Cet officier de la police, proche parmi les proches de John Numbi Banza Tambo, a pris le large dès l’annonce de l’arrestation de Daniel Mukalay. Ngoy et Amisi étaient restés en contact. Le premier avait invité le second à venir le rejoindre dans un pays africain.

L’Omerta
Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi ont-ils été exécutés dans l’enceinte de l’Inspection générale de la police nationale ? Depuis plus de trois mois, les débats au sein de la Haute cour militaire de la garnison de Kinshasa-Gombe tournent autour de cette question préliminaire. Dieu seul sait si, cette juridiction militaire dont l’indépendance reste sujet à caution, aura le courage d’aborder trois autres interrogations. A savoir : Qui a ordonné ces exécutions ? Quel a été le modus operandi ? Qui est le commanditaire de ces crimes? A Kinshasa, le procès sur l’assassinat de Chebeya prend de plus en plus la tournure d’une farce judiciaire. Une parodie de justice. Les accusés et les parties civiles se livrent au jeu du chat et de la souris. Qui attrapera l’autre?
Le principal suspect, en l’occurrence l’Inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale, John Numbi Banza Tambo, ne cesse de clamer son innocence en prétendant qu’il n’avait pas de rendez-vous avec Chebeya. «C’est lui qui sollicitait un rendez-vous avec moi», assure-t-il en soulignant qu’il a passé toute la journée du 1er juin à Maluku afin de superviser les préparatifs de la parade militaire prévue le 30 juin. Dans son édition en ligne datée du 4 juin 2010, «Le Soft» écrit notamment : «Le général John Numbi Banza Tambo se trouvait à Kingakati, à la ferme présidentielle (…). Il y était reçu avec le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu». Bras droit de Numbi, le colonel Daniel Mukalay wa Matezo ne dit pas autre chose : «Floribert Chebeya ne s’est jamais présenté à l’Inspection générale de la police le 1er juin 2010.» Depuis plusieurs mois, la Haute cour militaire se complaint à ce qui ressemble bien à des manœuvres dilatoires en examinant minutieusement le relevé des appels téléphoniques donnés par les prévenus et le «témoin» Numbi. Il s’agit de gagner du temps face à une "association des malfaiteurs" qui use et abuse de l’Omerta. La loi du silence.

Poker menteur
Il faut parfaitement de mauvaise foi pour mettre en doute le fait que Floribert Chebeya s’est bel et bien rendu, mardi 1er juin 2010, à l’Inspection générale de la police nationale. Et ce, sur convocation de l’Inspecteur divisionnaire en chef John Numbi Banza. Conscient des menaces qui planaient sur sa vie, "Floribert" avait informé son épouse Annie. Deux précautions valant mieux qu’une, Il avait prévenu la responsable de la Division des droits de l’Homme de la Monuc : «Je me dirige à l’Inspection générale de la police, prière de suivre». Au siège de la police, le Camerounais Gomer Martell se trouvait au bureau du "colonel Daniel". En sortant, il a aperçu Chebeya dans l’anti-chambre. «Gomer» a été surpris d’apprendre le lendemain la découverte du corps sans vie du militant de défense des droits humains. Aussi, s’est-il précipité au siège de la Monuc pour donner son témoignage.

Le corps de Chebeya a été découvert…par des éléments de la police vers 5 heures du matin au Quartier Mitendi sur la route de Matadi. Le chef de ce quartier est formel : deux jeeps de la police et une voiture ont été aperçues à l’aube de mercredi 2 juin. Après le départ des deux Jeeps, la voiture a été abandonnée sur le lieu avec un corps sur la banquette arrière. C’est ici que commence le poker menteur. Dans un communiqué publié par la police nationale, on apprenait que les policiers ayant fait les «premières constatations» ont noté que le «cadavre» ne présentait «aucune trace visible de violence». Ils auraient aussi découvert la présente dans le véhicule de «deux préservatifs déjà utilisés et un paquet entier de trois pièces non utilisées, une boîte de stimulant Davigra qui contenait une plaquette de deux comprimés déjà utilisés, deux ongles artificiels et quelques mèches de dames». En fait, la police avait menti. Lors de ses récentes auditions, le colonel Tshomba, médecin légiste, a soutenu sans rire que Chebeya «a connu une mort subite suite à l’association de deux pathologies du cœur» : la" dysphasie arithmogène " et la " myocardie lymphocytaire». Selon lui, «le décès de Chebeya n’a été provoqué par aucune torture».

Entendu à son tour, le commissaire principal François Nkuna de la police scientifique a pris le contre-pieds du médecin légiste. Selon lui, lorsqu’il est arrivé avec son équipe sur le lieu du crime à Mitendi, ils ont constaté que la dépouille mortelle présentait des lésions - provoquées par des menottes ou des cordes - au niveau des bras et des jambes. Par ailleurs, du sang coulait de la bouche. Plus grave, le militant des droits humains avait le cou tordu et «la tête tournait dans tous les sens». Comment se fait-il que ces "détails" aient pu échapper au médecin-légiste?

Le major Christian Ngoy a-t-il «donné» Amisi Mugangu ?
«L’ordre d’exécuter Chebeya a été donné par la haute hiérarchie. Chebeya commençait à gêner le pouvoir de notre Président. C’est le général John Numbi qui a transmis cet ordre lundi 31 mai 2010 au colonel Daniel Mukalay. Le colonel a mis, par la suite, une équipe chargée d’exécuter cette action. Nous avons exécuté Chebeya par étouffement. Le corps de son chauffeur a été jeté dans le fleuve au niveau de Kinsuka». L’homme qui parle - parlait? - n’est plus à présenter. Il s’agit du commissaire adjoint Amisi Mugangu. Bras droit et chauffeur du colonel Daniel Mukalay, Amisi a fait partie de l’équipe de cinq personnes chargées d’«éliminer» Chebeya et Bazana. Après l’arrestation de Mukalay et quelques autres policiers par des hommes de Pierre Lumbi Okongo, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de Sécurité, Amisi a décidé de quitter le pays. C’était le 6 juin. Destination : Ouganda. Ce départ s’est déroulé avec l’assentiment et l’assistance financière du «général» Numbi qui lui a remis un millier de dollar. Commandant du «Bataillon Simba», cette unité paramilitaire chère à John Numbi, le major Christian Ngoy a pris, lui aussi, la poudre d’escampette. Destination : un pays d’Afrique centrale. Preuve si besoin en était que Ngoy et Amisi constituent les pièces maîtresses du puzzle politico-judiciaire qu’est devenu l’affaire Chebeya-Bazana. Et que leurs témoignages pourraient faire imploser la République.

Arrivé à Kampala, Amisi a eu des états d’âme. Il s’est mis à parler. Mi-juin, il contacte des diplomates en poste à Kinshasa. «Je suis un membre de la police congolaise. J’ai participé à l’exécution de Floribert Chebeya. Je suis prêt à faire ma déposition si ma sécurité était garantie», dit-il. C’est par ce canal que notre journal a pu nouer le contact avec le policier fugitif. Le 26 juin, l’homme est porté disparu. La dernière fois qu’on l’a vu, il tentait de traverser la frontière pour gagner la ville de Nairobi au Kenya. Le 9 octobre, il réapparaît. Où était-il depuis ce temps? «J’ai été arrêté par la police kenyane dans un cachot de la province de Eldoret à la demande du président Joseph Kabila via monsieur Elie Lungumbu qui m’a pourchassé avec son équipe venue de Kinshasa jusqu’à la frontière kenyanne de Malaba. Finalement ils m’ont appréhendé. Le message est venu de Kinshasa via l’Ambassade de la RDC au Kenya, d’obtenir mon extradition à Kinshasa sous bonne escorte.» Il poursuit : «L’objectif de monsieur Elie Lungumbu, un monsieur trapu, était de me ravir toutes les preuves que je détiendrais sur la mort de Floribert Chebeya et de son chauffeur.»

Pas de crime parfait
Amisi avait gardé entre ses mains le téléphone portable de Fidèle Bazana et des documents personnels de Chebeya. Il voulait s’en désaisir. Dans un mail adressé à l’auteur de ces lignes, il écrit : «Pourquoi j’insiste pour que vous puissiez récupérer ces effets, c’est parce que les preuves entre autre du téléphone du chauffeur de Floribert Chebeya se trouve là dedans et ça pouvait beaucoup vous aider pour les enquêtes et d’autres histoire. Ici je peux vous les envoyer par DHL directement. C’est ça mon souci.» Début novembre dernier, le commissaire adjoint envoie un autre mail : «Je vais quitter l’Ouganda. Mon chef, le major Christian Ngoy, m’a demandé de le rejoindre dans un pays africain.» Ce voyage a été reporté par deux fois. Le 26 novembre, Amisi devait se rendre au bureau de DHL à Kampala pour expédier les objets précités. L’homme a disparu. Cela fait déjà quatre mois.

Il n’y a pas de crime parfait. Un témoin était en compagnie du policier Amisi à quelques mètres du bureau de la DHL lorsqu’une Jeep de couleur noire portant la plaque d’immatriculation «CD 18» s’est arrêtée à quelques mètres d’eux. Il semble que cette plaque appartiendrait à un diplomate congolais en poste à Kampala. Il s’agit du colonel Marcel Mbangu – un proche à John Numbi, spécialiste des enlèvements, dixit Amisi Mugangu - qui porte le titre de deuxième conseiller d’ambassade. Un des passagers de ce véhicule diplomatique s’est mis à héler Amisi. «Le policier Amisi m’a demandé d’attendre un moment au bureau de DHL. A ma grande surprise, je l’ai vu monter apparemment sans contraintes dans ce véhicule qui est parti en trombe», explique ce témoin. Le témoin se rappelle les mots mumurés par le policier : «C’est mon chef Christian Ngoy». Qui était à bord de ce véhicule qui a démarré en trombe? Elie Lungumbu? C’est peu probable. Christian Ngoy? Sans doute. Le commissaire adjoint Amisi éprouvait du respect et de la confiance à son égard. Le major Christian Ngoy a-t-il servi d’appât pour permettre aux sicaires de "Joseph Kabila" d’éliminer un témoin gênant dans l’affaire Chebeya?

Selon des informations difficiles à vérifier, le corps d’une personne non identifiée a été déposé début décembre dernier au Mulango Hospital à Kampala. Etait-ce la dépouille mortelle du commissaire adjoint Amisi Mugangu? Le sang de Chebeya et de Bazana crie justice au ciel ! La justice leur sera rendue. Les assassins et le commanditaire de ces crimes seront sévèrement chatiés. Tôt ou tard…

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2011

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire