Congo Indépendant
11/03/2011
Politique
«Kinshasa et Kigali dans la peur du coup d’Etat», révèle le site Afrikarabia. «L’attaque de la résidence de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), le 27 février dernier, ravive le spectre des coups d’Etat dans la région des Grands Lacs, indique le site. Une attaque qui ne rassure pas le voisin et allié rwandais, Paul Kagame, qui a annulé tous ses déplacements à l’étranger (et notamment à Paris) de peur lui aussi d’un coup de force». «A Kigali, l’attaque par une centaine d’hommes armés de la résidence de Joseph Kabila a été suivi de prêt par l’entourage de Paul Kagame, affirme la même source. Le ministre de la défense rwandais, James Kabarebe s’est même rendu à Kinshasa après l’attaque, pour reconnaître les corps des gardes du corps rwandais qui veillaient sur Joseph Kabila». «De l’autre côté de la frontière, au Rwanda, écrit le site, l’atmosphère se tend depuis plusieurs mois. En un an, une dizaine d’attentats à la grenade a secoué régulièrement la capitale, Kigali». Le pouvoir rwandais accuse l’opposition de vouloir déstabiliser le pays. Un ancien lieutenant du mouvement rebelle hutte des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant à l’Est de la RDC est récemment passé aux aveux devant le tribunal. Mais pour Paul Kagame, l’ennemi se trouve à l’intérieur… chez des anciens responsables de l’APR, l’Armée Patriotique Rwandaise, le bras armé du FPR (du même Kagame !). «Dans un article très fouillé sur un risque de coup d’Etat au Rwanda, sur le site Owni, cet ennemi intérieur s’appelle Kayumba Nyamwasa, fait remarquer Afrikarabia. Ce général rwandais de l’APR entre rapidement en opposition frontal avec Paul Kagame et se réfugie en Afrique du Sud, craignant pour sa sécurité».
Au chapitre des prochaines élections en RDC, Les Dépêches de Brazzaville renseignent que «des négociations secrètes se tiennent en Afrique du Sud». «La ville de Pretoria abriterait à partir de ce jeudi un nouveau Dialogue inter-congolais, écrit le quotidien brazzavillois. La rencontre initiée par Institute for global dialogue (IGD) réunirait quelques leaders politiques congolais et les membres de la société civile». Elle aurait comme thème : «The DRC Transition : towards and beyond the 2011 elections» («la Transition en RDC: vers et au-delà des élections de 2011)». D’après l’auteur de l’article, «parmi les politiciens invités, figurent des membres de la majorité présidentielle et de l’opposition». A en croire le journal, «en rapport avec le thème, les participants débattront de la situation du pays dans la perspective de la tenue ou non des élections générales prévues, cette année, conformément à la Constitution». «Au sujet de ce dialogue éventuel, les réactions sont partagées car deux thèses sont en présence, révèlent Les Dépêches de Brazzaville. Pour la première, le fait de vouloir se réunir en Afrique du Sud signifie simplement tenter de s’éloigner de la pression du peuple pour jouer contre ses intérêts. Cette opinion pense que ce rendez-vous porte en lui les germes d’une nouvelle conspiration contre le peuple congolais». La deuxième tendance se veut plutôt rassurante. Les déclarations du président de la Commission électorale nationale indépendante, le pasteur Ngoy Mulunda, lors de son premier point de presse tenu le 4 mars, font, s’imagine-t-elle, état de la tenue des élections générales dans le délai constitutionnel. «Pour les observateurs, il est de bon aloi pour tout acteur politique de réfléchir sur l’avenir de son pays afin de précéder les événements plutôt que de les subir, commente le quotidien brazzavillois. A défaut de connaître les motivations des organisateurs, les Congolais attendent les résultats pour se prononcer, comme par un référendum».
Le Phare confirme cette information et parle d’une nouvelle Table-Ronde en Afrique du Sud. Pour le journal, «l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP), l’Opposition politique et la Société Civile vont débattre, ce jeudi 10 et vendredi 11 mars 2011 en Afrique du Sud, des règles du jeu indispensables à la tenue d’élections réellement libres, démocratiques et transparentes en République Démocratique du Congo». Le quotidien de l’avenue colonel Lukusa balaie l’idée «des négociations en rapport avec le projet d’une nouvelle transition politique, du genre Sun City/bis». Voici, par ailleurs, la liste complète des participants à ces assises. Les partis politiques ont délégué : Jacquemain Shabani (UDPS), Thomas Luhaka (MLC), Louis Koyagialo (PPRD/ AMP), Vital Kamerhe (UNC), Dr Mbakata (Palu), JC Vuemba (MPCR), André Atundu (CDR), Kisanga (ARC), Franck Diongo (MLP), Jean-Louis Kyaviro (RCD/ML), Roger Lumbala (RCD/N), Lusenge (RCD/ML), Lisanga Bonganga (CCD), Francis Mbengama (Codell), Remy Mayazola ( FLNC), Moise Nyarugabu (RCD/Goma). La Société civile aligne : Pascal Kambale, Roger Mvita, Hubert Tshiswaka, Jérome Bonso, Irène Esambo, pasteur Madifuta, Rachel Mashanga, Abrahama Diamba, Jean-Baptiste Ndundu, Flavien Musitu, Gerald Bisambu, Jonas Tshiombela et Grâce Lula.
Sous le titre «Elections 2011 : Daniel Ngoy Mulunda interpellé», le quotidien La Prospérité indique que les parlementaires-débout de l’UDPS/Mont Amba sont partis de l’expérience des élections de 2006, émaillées de beaucoup d’aspects négatifs, pour interpeller et exhorter le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Selon Lucien Zongisa Masire, Doyen des présidents des Parlements-Debout, cité par le journal La Prospérité, «au-delà de certaines considérations, la qualité de Pasteur de Daniel Ngoy Mulunda, fera en sorte qu’il prenne des dispositions pour que son institution soit neutre, afin d’organiser des élections libres, transparentes et démocratiques». «Révérend Pasteur, comme vous le savez bien, aux termes de l’article 211 de la Constitution, la CENI se veut une Institution d’appui à la Démocratie au nom de laquelle le peuple prend en mains son destin à travers le libre choix périodique de ses dirigeants. A cet effet, et en tant qu’arbitre du jeu électoral, elle se doit de travailler dans le strict respect des règles établies et acceptées par tous. Ce, dans le but de permettre le souverain primaire qu’est le peuple de se choisir librement, dans la transparence et dans la légalité ses dirigeants ; d’amener les compétiteurs à accepter avec fair-play le verdict des urnes ; et enfin d’épargner au pays des conflits post-électoraux qui embraseraient la nation», rappellent les combattants de l’UDPS dans leur lettre adressée au président de la CENI.
Nation
«Cinq millions de morts de l’Est : un holocauste oublié». Ce titre barre la Une du journal Le Potentiel. «La tragédie qui a élu domicile depuis 1996 à l’Est de la RDC est un nouveau holocauste que l’on tente d’oublier sinon d’étouffer comme ce fut le cas, un siècle plus tôt, du premier dont la responsabilité fut imputée au roi belge Léopold II, rappelle le journal. Déjà plus de 5 millions de morts contre près de 10 millions à l’époque de l’Etat indépendant du Congo». Selon le quotidien kinois, «les chiffres incitent à rompre le cycle infernal et le signal fort est parti des Etats-Unis, où, sous l’impulsion de Ben Affleck, acteur d’Hollywood, et Cindy McCain, épouse du sénateur John McCain, un lobbying est mené auprès du Congrès américain pour une réponse humanitaire à l’échelle mondiale». Moralité : «un tribunal pénal international pour la RDC s’impose». «Deux sujets américains, l’un, Ben Affleck, partisan du parti démocrate et acteur d’Hollywood, et l’autre, Cindy McCain, épouse du sénateur américain et candidat malheureux à la présidentielle de 2008, ont décidé de mettre en commun leurs efforts pour mobiliser l’administration américaine en vue de stopper le drame qui sévit à l’Est de la RDC où plus de 5 millions de personnes, selon les dernières estimations, ont trouvé la mort. C’est de retour d’un voyage dans cette partie trouble de la RDC que les deux Américains ont ravivé d’ardeur dans leur initiative, convaincus que les Etats-Unis peuvent peser de tout leur poids dans la pacification et la sécurisation de l’Est de la RDC, rapporte Le Potentiel. Ben Affleck et Cindy McCain se sont présentés mardi 8 mars 2011 devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants pour mieux faire connaître les souffrances de la RDC. Ils ont sollicité la coordination d’une action internationale pour une réponse humanitaire appropriée à ce qui se passe dans la partie Est de la RDC». «Très préoccupé par ce qui se passe en RDC, l’acteur américain a mis en garde mardi dernier les parlementaires américains contre une réduction de l’aide étrangère à la RDC avec ce risque de le faire basculer à nouveau dans la guerre», renseigne le quotidien de l’avenue du Bas-Congo.
«Matadi: des chinois de Crec 7 accusés de vendre des caillasses et du sable en Angola», lit-on sur le site de Radio Okapi. «Certains sujets chinois œuvrant au sein de Crec 7 vendent d’une manière illicite des matériaux de construction à leurs compatriotes de Noqui, une ville angolaise située à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Matadi, rapporte la radio onusienne. Le rapporteur de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo, Philippe Muanda, l’a dénoncé, mardi 8 mars, à Radio Okapi». Cette dénonciation intervient une semaine après l’interpellation, à cet effet, du commissaire général aux Mines par l’Assemblée provinciale du Bas-Congo. «Quelques uns de ses agents vendaient frauduleusement, a précisé la même source, des caillasses, des moellons et du sable, qui ont servi à la construction des certaines infrastructures de Noqui». «Les caillasse et moellons, précise la source, provenaient du village congolais de Tombagadio, à une vingtaine de kilomètres de Matadi; tandis que le sable était extrait de la rivière Mpozo toujours à Matadi». Le commissaire général aux Mines du Bas-Congo, Patrick Mayuba, a déclaré à Radio Okapi que c’est une question des jours. «Certains Chinois, a-t-il soutenu, ont violé la loi, car ils doivent se conformer aux règles du pays».
Trois officiers des FARDC écopent de 15 ans de prison pour viols et crimes contre l’humanité renseigne Radio Okapi, avant d’indiquer que «onze militaires FARDC étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité, viols, pillages et destruction méchante à Kalehe». «Le verdict de la cour militaire de Bukavu qui a siégé en chambre foraine est tombé mercredi, rapporte la radio onusienne. Trois officiers écopent de 15 ans de prison ferme et huit autres militaires, en cavale, écopent d’une peine de prison à perpétuité». Les condamnés à 15 ans de prison, indique la source, «sont un lieutenant-colonel, un major et un capitaine et que ces derniers sont également astreints au paiement des dommages et intérêts au bénéfice des victimes des viols et des pillages». Les huit à perpétuité devront également payer des dommages-intérêts au bénéfice des victimes des viols et des pillages. Les faits qui leur sont reprochés remontent à septembre 2009. Ils ont été reconnus coupables des actes de pillages et de viols collectifs d’une vingtaine de femmes, d’enlèvement d’un enfant de quatre mois et de destruction de deux écoles dans le village de Katasomwa, à cette date.
«Dérive à Kinshasa : Le 8 mars, pire que le St Valentin», dénonce le journal L’Avenir. «De petites filles en pagnes jusque tard la nuit hors de la maison, des mères de famille dans des maisons de tolérance,... C’est comme si le port de pagne est une licence, une permission de vivre au-dessus de son âge et en deçà de sa dignité de femme, décrit le journal. Il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud». «Pire, les lieux de tolérance, les hôtels ne désemplissaient pas. Les réceptionnistes étaient obligés de mettre certaines demandes de chambres en attente pendant que les premiers occupants dans beaucoup d’endroits étaient soumis à la pression afin de céder la place aux autres, relate l’auteur de l’article. Cet aspect-là ne figure sur aucun programme, ni celui du ministère ni celui de ceux qui avaient pris l’initiative de consacrer cette journée à la femme». Devant certaines boîtes de nuit, poursuit le journal, «il n’y avait pas de place pour parquer les jeeps de luxe, ce qui trahissait la qualité de personnes qui les ont fréquentées jusque très tard la nuit». «Des filles dont des mineures, en pagne, sont restées dehors jusqu’au matin, a constaté L’Avenir. C’est comme si le port de pagne leur servait de licence, d’autorisation pour briser certains interdits». «ll faut repenser l’organisation de cette journée afin de respecter les objectifs lui assignés par ses initiateurs», conclut le journal.
Economie
D’après le journal Le Potentiel, «l’étude de développement du site hydroélectrique d’Inga a été officiellement lancée hier mercredi dans la ville de Kinshasa». Les participants à l’atelier, qui s’est tenu au Grand Hôtel Kinshasa, explique le journal, «ont eu droit à trois présentations portant respectivement sur le rôle et l’importance du développement du site d’Inga dans la politique énergétique de la RDC ; de l’étude de développement du site d’Inga et des interconnexions électriques associées et le développement de grands projets d’infrastructures dans le contexte africain». «A l’issue de ces présentations, les experts ont échangé sur la nécessité de la dimension continentale du projet d’Inga, l’opportunité d’associer le secteur privé dans la réalisation de ce programme, l’importance de l’engagement politique des différentes parties prenantes et la dimension sociale dans la zone du projet», souligne Le Potentiel. De leur côté, «les participants ont indiqué qu’il est nécessaire de prendre en compte les expériences de PPP réussies en Afrique et dans le monde et d’adopter les meilleures pratiques internationales de montage des projets».
Rombaut Kasongo
Chargé de Communication au Conseil National des ONG de Développement du Congo (CNONGD)
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