************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

samedi 16 avril 2011

Daniel Mukalay : Coupable ou parfait bouc émissaire?

Congo Indépendant
16/04/2011

A Kinshasa, le représentant du ministère public au procès relatif à l’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya Bahizire ainsi qu’à la «disparition» de Fidèle Bazana Edadi a requis la peine de mort à l’encontre du colonel Daniel Mukalay wa Mateso. Qu’en est-il du «général» John Numbi Banza Tambo qui se retrouve ainsi blanc comme neige alors que c’est bien lui qui avait invité Chebeya à se présenter ce 1er juin 2010 au siège de l’Inspection générale de la police nationale. Au-delà de l’aspect judiciaire, l’affaire Chebeya et Bazana a le mérite de mettre à nu l’existence des "escadrons de la mort" au sein de la police nationale. Leur mission consiste à "neutraliser" ceux qui "dérangent" le pouvoir kabiliste.

Des questions sans réponses
Le dossier judiciaire relatif à l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et de son collaborateur Fidèle Bazana Edadi va être clos sans que la comparution des prévenus ait pu faire éclater la vérité en donnant des réponses univoques à quelques questions : Qui avait convoqué Chebeya ce 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police générale? Pourquoi? Qui l’avait reçu? Qui l’a tué? Qu’en est-il de Fidèle Bazana ? Qui est le commanditaire de ces exécutions extrajudiciaires?

Le ministère public a donc requis jeudi 14 avril «la peine de mort» à l’encontre de plusieurs officiers de police suspectés de participation dans ce double crime d’Etat. C’était au cours d’une audience de la Cour militaire de la Gombe siégeant en chambre foraine à la prison centrale de Makala. Outre Mukalay, les prévenus ci-après encourent la même sanction. Il s’agit de : Christian Ngoy Kenga Kenga, Paul Mwilambwe, Jacques Migabo et Michel Mwila. S’agissant de Georges Kitungwa et de Blaise Mandiangu, le ministère public a requis 20 ans de servitude principale.

Dans ses interventions, le ministère public a relevé que le prévenu Mukalay avait bel et bien organisé la rencontre de Chebeya avec l’inspecteur général de la police, John Numbi. Et ce, semble-t-il "à l’insu du service de protocole". Mukalay nie énergiquement d’avoir rencontré «Floribert» ce jour fatidique. L’invitant, en l’occurrence l’Inspecteur divisionnaire en chef John Numbi, ne dit pas autre chose : «J’ai passé toute la journée du 1er juin à Malaku pour superviser les préparatifs de la parade du 30 juin 2010». Mukalay et Numbi n’ont donc jamais invité encore moins rencontré ce défenseur des droits de l’Homme à cette date. Et pourtant, se sachant menacé, Chebeya avait pris soin de prévenir son épouse Annie mais aussi la responsable de la Division des droits de l’Homme de la Monuc.

Dossier «BDK»
Dans son réquisitoire, le ministère public n’a pas manqué de relever l’existence de «la volonté mûrement réfléchie» pour accomplir l’assassinat. Selon lui, en prenant en location une maison située à un jet de pierres de l’habitation de Chebeya, le major Christian Ngoy, commandant du tristement célèbre «Bataillon Simba» et son collègue Paul Mwilambwe – tous les deux en fuite - avaient mis en route le commencement d’exécution du crime. Notons que le «Bataillon Simba», est une unité paramilitaire qui ne rendait compte qu’au seul Inspecteur divisionnaire en chef Numbi. Cette force très spéciale de la police nationale a participé à deux reprises au massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo. C’était en janvier 2007 et en février-mars 2008. Dans un rapport établi par des experts onusiens, il est fait état d’un total de plus de 300 morts et plusieurs centaines de blessés.

Le 2 mars 2010, lors de son ultime passage à Bruxelles, "Floribert" a organisé une «séance de travail». Au cours de celle-ci, il a fait part à l’auteur de ces lignes ainsi qu’à l’avocat bruxellois Jean-Claude Ndjakanyi la volonté de son organisation à déférer les auteurs de ces tueries massives au Bas-Congo devant les juridictions internationales. L’avocat a été chargé de rédiger l’acte d’accusastion. Problème : il fallait trouver quelques parents des victimes afin qu’ils se constituent partie civile. Les recherches en Belgique sont restées vaines. Le 6 avril, Me Ndjakanyi achevait la rédaction de la plainte avant de le signaler à Chebeya. «Il me manque les noms des parties civiles et je voudrais savoir si la VSV se constitue partie civile aussi», écrivait-il dans un mail adressé à l’activiste des droits humains. Le 31 mai 2010, ce dernier réagit en autorisant à Ndjakanyi de porter plainte en précisant que «la VSV allait se porter partie civile». La suite est connue.

Il assez étrange de constater que le nom du commissaire adjoint Amisi Mugangu n’a guère été cité parmi ceux des policiers en cavale. Amisi Mugagnu serait-il un "fantôme"? Etrangement aucune autorité policière n’a osé jusqu’ici nier son passé de proche parmi les proches du «colonel Daniel». Selon les témoignages obtenus auprès de ce «flic» - au cours de la seconde moitié du mois de juin 2010 alors qu’il venait de trouver refuge en Ouganda-, l’ordre de convoquer Floribert Chebeya à l’Inspection générale de la police nationale a été donné par John Numbi. Celui-ci l’a transmis au colonel Daniel Mukalay. C’était le 31 mai aux alentours de 10 heures. «L’ordre venait de la haute hiérarchie», soutenait le commissaire adjoint Amisi. Le 1er juin, Mukalay a constitué une équipe de cinq personnes dont une femme. Mission : interroger Chebeya au sujet d’un
«rapport». A en croire le policier, le défenseur des droits humains a été torturé avant d’être exécuté par «étouffement». Le chauffeur Fidèle Bazana Edadi, devenu un témoin gênant, aurait subi le même sort. «Nous avons jeté son corps dans le fleuve Congo au niveau de Kinsuka», confiait-il.

«Une pièce de théâtre»
Depuis le 26 novembre dernier, Amisi Mugangu n’a plus été revu en vie. L’homme a disparu au moment où il se rendait dans un bureau de DHL à Kampala pour faire parvenir à l’auteur de ces lignes le téléphone portable ainsi que quelques documents personnels ayant appartenu à «Floribert». "Ces objets pourraient faire éclater la vérité", disait-il. Après l’envoi, Amisi devait, selon ses propres dires, rejoindre son «chef» Christian Ngoy dans un pays africain non autrement identifié. Selon un témoin, la dernière fois que ce policier a été vu en vie il prenait place à bord d’un véhicule de l’ambassade de la RD Congo en Ouganda immatriculé «CD 18». Selon cette source, Christian Ngoy se trouvait également à bord.

Le colonel Daniel Mukalay a sans aucun doute joué le rôle de zélé "exécuteur des basses œuvres" du «raïs» à la tête d’un «Escadron de la mort» portant l’acronyme de DRGS (Direction des renseignements généraux et des services spéciaux police nationale). Il agissait ad referendum. Il recevait des ordres. Mukalay est plus un bouc émissaire que le véritable coupable. La vérité vraie sur la mort de Chebeya et la disparition de Bazana est détenue par deux hommes : "Joseph Kabila" et John Numbi Banza. Les deux hommes ont le sort lié. Ils se tiennent par la barbichette. Il faut, dès lors, être naïf pour croire que les juges militaires prononceront un verdict dans le sens du réquisitoire du ministère public. «En requérant la peine de mort pour les prévenus impliqués dans l’affaire Chebeya-Bazana, le ministère public fait en réalité du cinéma, commente l’avocat Jean-Claude Ndjakanyi. L’auditeur militaire sait parfaitement que les juges placés dans cette juridiction sont là par la volonté de la président de la République et ne prendont aucune décision contraire aux intérêts de cette institution». Et de conclure : «Le procès qui se déroule à Kinshasa est une farce judiciaire. Le vrai procès sur l’assassinat de Floribert Chebeya aura lieu après le changement de l’ordre institutionnel. J’en ferais une affaire personnelle…»

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire