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samedi 16 avril 2011

Elections et démagogie

Congo Indépendant
16/04/2011

Le président sortant \"Joseph Kabila\"
dans un look d’enfer.
Photo d’archives

Trois fillettes congolaises souffrant d’une maladie non divulguée ont quitté Kinshasa, mardi 12 avril 2011, à destination de New Delhi. En Inde, elles devraient recevoir des soins dans un établissement spécialisé. L’Agence congolaise de presse qui annonce cette nouvelle précise que les frais y afférents sont «pris en charge» par «Joseph Kabila». Accompagnées de leurs mères et d’un médecin, les trois gamines «ont été saluées» à l’aéroport international de N’Djili par deux conseillers à la Présidence de la République.

«Cette action de haute portée sociale, souligne la dépêche, remonte au 8 mars dernier à Kisangani, lorsque le président Joseph Kabila, en pleine visite aux malades internés aux cliniques universitaires de Kisangani, avait décidé de prendre en charge ces trois enfants dont l’état de santé nécessitait un transfert d’urgence dans un centre hospitalier spécialisé». Un des conseillers à la Présidence n’a pu s’empêcher de voir à travers l’acte posé ni plus ni moins que la preuve «une fois de plus» de la «générosité» du président sortant «envers son peuple». La publicité entretenue autour de ce geste démontre que celui-ci est tout sauf désintéressé.

Tout en se réjouissant de la «chance» donnée aux trois enfants de recouvrer la santé, on ne pourrait s’empêcher de s’interroger sur les critères qui ont présidé à la sélection des bénéficiaires. L’article 12 de la Constitution ne stipule-t-il pas que «tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection»? L’article 13 enfonce le clou en disposant qu’\"aucun Congolais ne peut (…) faire l’objet d’une mesure discriminatoire (…), en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique.» On ne pourrait pas s’empêcher de s’interroger également si le geste présidentiel relève de la pure générosité ou plutôt d’un calcul électoraliste, c’est-à-dire de la démagogie. «Ils sont beaucoup qui ont flatté le peuple sans l’aimer», disait Shakespeare. C’est quoi donc la démagogie? La démagogie n’est rien d’autre qu’une politique par laquelle on flatte les aspirations ou les instincts populaires pour obtenir ou conserver le pouvoir.

Depuis que la RD Congo s’approche des échéances électorales, le président sortant «Kabila» - qui a célébré en janvier dernier le dixième anniversaire de son accession à la tête de l’Etat - s’est découvert la vocation pour le moins tardive de \"philanthrope\". Il ne se passe pas une semaine sans que l’on apprenne que le premier magistrat du pays a décidé de prendre en charge les obsèques d’un journaliste par-ci ou d’offrir un don de plusieurs centaines de milliers de dollars américains par-là. La République démocratique du Congo ressemble de plus en plus à un «village» géré à coup de dons distribués par un chef qui a mis l’argent public au service de ses intérêts personnels. Cette philanthropie reste à géométrie variable. A titre d’illustration, l’Agence congolaise de presse a perdu l’année dernière trois de ses journalistes. Les observateurs ont attendu en vain une manifestation de la générosité présidentielle.

Dix années après son accession à la tête de l’Etat, «Joseph Kabila», à l’instar de ses prédécesseurs, n’a pas été capable de donner l’espérance. Comme ses prédécesseurs, il a oublié l’essentiel : l’Homme. Durant une décennie, le chef d’Etat congolais sortant s’est conduit à l’image d’un écolier qui récite, consciencieusement et sans conviction personnelle, les phrases, les discours et autres allocutions rédigés à son intention par ses collaborateurs. «Aussi, les Congolais doivent-ils savoir que leurs intérêts, leurs profondes aspirations feront toujours l’objet de mes préoccupations primordiales». Qui parle? C’est le successeur de Mzee. C’était en janvier 2002. L’homme est-il conscient du poids des mots utilisés? La sécurité des personnes et des biens, la liberté et le bien-être ne constituent-ils pas les \"aspirations profondes\" de la population? La valeur d’un gouvernement ne réside-t-il pas dans la qualité des services offerts à cette même population ? Peut-on décemment expliquer pourquoi l’eau courante et l’énergie électrique sont devenues des produits de luxe pour la grande majorité des habitants de la RD Congo? «Kabila» n’avait-il pas promis, durant son mandat, d’accorder une «attention particulière» à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité, l’emploi, les infrastructures et le logement? Quid du bilan? Jusqu’à quand le numéro un Congolais et ses affidés vont-ils continuer à invoquer \"l’héritage du régime Mobutu\" pour s’exonérer de l’obligation de résultat?

En organisant le transfert des trois fillettes congolaises dans un centre hospitalier en Inde, le président sortant «Joseph Kabila» est en réalité passé aux aveux. Un aveu d’échec. Un aveu d’une mystification appelée «les Cinq chantiers du chef de l’Etat». Comme ses prédécesseurs, \"Kabila\" conçoit le pouvoir d’Etat non pas comme une force au service du progrès économique et social mais simplement comme une machine à sous autant qu’une force brutale pour écraser les contradicteurs.

Bien que n’ayant aucune vision ni projet à proposer à \"son\" peuple, «Kabila» ne cesse de multiplier des ruses et de la démagogie pour se succéder à lui-même. Pour réaliser quel projet qu’il n’a pu conduire en dix ans?

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2011

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