Congo Indépendant
31/05/2011
Le Pprd, le parti cher au «raïs» alias «l’autorité morale», alias la «haute hiérarchie», manquerait-il de l’expertise pour assurer la propagande du président sortant? La tentation est forte de répondre par l’affirmative. A preuve, l’intéressé appelle sa famille biologique à la rescousse. Son frère Zoé au Katanga, sa sœur Jaynet dans les provinces du Kivu et "Olive", alias "la première dame", sillonne la région de l’Equateur. Mission : chanter les louanges du «raïs», l’homme de la paix, l’artisan des cinq chantiers et tutti quanti. Seulement voilà, les émissaires présidentiels ramènent tous le même constat : échec! Echec de la politique dite des "cinq chantiers" dans le Congo profond.
Mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien à Kinshasa-Lez-Immondices me confie que le «raïs» de la République très très démocratique du Congo est tout simplement en colère. Il est affligé par la voracité de ses collaborateurs. La moindre manifestation sert de prétexte à faire décaisser des millions non pas en franc congolais dévalué mais en billet vert. A telle enseigne, dit mon ami, que l’autorité immorale, que dis-je, l’autorité morale de la majorité présidentielle en a… ras-le-bol. D’où sa décision que femme et fratrie poursuivent la tournée de sensibilisation à travers le pays. Ainsi, le fermier de Kingakati aura ses apaisements. L’argent va circuler mais en «circuit familial».
Selon mon ami qui sait décidément tout, l’agacement du «raïs» a commencé le jour du retour de «Tutu Tshikas» à Kinshasa-Lez-Immondices après son long séjour médical en Belgique. C’était le 8 décembre dernier. Deux millions de Kinois, massés tout au long de son parcours, scandaient, ce jour là, le nom du «Sphinx» de l’aéroport à Limete sa commune de résidence. Informé par cette mobilisation sans précédent, le raïs d’interroger ses collaborateurs : « Combien Tshisekedi a-t-il déboursé pour drainer autant de monde ?» Pour toute réaction, ceux-ci ont baissé les yeux. Depuis lors, dit mon ami, il y a comme un doute dans le chef du «chef». Il n’a plus confiance à ceux qui lui chuchotent à l’oreille à longueur de journée que la victoire va lui arriver dans un fauteuil à l’image du Palu dont les partisans plaçaient une chaise vide à la tribune et prétendaient que l’esprit de «Yandi ve» y trônait.
Cette situation, dit mon ami, arrange le «raïs» que la terre entière nous envie vu son aversion pour son peuple. Sa famille biologique désormais monter en première ligne pour haranguer les foules en son nom laissant de côté sa famille politique. Au moins, pense-t-il, «les vaches seront mieux gardées».
Mon ami de conclure que si le «raïs» s’avisait à rationner ses collaborateurs, le risque est grand qu’il démobilise même les plus zélés de ses zélateurs. Des zélateurs qui ont inclus, à l’avance dans leur budget ménage, l’argent qu’ils devaient lui soutirer. «C’est le commencement de la fin», disait Talleyrand.
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