Etalon de popularité

Le Potentiel

21/08/2011

Le mythique stade des martyrs de la Pentecôte passe désormais pour l’étalon de mesure du degré de pénétration de différentes formations politiques dans l’opinion nationale.

A quelques jours de la première étape du cycle électoral qui commence le 28 novembre 2011 par la présidentielle et les législatives nationales, les acteurs politiques ont choisi cette aire de jeu pour prouver aux uns et autres leur capacité de mobilisation.

Il n’y a pas longtemps, c’étaient ceux qui se disent « serviteurs de Dieu » qui adulaient cet endroit. Mais, depuis un temps, la pendule a changé de sens. Le stade a fait des émules dans les rangs non des « hommes de Dieu », mais plutôt des « hommes politiques ».

De toutes les façons, entre la bible et la politique, il n’y a qu’un pas, dit-on. N’est-ce pas dans l’ancien testament, chaque fois que Dieu élevait un homme en politique, il suscitait en même temps un prophète pour guider son peuple. Fermons la parenthèse.

Pour une fois donc, les acteurs politiques se sont inspirés des hommes de Dieu. Là où ces derniers rivalisaient d’ardeur en croisade de guérison et miracles, les acteurs politiques ont fait plus que jamais du stade des martyrs un lieu de prédilection pour haranguer des foules immenses des combattants ou des militants – c’est selon.

La première formation politique à défier en cette année 2011 le stade des Martyrs aura été l’Union des forces du changement qui, pour sa sortie officielle, a mis la barre haut en optant pour le stade des Martyrs.

Verre plein ou à moitié, selon certainement l’angle de vision, l’UFC avait néanmoins réussi son coup en drainant un monde acceptable. Il ne pouvait pas en être autrement, vu particulièrement son jeune âge.

La formation politique du président de la chambre haute du Parlement avait ainsi inauguré une série qui devait continuer avec l’Union pour la démocratie et le progrès social. A l’occasion du retour à Kinshasa de son président au terme d’une tournée euro-américaine, il avait convié ses adeptes à un rassemblement au stade des Martyrs.

Plus que le premier, l’Udps a fait le plein, battant le record de tous ceux qui sont passés par le stade des Martyrs.

Complexe omnisports et temple par excellence du football, ce stade passe depuis un temps pour l’unité de mesure dans la course électorale de 2011. Comme qui dirait : « Remplissez le stade des Martyrs et je vous dirai si vous êtes populaire à Kinshasa ».

Conscient de l’enjeu, et surtout, compte tenu du défi, le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement a convié, pour son 2ème congrès, ses militants au grand stade des Martyrs.

Jusqu’au 21 août 2011, il ne vibrera donc qu’au rythme d’une seule compétition, animée par le seul Pprd, avec pour objectif, à terme, de faire tomber la ville de Kinshasa. N’est-ce pas que celui a rempli le stade des Martyrs peut déjà s’adjuger une bonne partie de la ville au prochain scrutin.

L’on est donc parti pour la grande épreuve de popularité dans la ville de Kinshasa.