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mardi 9 août 2011

La Loterie, une enfance congolaise

L'Echo du 06/08/2011
Michel Lauwers

L’institution est née en pleine crise, il y a 85 ans, pour résorber le déficit de la colonie congolaise.

Après le krach de 1929, les finances du Congo belge sont au plus mal. Léopoldville accuse un déficit de 192 millions de francs. Les principales recettes de la colonie proviennent des taxes à l’exportation de ses principales matières premières: cuivre, huile de palme, etc. Avec la crise, les prix de ces produits se sont effondrés, comprimant d’autant les recettes du Congo. La Belgique métropolitaine ne peut pas simplement desserrer les cordons de sa bourse pour lui venir en aide. La Charte coloniale, rédigée lors de l’incorporation de l’État libre du Congo en 1908, prévoit en effet de maintenir une stricte séparation entre les finances publiques belges et congolaises. C’est donc la quadrature du cercle pour le gouvernement belge.


Le ministre des Colonies Paul Tschoffen sort alors une brillante idée de son chapeau. Et pourquoi ne lancerait-on pas une loterie? Depuis l’indépendance de la Belgique en 1830, aucun gouvernement n’avait voulu emprunter cette voie de financement. Mais au printemps 1934, il y a urgence. De sorte que le gouvernement de Charles de Broqueville se résout à adopter cette solution peu ordinaire. La décision politique est arrêtée en mai. La loi est publiée le 29 du mois. Le calendrier de lancement est serré: les premiers billets seront mis en vente dès le premier juillet, de manière à pouvoir tirer les gagnants en octobre.  
Paul Tschoffen charge son chef de cabinet, René-François Detry, de jeter les bases de la nouvelle Loterie coloniale. Ce juriste de formation nullement spécialisé faut-il le dire? dans le secteur des jeux de hasard doit tout inventer en quelques semaines. Ce n’est pas une sinécure car il s’agit tout à la fois de rédiger un règlement, dessiner et faire imprimer les billets dans des conditions de sécurité suffisantes, créer une campagne de publicité et monter un réseau de vente. Un exploit… qu’il va réaliser haut la main.

Le 18 octobre, le premier tirage de la Loterie coloniale est organisé au Cirque Royal. Demi-succès à la clé, car ses inventeurs ont commis quelques erreurs de jeunesse: le prix unitaire des billets était par exemple trop élevé (100 francs). Dès le second tirage, il sera réduit de moitié tandis que des billets sont divisés en cinquièmes.
N’empêche, le public mord à l’hameçon, les médias aussi. Si bien que de 1934 au déclenchement de la guerre en 1940, la Loterie va effectivement contribuer à la réduction du déficit congolais. Durant ces sept années, les 65 tirages effectués auront permis de récolter 1,5 milliard de francs, dont 518 millions de bénéfice. Le Trésor colonial en aura perçu 450 millions.

De secours, africaine puis nationale
Durant la guerre, privée de contact avec le Congo, la Loterie change d’objet et de nom. Rebaptisée Loterie du Secours d’hiver par une loi du 20 décembre 1940, elle affecte ses bénéfices à l’aide aux enfants et aux victimes de la guerre. La Loterie redevient "coloniale" une fois la paix retrouvée: elle apporte son soutien non seulement au Congo mais aussi à diverses organisations humanitaires et à des associations patriotiques. Avec l’accession du Congo à l’indépendance, sa mission coloniale disparaît. La Loterie devient "africaine" l’espace de deux ans, puis dès 1962 elle est rebaptisée "nationale" et placée sous la tutelle du ministre des Finances. Ses profits sont répartis entre deux types de mission: le financement de projets dans les "pays en voie de développement" ou celui d’objectifs d’utilité publique.

Un soutien aux arts et au sport
Au tournant des années 70 et 80, ses missions sont élargies. Elle pourra désormais soutenir aussi des projets sportifs, artistiques ou culturels, environnementaux, scientifiques… Et agir également par la voie du sponsoring. L’équipe cycliste Lotto voit ainsi le jour en 1984. Grosse évolution aussi en 1991, lorsque la Loterie devient entreprise publique autonome, puis en 2002 lorsqu’elle est muée en société anonyme de droit public, avec comité de direction, conseil d’administration et contrat de gestion. Les nouveaux défis sont la libéralisation du secteur et les développements des jeux en ligne.

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