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jeudi 6 octobre 2011

Hommage à Armand Tungulu Mudiandambu

Congo Indépendant
06/10/2011

Abbé Gilbert Yamba : «Armand Tungulu est mort en martyr !»

Une vue de l’assistance à la messe du 1er octobre
à l’occasion du 1er anniversaire de la disparition
d’Armand Tungulu. Photo CIC

Venus de l’Allemagne, de la Belgique, de France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, les Congolais de la diaspora ont assisté, samedi 1er octobre, à une messe d’action grâce à l’église Saint-Boniface à Ixelles à l’occasion du premier anniversaire de la disparition d’Armand Tungulu Mudiandambu. La veuve Tungulu, née Philo Nzomina Maloka, était accompagnée d’une de ses filles. Le RCD-N Roger Lumbala était également présent. L’office religieux a été célébré par l’abbé Gilbert Yamba, curé à Jette. Celui-ci a tenu l’assistance en haleine dans une homélie digne de la «théologie de libération».

«Armand a accepté de verser son sang pour que ses frères et sœurs vivent un jour comme les autres peuples». «Nous ne sommes pas ici pour pleurer. Nous sommes ici pour reprendre le flambeau qui illuminait la vie d’Armand». «Notre nation est prise en otage par un groupe de tueurs et de profiteurs». «Nous devons bannir la peur». «Nous devons nous battre pour l’avènement d’un nouveau Congo où la liberté d’expression est respectée». En quelques messages poignants, l’abbé Gilbert Yamba a circonscrit le contexte.

Bref rappel des faits
Vivant à Bruxelles depuis une vingtaine d’années, marié et père de quatre enfants, Armand Tungulu Mudiandambu est arrivé à Kinshasa le 15 septembre 2010 pour un bref séjour. Ceux qui ont eu l’occasion de le rencontrer à l’époque parlent d’un «homme révolté». Très critique sur la marche du pays. «Armand était exaspéré par la pénurie d’eau, les coupures incessantes d’électricité et la misère», raconte un proche de la famille. Lors d’un deuil, il s’est livré à un "requisitoire" contre les gouvernants congolais, ineptes, selon lui, «de rencontrer les besoins primaires de la population». «Le jour où je rencontrerais Kabila, je lui dirais les quatre vérités», confiait Armand à qui voulait l’entendre. Kinshasa, le 29 septembre. Le cortège présidentiel passe sur l’avenue du 24 novembre. «Joseph Kabila» est au volant d’un 4x4. Comme à l’accoutumée, les automobilistes et les piétons se figent littéralement lors des passages présidentiels. Des passages qui ont fini par provoquer une colère sourde. Armand se trouvait sur cette artère au volant d’une voiture. Il s’est arrêté. Il est accusé d’avoir lapidé le convoi. La suite est connue. Le 2 octobre, un communiqué du parquet général de la République annonce que Tungulu, détenu dans un cachot de la garde présidentielle, s’est «suicidé».

Les précédents
Armand Tungulu a disparu sans avoir pu narrer sa part de vérité sur ce qui s’est réeéllement passé ce jour fatidique du 29 septembre sur l’avenue du 24 novembre. L’acte reproché, à tort ou à raison, au jeune bruxellois n’est pas précédent. A titre d’illustration, le 14 décembre 2008, le journaliste irakien Moutazer al-Zaïdi a lancé sa paire de chaussures sur George W. Bush en visite surprise d’adieu à Bagdad. Le «lanceur de chaussures» voulait exprimer au président américain d’alors son mécontentement suite à l’intervention américaine dans son pays. Maîtrisé par les agents secrets irakiens et américains, l’homme n’a pas été tué. Il a été jugé et condamné. Il vit aujourd’hui au Canada. Le 10 octobre 2010, Barack Obama a vécu une mésaventure quasi-similaire lors d’une visite à Philadelphie. Un inconnu lui a "balancé" un livre de poche dans sa direction. L’individu en question a été arrêté avant d’être remis en liberté. Aucune charge n’a été retenue contre lui. Le 1er juillet 2011, le président français Nicolas Sarkozy en visite dans une ville de province est agrippé sur son veston par un certain Hermann Fuster. L’agresseur est immobilisé par des «agents» et remis à la gendarmerie locale. Sarkozy s’est refusé de porter plainte contre lui. L’homme a écopé d’une peine de six mois avec sursis. Il semble que Fuster voulait interpeller «Sarko» sur l’intervention de la France en Libye. On ne peut que comprendre l’indignation de l’abbé Gilbert : «Si Armand avait mal agi, les autorités judiciaires n’avaient qu’à ouvrir un dossier judiciaire à sa charge comme cela s’est passé sous d’autres cieux». Ajoutant : «La vie humaine est une chose sacrée. Aucun individu n’a le droit d’ôter la vie à un autre».

La perte d’un être cher
Depuis le 2 octobre 2010 à ce jour, la famille Tungulu a tenté, sans succès, par voie tant diplomatique que judiciaire, de prendre possession du corps. Le 31 décembre dernier, un cadavre présenté comme étant celui d’Armand a été inhumé dans un cimetière non autrement identifié à Kinshasa. «C’est une grande souffrance de perdre un être cher», martèle l’abbé Gilbert en fixant la veuve Tungulu. «Je sais de quoi je parle», ajoute-t-il. Le curé faisait sans doute allusion à son propre "vécu". Son père, le colonel G4 Mbiye Tshimanga, a été abattu par des hommes armés dans sa chambre à coucher à Kingabwa. C’était en 1999. A l’époque des faits, un certain général-major «Joseph Kabila» était à la tête des Forces terrestres des FAC (Forces armées congolaises). L’abbé Gilbert de poursuivre : «Ceux qui nous gouvernent ont pris le pouvoir par la force des armes. Pour eux, tuer fait partie de leur culture. Et pourtant. Quand ces gens sont venus, ils prétendaient venir libérer la population d’un pouvoir dictatorial. C’est ça la libération?», s’est-il interrogé. Le curé d’inviter l’assistance à faire un «bilan» afin de savoir «si le Congo est conduit dans la bonne direction». Il enchaîne aussitôt : «Si nous accordons encore du temps à ceux qui sont à la tête de ce pays, ce pays va nous échapper». Gilbert Yamba d’exhorter ses concitoyens à rompre avec la «culture du soupçon» et la «culture du dénigrement des autres». Selon lui, «nos divisions profitent à ceux qui veulent nous asservir». "Les Congolais doivent saisir l’occasion qu’offrent les élections du 28 novembre prochain pour montrer à la face du monde ce dont nous sommes capables". «Il faut dire à nos parents de voter «utile» pour les générations futures». L’abbé Gilbert de conclure son homélie par cette phrase : «La lutte continue, la victoire est certaine».

Réactions
Quelques participants à cet office religieux ont confié leur sentiment à l’occasion de ce douloureux anniversaire. «Je suis venu honorer la mémoire du grand patriote Armand Tungulu qui a été victime d’une exécution extrajudiciaire de la part d’un régime barbare», lance l’ECIDé Serge Welo. «Comme Monsieur l’abbé l’a dit, notre pays va mal parce que nous sommes incapables de nous entendre, enchaîne Joseph Mbungu, le doyen des journalistes congolais. Nous passons le temps à lutter les uns contre les autres. Tout le monde veut être chef. Il est temps de taire nos querelles pour montrer à la face du monde que nous sommes un grand peuple». «La commémoration du premier anniversaire de la mort d’Armand est un encouragement à poursuivre la lutte pour l’avènement d’un Congo nouveau le 6 décembre prochain. Le premier devoir des futurs dirigeants doit être de restituer les corps d’Armand Tungulu et de Fidèle Bazana à leurs familles respectives», estime pour sa part l’ex-UDPS Albert Mukendi, chairman de l’association «International congolese right», basée à Londres. Le dernier mot revient à Jeannot Kabuya qui se veut un «indépendant». «Notre combat n’a qu’un seul but : la chute de Kanambe», assène-t-il. Pour «Jeannot», la commémoration de ce premier anniversaire suscite en lui «une joie immense» de constater que les gens n’ont pas oublié Armand. Et que la mort de celui-ci a engendré un «grand éveil patriotique» dans les milieux des Congolais de la diaspora. «Nous avons organisé deux manifestations et les deux ont rencontré un franc succès d’où ma joie, ajoute-t-il. Lors de la marche, nous avons exigé la restitution du corps du défunt pour permettre à la famille Tungulu d’accomplir le travail de deuil.» Kabuya de conclure : «Armand Tungulu est notre héros. Il a donné sa vie pour éveiller la conscience du peuple congolais».
Baudouin Amba Wetshi

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