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samedi 22 octobre 2011

Salut l’artiste… Un baobab dans la forêt de Soignes

17/10/2011
Blog de Colette Braeckman

A l’orée de la forêt de Soignes, en face des hêtres et des chènes, un baobab a été planté. Durant longtemps, il protègera les jeunes pousses et sa force rappellera la savane où il avait pris naissance.


Entouré des membres de sa famille, d’amis venus par centaines, Dieudonné Kabongo a été enterré dans le petit cimetière de Boistfort, une commune où il a passé les plus belles années de sa vie adulte. Les discours n’ont pas manqué, l’ambassadeur du Congo Henri Mova Sakanyi ou l’échevin bruxellois Bertin Mampaka ont salué leur ami, leur frère, l’homme qui écoutait toujours avec sagesse, apparaissait comme un rassembleur pour sa communauté et… ne manquait jamais la retransmission d’un match lorsqu’y participait l’une des équipes du Katanga. Bourgmestre de Boistfort, Martine Payfa a rappelé que Kabongo, avec les années, était devenu l’une des figures marquantes de sa commune, l’un des premiers Congolais à s’y installer, ouvrant la voie à de nombreux autres.

Au fil des discours et des témoignages, on a découvert que ce baobab là avait un feuillage immense ; à personne, jamais il ne refusait sa fraîcheur, il était de toutes les fêtes, de toutes les cérémonies, le plus souvent de manière bénévole…

Durant le week end déjà, durant la cérémonie d’hommage au palais des Beaux Arts de Bruxelles puis lors du «matanga » qui se déroula au Théâtre Varia, on avait compris que ce Kasaïen, qui avait connu une jeunesse difficile et avait tenté sa chance en Belgique au début des années 70, était un artiste complet. Humoriste certes mais aussi comédien, à l’aise dans tous les registres, acteur excellent, chanteur à ses heures.Un petit film de douze minutes, tourné avec François Beukelaers, nous avait montré à quoi Dieudonné avait échappé : on le voyait, vieux Congolais installé dans une maison de retraite accueillir d’un regard malicieux son vieux copain et complice blanc. Le temps de descendre une fiole de whisky, Dieudonné et son pote reprenaient l’éternel dialogue du colonisé et du colonisateur, ce dialogue de sourds entre gens qui s’aiment, à l’image de ces relations ambigües entre la Belgique son pays d’adoption et le Congo dont il avait gardé la nationalité. Dieudonné vieillissant ne sera jamais autre chose que douze minutes d’images, il a tellement distribué toutes les facettes de son talent, à tous les amis qui le sollicitaient, que, jeune pour toujours, il a bifurqué avant d’arriver au bout du chemin, avant d’avoir connu la solitude et le lent naufrage…

Kabongo était d’ici, pleinement et tous ses amis sont venus en témoigner. Un digne représentant du festival du rire de Rochefort a même fait le voyage pour déposer sur le cercueil un panama, modeste chapeau de paille dédié aux plus grands amuseurs afin que dans l’autre monde, s’ils se montrent trop impertinents, ils soient couverts… Mais Dieudonné était aussi du Congo et à chacune de nos rencontres, nous échangions des nouvelles « du pays ». C’est du Congo qu’est venue la terre jaune et sableuse qu’à pleine poignées chacun a jeté sur son cercueil. C est le Congo qui a inspiré Malaïka, la chanson mythique de Myriam Makeba qui a accompagné sa lente progression vers le caveau, c’est du Congo que sont nées les dernières paroles, en tshiluba, sa langue natale, avant que le silence et les ombres ne reprennent possession du petit cimetière. Etc’est aussi l’atmosphère du Congo qu’a rappelé la dernière des réunions, à la Maison Haute de Boitsfort, où Kabongo a si souvent joué : la nuit précédente, des mamans, dont Gisèle Mandaïla, avaient cuisiné durant des heures, afin que beignets, pilons de poulet, poissons frits soient proposés à l’assistance pour colmater les larmes tandis qu’au micro s’égrenaient encore les souvenirs et les chansons.

Le matanga, la veillée de deuil, avait duré longtemps. L’enterrement a pris l’après midi, la réunion des amis et connaissances a largement débordé sur l’horaire prévu, mais au fil des musiques, des témoignages, des récits, quelque chose s’est opéré, qui ressemblait à un miracle : les communautés congolaises de Bruxelles, si souvent divisées sinon antagonistes, ont renoué le dialogue, les Belges enchagrinés se sont réchauffés, des enfants ont joué dans les escaliers. On a eu l’impression d’entendre la voix grave de Dieudonné se mêler aux conversations, de voir son portrait sur le mur lâcher, en douce, un clin d’œil malicieux à Mirko Popovitch, son vieux complice. C’est que, arrivé au bout du parcours, l’enfant du Congo pouvait mesurer sa revanche : quatre décennies ans après son arrivée dans l’ancienne métropole, il avait réussi à coloniser les cœurs…

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