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dimanche 23 octobre 2011

Une Vie De Boy de Ferdinand OYONO

par Sorana Munsya


Tout commence par une course haletante dans une ambiance lourde et oppressante. C’est la course d’un enfant camerounais, Toundi, fuyant les coups et la sévérité extrême de son père. Il est impossible pour lui de continuer à subir les sévices de ce dernier, il doit trouver un refuge… Et ce refuge il le trouve, dans l’église du père Gilbert, missionnaire du temps de la colonisation. Le père Gilbert est bourré de bonnes intentions. En effet, la bonne parole chrétienne ne peut que faire du bien et faire office de nid douillet à un petit indigène comme lui ne sachant ni lire ni écrire. C’est donc ainsi que l’aventure du jeune Toundi rebaptisé Joseph commence dans le monde injuste qui oppose colonisateur et colonisé.


Son « bienfaiteur » colonisateur lui apprend la lecture, l’écriture, lui fait connaitre le dieu à prier et à honorer… Il en fait véritablement un « boy » heureux de sa condition nouvelle. Mais un jour, le père Gilbert meure et tout bascule. Le « boy » Toundi-Joseph se voit affublé du « commandant » de la résidence en guise de maître. Ce dernier, par ses mauvais traitements, lui fait réaliser l’ampleur des injustices et des cruautés infligées aux autochtones.

C’est donc à travers le regard de ce garçon que le lecteur voit et comprend d’une part, le quotidien à l’époque coloniale et, d’autre part, les rapports déshumanisants qui lient le dominateur et le dominé. Cela reste un regard naïf certes, mais teinté tout de même d’une volonté de croire que la race humaine ne peut être si cruelle. Mais cette naïveté n’a pas été gagnante. En effet, le commandant n’aura pas pardonné à Toundi son intrusion maladroite et non intentionnelle dans la vie privée de son épouse. L’envers du décor de la vie de ses maîtres a fait découvrir à Toundi un univers scabreux rempli de mensonges et d’hypocrisie. Cette découverte le tuera…


Ferdinand Oyono

L’auteur, Ferdinand Oyono (1929-2010) fut un diplomate, homme politique et romancier camerounais. Il est un modèle d’ascension africain. En effet, élevé dans une famille modeste à l’époque de la colonisation et boy de missionnaires français, il réussit ses études au Cameroun et s’expatrie en France pour poursuivre de brillantes études universitaires à la faculté de Droit ainsi qu’à l’ENA (Ecole d’Administration Nationale). C’est ainsi qu’il commence sa vie diplomatique et politique. Détaché diplomatique camerounais dans les plus grandes villes et institutions du monde, il a été néanmoins durant toute sa vie un militant engagé dans le combat anti-colonialiste. C’est entre autres à travers ses trois romans (Une vie de boy, Le vieux nègre et la médaille et Chemin d’Europe), tous publiés durant la vague d’indépendance africaine, que Ferdinand Oyono a montré son côté engagé.

Car derrière l’histoire d’ »Une vie de boy », se cache le message de la désillusion et de l’aspect intrinsèquement injuste qui réside dans le processus de colonisation.

Toundi personnifie le parcours du colonisé partant du complexe d’infériorité pour arriver à la lucidité et à la démystification du colonisateur. Démystification qui d’ailleurs le tue. Serait-ce un message qu’Oyono a voulu nous laisser ? La fuite de sa propre culture pour adopter celle de l’autre mènerait-elle à notre perte ? Je pense qu’à travers cette vision romancée de la vie de ce jeune autochtone, F.Oyono a voulu faire comprendre au grand public son pessismisme quant à l’aliénation culturelle qu’impose la colonisation.

En effet, le père Gilbert symbolise le masque du colonisateur. Celui qui attire par ses comportements faussement généreux et altruistes et porteur d’un message et d’une culture qui mènera d’une manière certaine vers le salut éternel. Cependant, le masque tombe très vite lorsque le personnage du père Gilbert laisse place à tous les autres personnages colonisateurs du roman. En effet, ces derniers montrent le vrai visage de l’envahisseur.Celui qui n’existe et ne respire que pour ses intérêts propres et transforme à force de sévices et de mauvais traitement le colonisé en un être soumis et totalement à sa merci…

« Une vie de boy » est donc un classique de la littérature africaine que je vous invite vivement à découvrir!

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