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mercredi 18 avril 2012

RDC: Séropositifs, priez et vous serez guéris?

Au Congo-Kinshasa, des églises de réveil poussent les séropositifs à abandonner leur traitement contre le VIH, au grand dam des militants de la lutte contre le sida. 

Une statue du Christ, le jour de la lutte contre le sida, Rio de Janeiro, décembre 2011.
© REUTERS/Ricardo Moraes 

Judith, une assistante sociale de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), s’occupe de séropositifs. Elle est, elle-même, sous antirétroviraux depuis quatre ans. Et elle enrage: 


«Beaucoup de pasteurs viennent embrouiller nos patients en disant que les guérisons se font par l’éternel Dieu. Ils viennent dire: "Non, laissez les médicaments! Jeûnez!" Ils parlent de guérison miracle, qu’il faut venir jeûner, faire des prières… » 

En RDC —pays d’environ 70 millions d’habitants— la religion tient une place importante dans le quotidien de la population, dont deux-tiers vit chaque jour avec à peine plus d’un dollar. Alors espérant un miracle, des séropositifs n’hésitent pas et abandonnent les médicaments antirétroviraux —que reçoivent à peine 15% des 350.000 personnes qui en ont besoin. Une situation qui risque par ailleurs de s’aggraver avec la baisse des financements des bailleurs de fonds. 

Les dérives des pasteurs 
Mamie fulmine à son tour. «Des pasteurs et des évangélistes donnent de l’huile végétale ou un verre d’urine pour les personnes vivant avec le VIH, à prendre matin et soir. Et les gens boivent!», s’emporte cette femme pêchue, présidente d’une organisation communautaire, qui assiste des personnes affectées et infectées par le VIH. Elle dit avoir observé des dérives à Kinshasa et dans les provinces Orientale (nord-est) et du Maniema (centre), et avoir vu des séropositifs «grabataires» et «en phase terminale» faute de médicaments. 

«Dans le Maniema, j’ai été avec un responsable de Médecins sans frontières (MSF) dans une église qui enfermait chez elle des personnes vivant avec le VIH, pour faire des séances de prières, raconte-t-elle. On a vu des personnes qui étaient à l’article de la mort, en phase terminale. J’ai dit au pasteur qu’on ne va pas guérir du virus par les prières, que les séropositifs peuvent prier à l’église, mais doivent prendre leurs médicaments. Parce que si à l’église on guérissait du virus, ça fait longtemps qu’on en entendrait plus parler!» 

«C’est Dieu qui a donné l’intelligence aux médecins pour qu’ils aident ceux qui sont malades, renchérit Judith. C’est un embrouillement, ce que font ces pasteurs, qu’ils ne fassent pas comme ça! Qu’ils se contentent d’enseigner la parole de Dieu!» 

Et Mamie de conclure: 

«Maintenant, avec les ARV, quelqu’un peut dire qu’il a fait 15 ans, 20 ans avec le virus. Mais les gens qui ont laissé les médicaments pour prier le bon dieu sont morts.» 

Albert Kankienza Muana-Mbo est président de l’Eglise du Réveil en RDC. Il reconnaît avoir eu vent des «regroupements» qui interdisent aux séropositifs de prendre des ARV, et soupçonne «des cas isolés dans des groupes de prière trop sectaires». Puis il prend position. 

«Nous dénonçons et condamnons. J’estime que Dieu n’est pas contre la médecine», déclare le leader religieux, précisant que sa «parole engage toutes les Eglises du Réveil.» 

L'espoir d'un miracle 
«Dans la plupart de nos églises, on encadre les séropositifs, on les accompagne avec la prière et on les encourage à prendre le traitement. Ce n’est pas notre doctrine d’interdire aux gens de prendre des médicaments et de les soumettre à un régime spirituel de jeûne et de prière. Les gens nous accusent un peu faussement. Mais nous croyons aux miracles, et on a eu des cas de personnes guéries miraculeusement par la puissance de la prière», explique-t-il encore. 

Mais Albert Kankienza Muana-Mbo insiste sur la «complémentarité» des médicaments et de la prière. Reste à sensibiliser les patients. Témoignage de Judith, qui accompagne des séropositifs rejetés. 

«Certains nous écoutent, certains ne nous écoutent pas. Je connais au moins trois personnes qui ont laissé les ARV pour aller se faire "délivrer" du sida. Ils ont fait une rechute, mais on les a récupérés, ils reprennent leurs ARV et se sentent très bien.» 

Pour les autres, les heures sont comptées. Fin mars, Clarisse Mawika, superviseur d’un poste de distribution d’ARV à Kinshasa, a rendu visite à une femme qui a cessé son traitement parce que son pasteur accusait un «sorcier» de son mal. 

«Elle a rechuté, se désole Clarisse Mawika, également présidente du Réseau national des organisations à assise communautaire (RNOAC). Maintenant, elle est entre la vie et la mort. Elle va laisser ses enfants comme ça… » 
Habibou Bangré, à Kinshasa

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