03/05/2012
Le général Bosco Ntaganda est jugé responsable des combats dans l'Est
et menacé d'arrestation par les autorités de RDC.
AFP
Par RFI
Les autorités congolaises jugent le général Jean-Bosco Ntaganda «responsable» des combats qui se déroulent dans l'est du pays depuis plusieurs jours. Le gouverneur du Nord-Kivu évoque ouvertement l’éventualité d’une arrestation de ce général, ancien chef rebelle du CNDP, intégré dans l’armée régulière depuis 2009.
« Tout ce qui se passe dans l’Est est sous la responsabilité du général Bosco Ntaganda et il doit être recherché pour cela » a déclaré aujourd’hui à la presse le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku. Les autorités haussent le ton contre Bosco Ntaganda, alors que ce dernier déclarait mercredi qu’il n’avait rien à voir avec les incidents qui se sont multipliés dans les collines du Masisi au nord de Goma, entre les forces régulières des FARDC et des soldats déserteurs. « Si nos unités mettent la main sur lui, il répondra devant les juridictions congolaises de tous ses actes », a ajouté Julien Paluku.
La référence aux autorités judiciaires congolaises n’est pas anodine. Il y a trois semaines lors d’un déplacement Goma, le président de la République lui-même avait évoqué l’éventualité d’une arrestation de Bosco Ntaganda. Mais Joseph Kabila avait aussi fait comprendre qu’il ne souhaitait pas se soumettre à des pressions internationales.
De là à comprendre qu’il n’y aurait pas de volonté de livrer Bosco Ntaganda à la CPI, il n’y a qu’un pas que personne ne franchit. Il y a beaucoup de non-dits sur la gestion de cette crise à l’Est.
Du côté des représentants de la société civile du Nord-Kivu, et des élus, on doute d’une réelle volonté d’arrêter Bosco Ntaganda. Comme on ne croit pas non plus aux déclarations de Ntaganda disant qu’il n’a rien à voir avec les mutineries militaires.
Le député Venant Tshipasa est président de la Convention des fédéralistes pour la démocratie chrétienne, un parti de la majorité, implanté dans l’Est, où il a la présidence des Assemblées des Nord et Sud-Kivu. Il n’est pas convaincu par les dénégations de Bosco Ntaganda, il faudrait – selon lui -que Bosco Ntaganda se montre plus clair dans son positionnement, par des actes.
Les incidents de dimanche dernier entre soldats FARDC et déserteurs pro-CNDP ont provoqué le déplacement de 2000 personnes vers le Rwanda et 2700 autres vers la périphérie de Goma. Chiffres annoncés le 2 mai par les Nations unies.
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