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dimanche 21 octobre 2012

La Tanzanie veut briser le moratoire sur l'ivoire

LE MONDE
20.10.2012
Par Laurence Caramel

Pour la Tanzanie, le commerce de l'ivoire n'est pas incompatible avec la survie des éléphants d'Afrique. Bousculant le statu quo difficilement préservé depuis 1989 avec l'adoption d'un moratoire sur le commerce international de l'ivoire, les autorités tanzaniennes viennent de demander très officiellement à la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites) l'autorisation de vendre les 101 tonnes d'ivoire que le pays a accumulées depuis vingt-trois ans – soit les défenses de quelque 10 000 éléphants. 

Parc National de Tsavo-Ouest, au Kenya. Quelques 5 tonnes d'ivoire de contrebande 
saisies à Singapour sont sur le point d'être brûlées. Contrairement à son voisin 
tanzanien, le Kenya défend le moratoire sur le commerce international de l'ivoire.
Xinhija/Zijma/Rea

La Tanzanie réclame dans le même temps que sa population d'éléphants soit retirée de l'annexe 1 de la convention – celle qui assure la protection maximale au plus grand mammifère terrestre – pour rejoindre l'annexe 2, qui offre plus de souplesse aux pays qui veulent tirer profit du commerce de leur faune. Seuls quatre pays en bénéficient à ce jour : l'Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe, dont la communauté internationale a reconnu que l'avenir de leurs populations d'éléphants était assuré. 


INTENSE BRACONNAGE 
Dans un argumentaire de vingt-deux pages rendu public par la Cites le 16 octobre, le gouvernement tanzanien s'attache à démontrer que le pays peut à son tour rejoindre ses quatre voisins. "Le nombre des éléphants en Tanzanie est passé de 55 000 en 1989 à 110 000 en 2009", plaide le ministère des ressources naturelles, qui a rédigé le document. Sans rappeler cependant que le pays avait vu disparaître la moitié de ses pachydermes au cours des années 1980. 

Alors que les chiffres publiés au mois de juin par la Cites montrent que le massacre des éléphants d'Afrique pour alimenter des mafias en direction de l'Asie atteint des niveaux inégalés depuis dix ans, l'initiative relance avec fracas le débat sur l'avenir de l'embargo et l'impact des ventes ponctuelles autorisées par deux fois, en 1999 et en 2008, à la demande des quatre pays d'Afrique australe. 

La Tanzanie n'en est pas à sa première tentative, mais en 2010, face à un refus annoncé de la communauté internationale, elle avait finalement retiré sa demande. Une majorité de deux tiers parmi les 176 pays membres de la Convention est nécessaire pour qu'une proposition soit adoptée. Cette fois-ci, sans attendre la discussion qui aura lieu lors de la conférence de la Cites en mars 2013 à Bangkok, le Kenya, le Burkina Faso, le Togo et le Mali – eux-mêmes en butte à un intense braconnage – ont allumé les contre-feux en déposant une "contre-proposition" exigeant qu'aucune dérogation au moratoire ne soit accordée. 

"Nous ne sommes pas dans une situation où il est encore possible de prendre des risques en autorisant des ventes ponctuelles", expliquent-ils, affirmant qu'il "n'existe aucune preuve scientifique robuste démontrant que les ventes légales n'ont pas d'incidence négative sur la survie des espèces". 

"GUERRE DE L'IVOIRE" 
Dans son plaidoyer, la Tanzanie prend sans surprise le contre-pied de cette affirmation, sans qu'il soit possible de départager les deux camps. Les experts chargés de plancher sur ce sujet ne sont eux-mêmes pas parvenus à trancher. Pour les ONG de conservation et les Etats qui tentent de démanteler les réseaux criminels de l'ivoire, un feu vert enverrait quoi qu'il en soit un signal très négatif. 

Sur le terrain, la Tanzanie est confrontée, comme la majorité des pays africains où subsistent encore des pachydermes, à un trafic massif. "Nous vivons une guerre de l'ivoire", raconte, sous couvert d'anonymat, le représentant d'une ONG de conservation. 

Il n'est pas nécessaire de séjourner longtemps dans le pays pour palper la peur que soulève la simple évocation du sujet. Fonctionnaires, ONG, organisateurs de safaris ou villageois témoins de massacres d'éléphants, personne ne veut prendre le risque de parler ouvertement. Dans un récent rapport à la Cites, l'ONG Traffic pointait la prépondérance des ports tanzaniens dans les routes de l'ivoire vers l'Asie. Une place sur un tel podium ne se décroche pas sans complicités à des niveaux élevés de l'administration. Ni sans corruption. 

Ce n'est pourtant pas en priorité à la lutte contre le braconnage que la Tanzanie promet de consacrer les 55 millions de dollars (42 millions d'euros) qu'elle estime pouvoir tirer de la vente de ses 101 tonnes d'ivoire à la Chine et au Japon. 

Le sort des éléphants repose davantage, selon les autorités du pays, sur la bonne cohabitation avec des populations rurales en pleine expansion. "109 personnes ont été tuées par des éléphants depuis 1997. Les animaux sont une nuisance pour les paysans pauvres, qui deviennent progressivement opposés à leur conservation." Voilà "la réelle menace" qui rend urgent, pour le gouvernement tanzanien, de démontrer à sa population que la protection de la faune peut avoir des retombées financières pour les villageois qui en supportent les conséquences. 

C'est un vrai débat, mais doit-il conduire à inonder le marché de nouvelles quantités d'ivoire ? Cette "proposition est tout simplement ridicule", tranche Mary Rice, directrice exécutive d'Environmental Investigation Agency, une ONG basée à Londres, parmi les plus actives dans la campagne contre le commerce de l'ivoire. Les Etats réunis à Bangkok en mars jugeront. 

Laurence Caramel 

Une clôture électrique de 400 km autour du mont Kenya 
Le Kenya a décidé de recourir aux grands moyens pour isoler ses éléphants trop envahissants. Une clôture électrique de 400 km de long et de 2 mètres de haut va être construite autour du mont Kenya, classé par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité en 1997. Le gouvernement espère ainsi réduire les tensions croissantes entre les villageois et les pachydermes. 
L'ouvrage doit aussi permettre de renforcer la protection d'un des principaux châteaux d'eau du pays, aux versants encore largement boisés. Le chantier prendra cinq ans et coûtera 11 millions de dollars (8,4 millions d'euros). L'ONG Rhino Arc, qui a été chargée de la construction de l'ouvrage, assure qu'il ne présentera aucun danger pour les hommes ou pour les animaux qui recevront une décharge en cas de contact.

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