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dimanche 21 octobre 2012

Questions directes à Tharcisse Loseke

Congo Independant 
18/10/2012

Tharcisse Loseke Nembalemba. Photo CIC

Neurologue, membre co-fondateur du parti ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), proche du leader de l ‘UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Tharcisse Loseke Nembalemba rentre d’un bref séjour à Kinshasa. Un séjour qui a coïncidé avec le Sommet de la Francophonie qui s’est tenu du 12 au 14 octobre dans la capitale congolaise. Il a bien voulu répondre à quelques questions. 


Quel était le but de votre séjour à Kinshasa ? 
Le but de mon séjour comportait deux volets. Le premier volet était académique. Je ne vais pas m’étendre là-dessus. Le second, était exclusivement politique. J’ai, en effet, fait partie de l’équipe qui a préparé une série de rencontres entre Monsieur Etienne Tshisekedi et certaines personnalités étrangères venues participer au XIVè Sommet de la Francophonie. 

A propos, comment se porte Etienne Tshisekedi ? 
Il va très bien. Il est serein. Il reste égal à lui-même… 

Est-il toujours assigné à résidence de facto ? 
Comme je l’ai toujours dit, c’est une assignation à résidence qui ne dit pas son nom. Mais dans l’ensemble, M. Tshisekedi reçoit tous ceux qui manifestent le désir de le rencontrer. Les check point sont toujours dans le périmètre où se trouve sa résidence. Il y en a au moins trois. 

Quelle est l’ambiance générale qui a régné à Kinshasa à la veille et pendant le Sommet de la Francophonie ?  
A mon arrivée, il régnait une forte agitation dans la capitale. Les médias officiels ne cessaient de matraquer l’opinion en présentant ce forum comme un événement sans précédent au Congo. Le fait de recevoir plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement au même moment a constitué une occasion en or pour le pouvoir en place - honni par la population - de réhabiliter son image. Je tiens à signaler qu’il y a beaucoup de chantiers à travers la ville qui attendent d’être achevés. C’est le cas notamment du boulevard Patrice Lumumba, une artère qui va de l’aéroport de Ndjili à la Commune de Limete. Il y a plusieurs tronçons qui n’ont pas été réfectionnés. D’autres, attendent les travaux d’asphaltage. A l’aéroport de Ndjili, la piste d’atterrissage été «retapée» un tout petit peu. L’aérogare, elle, n’a pas changé. Les grandes artères de la capitale ont été nettoyées et repeintes. Au total, le Sommet de la Francophonie ne léguera aux Congolais aucun u "héritage" au plan des infrastructures. Il faut néanmoins reconnaître que Kinshasa compte plusieurs nouveaux hôtels appartenant à des étrangers. Nul ne sait comment ces investissements ont pu être financés dans un pays où le crédit immobilier est inexistant… 

Certains observateurs ont déploré le quadrillage de la ville par des forces dites de sécurité… 
Il y a eu effectivement un important déploiement de policiers et des militaires à travers la ville de Kinshasa. C’est le cas particulièrement dans le quartier des affaires dans la commune de la Gombe, sur les boulevards Lumumba et Triomphal. Tous les itinéraires empruntés par les délégations étrangères étaient placés sous haute surveillance. Dans mon quartier, à la Gombe, il fallait montrer pattes blanches pour circuler. Mon habitation se trouve à un jet de pierres du Grand Hôtel Kinshasa. Les Kinois ont vécu les journées de samedi 13 et dimanche 14 octobre dans une ambiance de "couvre-feu" . La ville était déserte. Il n’y a que les officiels qui circulaient avec leurs cortèges. 

Des militants de l’opposition rassemblés aux environs de la résidence d’Etienne Tshisekedi ont été dispersés sans ménagement. Quelle est votre réaction ? 
Il est vrai que les «Combattants» de l’UDPS ont été dispersés par des forces de sécurité. Le parti avait prévu des manifestations qui ont été annulées. Il y a eu plusieurs arrestations. Certains combattants, brutalisés, ont été gravement blessés et hospitalisés. 

L’opposition a-t-elle élevé une vive protestation ? 
Vous savez, il y a des moments où les plaintes ne servent plus à rien. Je peux vous dire que la presse internationale a été témoin de toutes ces brimades infligées aux militants de l’opposition. Je n’ai pas été surpris par cette violence. Je savais que les gouvernants congolais ne pouvaient que recourir à la force pour donner du Congo l’image d’un pays où règne un semblant d’ordre. Alors que le pouvoir est vomi du fait de son illégitimité. 

Des personnalités de l’opposition ont été reçues samedi matin par le président François Hollande. Quel était la teneur de leur message ? 
Hormis Vital Kamerhe, reçu en sa qualité d’ancien président de l’Assemblée nationale, la délégation était composée des députés nationaux. Au total, il y avait : Madame Eve Bazaïba, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Jean-Lucien Bussa, Samy Badibanga et Anatole Matusila. La délégation était porteuse d’un mémo qui s’articulait sur cinq points. A savoir : la faillite de l’Etat congolais ; la crise de légitimité en RD Congo; la situation à l’Est; les violations des droits de l’homme, la mauvaise gouvernance et la corruption. L’entrevue s’est très bien passée. Le président Hollande a pris bonne note du message. 

Qu’attend l’opposition du chef d’Etat français ? 
La démarche de l’opposition consistait à expliquer la situation qui règne dans le pays. L’opposition s’est limitée à donner l’information. Une chose est sûre : les représentants des forces de l’opposition doivent maintenant prendre leurs responsabilités. Il n’y aura aucun changement sans une pression interne. 

Il y a eu ensuite le tête-à-tête Hollande-Tshisekedi… 
En fait, M. Tshisekedi devait rencontrer M. Hollande en tant qu’homologue en sa qualité de «président élu» de la RD Congo. 

Quel était le contenu du message qu’il a transmis à Hollande ? 
Les deux personnalités ont évoqué plusieurs sujets. Premièrement, la collaboration qu’il y a lieu d’établir entre les sociaux-démocrates. L’UDPS et le PS sont membres de l’Internationale socialiste, une organisation régie par certains principes essentiels. C’est le cas notamment de la démocratie, la liberté, les droits de l’Homme et le progrès social. En second lieu, ils ont parlé de la souveraineté et de l’intangibilité des frontières du Congo. M. Etienne Tshisekedi a expliqué à son interlocuteur que l’instabilité qui règne dans la partie orientale du Congo date d’une quinzaine d’années. Et qu’il s’agit d’une situation liée aux guerres et crises récurrentes découlant de la présence, au sommet de l’Etat, des personnalités issues de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir grâce au soutien militaire de l’Ouganda et du Rwanda. C’est un secret de Polichinelle de relever que Joseph Kabila est un "produit" de l’AFDL. Le président Tshisekedi a souligné que l’AFDL a connu plusieurs schismes à travers le RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie), le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) et maintenant le «Mouvement du 23 mars» dit M-23. «C’est toujours M. Kabila qui est le responsable de ces crises», a-t-il précisé. «Lorsque M. Kabila - un produit de l’AFDL, installé grâce au Rwanda et à l’Ouganda - ne sera plus à la tête du Congo, j’ai la ferme conviction que la paix sera rétablie sur l’ensemble du territoire national», a-t-il martelé. Il a, par ailleurs, clairement dit à François Hollande que, dès qu’il accédera au pouvoir, la situation à l’Est sera réglée dans les plus brefs délais. Pour lui, les filles et fils du pays vont jeter les bases d’une véritable réconciliation. Les deux interlocuteurs ont parlé en dernier lieu de l’avenir. Ils sont tombés d’accord d’établir une «collaboration» à l’avenir dans des projets précis. Les droits et libertés, la réforme de l’armée et des services de sécurité, la réforme de l’administration publique, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont des questions qui seront au centre de cette collaboration. 

Cette «collaboration» se passera à travers quels mécanismes étant donné qu’Etienne Tshisekedi n’a pas le contrôle de l’appareil d’Etat? 
M. Tshisekedi a été élu «Président de la République» par le peuple congolais. Il a bien expliqué à son "homologue français" les dysfonctionnements ayant affecté les élections du 28 novembre 2011. Il a précisé au chef d’Etat français que M. Kabila n’a pas été élu et se maintient au pouvoir par la force brutale. 

Pour l’opposition, le bilan est donc positif …. 
Pour nous, les «Forces acquises au changement», le bilan est tout à fait positif. Il fallait bien que ce Sommet de la Francophonie se tienne à Kinshasa. J’étais de ceux qui étaient contre l’idée de délocalisation de cette rencontre internationale. Les personnalités étrangères venues à Kinshasa ont pu constater non seulement les excès du régime en place mais aussi le fossé qui sépare ce même régime et la population. Ce forum a permis aux représentants de l’opposition de passer des messages. La froideur adoptée par le président Hollande à l’égard de M. Kabila prouve que ces messages ont été reçus cinq sur cinq. 

De nombreux commentateurs ont souligné «l’atmosphère glaciale» qui a régné entre "Joseph Kabila" et François Hollande. Votre avis ? 
Je partage ce constat. Sans forfanterie, je peux vous assurer que l’opposition a fait un grand travail de sensibilisation auprès des autorités françaises sur la situation au Congo. La déclaration faite par François Hollande à Paris, la veille de son voyage en Afrique, qualifiant d’«inacceptable» la situation de la démocratie, des droits de l’Homme et la non reconnaissance de l’opposition n’est pas le fait du hasard... 

Il semble que «Joseph Kabila» n’a pas été à l’aéroport de Ndjili pour accueillir Hollande... 
Effectivement. François Hollande a été accueilli par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Et pourtant, au Sénégal, le chef d’Etat français a été reçu par le président Macky Sall. 

Devrait-on conclure que le service du protocole de la Présidence congolaise n’a fait qu’appliquer la «réciprocité» étant donné que les chefs d’Etat africains n’ont jamais été accueillis à Charles de Gaule par le locataire de l’Elysée.... 
On applique la réciprocité lorsqu’on se trouve au même niveau. La France et l’Allemagne sont les moteurs de l’Union européenne qui regroupe 27 Etats et pas moins de 500 millions d’âmes. Membre permanent du Conseil de sécurité, la France est également la quatrième puissance économique du monde. C’est ça le pays que dirige François Hollande. Joseph Kabila a traité le président français avec désinvolture. 

Pour vous, l’absence de « Joseph Kabila » à l’aéroport de Ndjili constitue une gaffe… 
C’est une importante bourde diplomatique. C’est une "maladresse" qui ne manquera pas d’engendrer des répercussions... 

L’opposition, au sens le plus large, a-t-elle profité de cet événement pour refaire son unité ? 
L’unité de l’opposition n’était pas à l’ordre du jour. Toutefois, le président Hollande, qui traîne derrière lui une longue expérience en tant qu’opposant, n’a pas manqué de recommander cette unité. «Si vous restez longtemps divisés, vous pouvez être sûrs que vous resterez longtemps en dehors du pouvoir». C’est l’unique recommandation qu’il a faite, samedi matin, à la délégation de l’opposition venue le rencontrer. Il me semble que c’est une équation difficile à résoudre… 

N’est-ce pas un manque de sagesse de dire que le problème est difficile à résoudre ? Ne dit-on pas que l’union fait la force ? 
L’opposition congolaise est loin d’être homogène. Il y a beaucoup d’agendas cachés en son sein. 

Les agendas cachés, il en aura toujours… 
Sauf qu’il faut se réunir autour des valeurs essentielles. Dès lors que nous disons qu’il y a une crise de leadership, il importe que toutes les composantes de l’opposition se mobilisent autour de cette problématique... 
Baudouin Amba Wetshi

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