05/12/2012
Kinshasa voulait une délégation congolaise élargie à présenter en face du Mouvement du 23-Mars (M23) pour ouvrir des négociations à Kampala cette semaine. Il était question d’une représentation politique incluant l’opposition. Mais les quatre groupes d’opposition de l’Assemblée nationale ainsi que ceux du Sénat ont refusé de participer à cette négociation.
Les opposants ont débattu pendant deux jours avant de décider de ne pas aller à Kampala. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’évaluer l’accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement et le mouvement rebelle, appelé Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) à l’époque.
L’opposition politique n’avait pas participé à la négociation en 2009 ; il n’y a pas de raison qu’elle y soit maintenant, selon le député leader des Forces acquises au changement, Martin Fayulu : « Aller négocier, discuter sur un accord dont on ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants, qu’est-ce que cela veut dire ? »
Pourtant, le M23 a des revendications qui rejoignent celles de l’opposition sur la démocratie, les libertés, les élections, mais cela ne séduit pas pour autant Martin Fayulu : « Les revendications du M23, c’est leurs problèmes à eux. Nous avons d’abord notre problème : on doit assurer la cohésion, la réconciliation nationale avant toute autre chose. »
L’opposition ne veut pas d'un strapontin pour assister à une négociation entre le pouvoir et les rebelles. Elle se réserve cependant la possibilité de participer aux pourparlers dans un deuxième temps si on lui donne vraiment la parole.
Le Rwanda réfute le rapport de l'ONU sur son soutien au M23
Alors qu’un nouveau rapport de l’ONU accuse le Rwanda et l’Ouganda d’avoir soutenu militairement les rebelles congolais du M23 lors de leur offensive contre la ville de Goma, la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo a tenu une conférence de presse à Kigali et a de nouveau démenti les accusations qui pèsent sur son pays. Selon ce rapport, des centaines de soldats rwandais seraient notamment venus en territoire congolais assister le M23 lors de la prise de Goma le 20 novembre dernier.
Face à la presse rwandaise, internationale et en présence de journalistes congolais qui avaient fait le déplacement depuis Goma, la chef de la diplomatie rwandaise Louise Mushikiwabo a de nouveau rejeté en bloc les accusations de soutien de son pays à la rébellion du M23 : « Ceux qui citent le Rwanda comme partie responsable aux côtés du M23, c’est faux. Jusqu’à présent, il n’y a pas une seule pièce d’évidence qui puisse convaincre que le Rwanda est aux côtés du M23. Le Rwanda, d’ailleurs, n’aurait aucune raison de soutenir l’instabilité en République démocratique du Congo. »
Aucun intérêt, car selon la ministre, une instabilité à l’est de la RDC aurait des conséquences sur le territoire rwandais. Kigali a en effet récemment annoncé avoir repoussé deux attaques des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des rebelles hutus considérés par le Rwanda comme étant d’anciens responsables du génocide des Tutsis de 1994.
Louise Mushikiwabo a assuré que le Rwanda suivait de très près les négociations qui sont supposées commencer prochainement à Kampala entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais. Elle a également appelé à un cessez-le-feu permanent dans la région.
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