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lundi 7 janvier 2013

La situation au Kivu est bien plus complexe qu'un appel à intervenir en RDC

Le Monde.fr 
07.01.2013 à 10h48 
Par Camille Dugrand, doctorante en Science Politique à l'université Paris I,
Henri Hannequin a travaillé plusieurs années en RDC ans une ONG

Dans une tribune publiée dans Le Monde en date du 26 décembre 2012, un groupe de personnalités nous révèle que le drame qui se joue dans la région des Kivus depuis vingt ans pourrait s'évanouir "à l'instant". Il suffirait de modifier le mandat de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) pour "garantir la paix" et que chacun puisse enfin "vivre heureux".


Cette tribune survient quelques semaines après que la prise de Goma par la rébellion du M23 a suscité de nouvelles interrogations légitimes quant à la capacité de la MONUSCO à imposer la paix en RDC. Le ton lyrique et simpliste de cet appel tranche avec l'article d'Alexandra Geneste publié dans la même édition qui nous démontre, au contraire, l'extrême complexité de la situation à laquelle l'ONU est confrontée aux Kivus. La guerre, les morts, les viols, les massacres à l'Est de la RDC se réduiraient, cette tribune nous l'apprend, à un conflit de prédation des ressources par des "bandes de mercenaires et de pillards" contre lesquels la MONUSCO se devrait enfin d'agir. Si cette dernière n'est pas exempte de reproches, il serait bon d'appréhender les enjeux profonds de la situation aux Kivus pour penser la nature des actions nécessaires à mener "en notre nom" en République Démocratique du Congo. 

Les ressorts du conflit et des exactions ne se limitent pas à la prédation des ressources minières. Les enjeux fonciers, démographiques et politiques sont les motivations premières à prendre les armes pour de nombreux groupes que le trafic alimente. Autour des bases de la MONUSCO évoluent des dizaines de milices et de groupes armés qui commettent tour à tour viols, pillages et exactions sur les populations civiles. L'opportunisme des acteurs, les soutiens et les agendas de Kinshasa, Kigali et Kampala rendent les jeux d'alliances particulièrement volatiles. 

Face à cette situation, les soldats de la MONUSCO doivent, nous dit-on, "faire leur métier". C'est-à-dire ? Doit-on leur demander, "en notre nom", de tirer davantage ? Si oui, sur qui ? Sur les Hutus Rwandais des FDLR dont le noyau dur est composé de responsables du génocide de 1994 ? Sur les Hutus Congolais des Maï-Maï Nyatura ? Sur les Tutsis et Hutus Congolais du M23, soutenus par Kigali ? Sur les Hunde de l'alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain ? Sur les Tcheka ? Sur les Raïa Mutomboki ? Sur les PARECO ? Voire même sur les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, l'armée délabrée du pays, lorsque ses soudards sous-équipés et sous-payés (quand ils perçoivent leur solde...) commettent plus qu'à leur tour des exactions contre les civils ? 

La MONUSCO est aujourd'hui composée de 17 049 soldats, elle en comptait plus de 19 000 il y a deux ans et demi. Le caviardage des règles d'engagement du feu et des chaînes de commandement des nations contributrices, les complexités du mandat sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies sont, sans conteste, des entraves au "métier de soldat". Comme l'évoque l'article d'Alexandra Geneste, une opération de maintien de la paix peut-elle avoir un mandat offensif ? Appeler à un renforcement intelligent et nécessaire du mandat de la MONUSCO est une chose. Laisser entendre que ses soldats pourraient "à l'instant" mettre fin aux viols, aux meurtres, aux exactions commises du nord Katanga à l'Ituri, en passant par le Maniema, relève d'une grossière erreur d'analyse et de posture politique. Viols, pillages et massacres ne sont pas uniquement le fait des éléments du M23 comme le laisse entendre cette tribune. Armée nationale, milices, groupes armés et hommes isolés se rendent eux aussi fréquemment coupables d'exactions, de viols et de violence aux Kivus. 

A négliger la complexité de l'étendue des responsabilités dans les affrontements meurtriers à l'Est de la RDC, il y a de grandes chances que cet appel produise des effets inverses aux résultats escomptés... En pointant uniquement du doigt ceux qui sont accusés de "laisser faire", on laisse dans l'ombre les responsables de ces vingt ans de guerre aux conséquences humaines dramatiques. 

Nulle nécessité pour Kinshasa de mettre sur pied une armée, une police et une justice véritable, nulle obligation pour l'Etat Congolais de garantir enfin la sécurité de son propre peuple. Kigali et Kampala sont absous de leur soutien à la rébellion du M23 et de leurs actes de prédation à l'Est de la RDC, l'avenir pacifié dans la région de Grands Lacs peut se réaliser, "à l'instant", grâce à la MONUSCO qui, enfin, prendra ses responsabilités. 

Oui, l'impuissance de la MONUSCO est insupportable et son mandat doit être amélioré. Oui, la "communauté internationale" se doit d'agir en RDC. Mais ne devrait-elle pas enfin déterminer une position commune afin de peser de tout son poids sur les premiers responsables du conflit aux Kivus en ne ménageant aucun des acteurs en présence ? 

Camille Dugrand travaille depuis cinq ans sur la RDC et plus spécifiquement sur les Shégués, les enfants dits "de la rue" à Kinshasa. Camille Dugrand, doctorante en Science Politique à l'université Paris I, Henri Hannequin a travaillé plusieurs années en RDC ans une ONG

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