03.01.2013
Mis à jour le 11.01.2013 à 10h37
Par Pascale Santi
L'exemple des bonobos montre que l'homme n'est pas le seul
à partager la nourriture de façon conviviale. | GEORGES GOBET/AFP
Les hommes gagneraient beaucoup à prendre exemple sur les bonobos ! En effet, il semblerait que ces singes partagent volontairement leur nourriture avec un tiers, mais encore plus facilement s'il y a un échange social avec ce dernier.
C'est ce qui ressort des quatre expériences menées par Brian Hare et Jingzhi Tan, de l'université Duke en Caroline du Nord, et publiées mercredi 2 janvier dans la revue Plos One. Les deux chercheurs ont travaillé dans la réserve de Lola Ya Bonobo, située en République démocratique du Congo. Ce sanctuaire créé en 2001 par Claudine André, héroïne d'un documentaire, Bonobos, d'Alain Tixier, sorti en mars 2011, vise à préserver ces primates menacés d'extinction, à l'instar de tous les grands singes.
Des quatre études menées sur une quinzaine d'entre eux, il ressort que les bonobos sont plus enclins, pour faciliter une relation, à partager leur nourriture avec un animal extérieur à leur groupe, préférant même parfois ce contact à celui d'un des leurs. Brian Hare était parti de l'hypothèse que seul l'homme pouvait partager la nourriture de façon conviviale, en utilisant les interactions amicales ou les normes sociales.
Dans l'une des expérimentations, un petit groupe de bonobos est placé devant deux pièces fermées à clé contenant chacune de la nourriture. L'une d'entre elles est occupée par un singe. Après avoir récupéré une clé, les bonobos choisissent alors d'ouvrir la porte du lieu où se trouve le primate afin d'y partager les mets en sa compagnie. "Les sujets examinés ont préféré ouvrir volontairement la porte de leur congénère afin de partager avec lui les aliments tant convoités qu'ils auraient pu facilement manger sans lui, constate Brian Hare. Cela sans aucun signe d'agressivité ou de frustration lors de ces essais."
SEXUALITÉ DÉBORDANTE
Il semble que, comparés aux humains et aux autres primates, les bonobos sont moins égoïstes, donc plus altruistes tout au long de leur vie. Ils sont en cela différents des chimpanzés, qui, eux, semblent devenir plus agressifs avec l'âge, surtout au moment des repas. Une autre observation prouve que ces primates réussissent mieux que les chimpanzés à partager un tas de nourriture placé au milieu d'eux, en utilisant un code ludique et sociosexuel propre à leur espèce.
Longtemps confondus avec les chimpanzés, les bonobos n'ont été identifiés qu'en 1929. Il n'en reste aujourd'hui que quelques milliers qui vivent essentiellement dans le nord de la République démocratique du Congo, un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde. Les bonobos partagent environ 98 % de leurs gènes avec l'espèce humaine.
Un autre aspect de la vie de ces primates concerne leur sexualité débordante. Ils ont en moyenne un contact sexuel toutes les quatre-vingt-dix minutes, multiplient les partenaires, mâles et femelles, et cette activité leur permet souvent d'apaiser les conflits. Ce phénomène de réconciliation a été longuement étudié par le primatologue néerlandais Frans De Waal. Le bonobo possède en outre une grande capacité d'empathie. "Faites l'amour pas la guerre" pourrait être un slogan cher aux bonobos.
Sur le Web :
www.lolayabonobo.org
Pascale Santi
C'est ce qui ressort des quatre expériences menées par Brian Hare et Jingzhi Tan, de l'université Duke en Caroline du Nord, et publiées mercredi 2 janvier dans la revue Plos One. Les deux chercheurs ont travaillé dans la réserve de Lola Ya Bonobo, située en République démocratique du Congo. Ce sanctuaire créé en 2001 par Claudine André, héroïne d'un documentaire, Bonobos, d'Alain Tixier, sorti en mars 2011, vise à préserver ces primates menacés d'extinction, à l'instar de tous les grands singes.
Des quatre études menées sur une quinzaine d'entre eux, il ressort que les bonobos sont plus enclins, pour faciliter une relation, à partager leur nourriture avec un animal extérieur à leur groupe, préférant même parfois ce contact à celui d'un des leurs. Brian Hare était parti de l'hypothèse que seul l'homme pouvait partager la nourriture de façon conviviale, en utilisant les interactions amicales ou les normes sociales.
Dans l'une des expérimentations, un petit groupe de bonobos est placé devant deux pièces fermées à clé contenant chacune de la nourriture. L'une d'entre elles est occupée par un singe. Après avoir récupéré une clé, les bonobos choisissent alors d'ouvrir la porte du lieu où se trouve le primate afin d'y partager les mets en sa compagnie. "Les sujets examinés ont préféré ouvrir volontairement la porte de leur congénère afin de partager avec lui les aliments tant convoités qu'ils auraient pu facilement manger sans lui, constate Brian Hare. Cela sans aucun signe d'agressivité ou de frustration lors de ces essais."
SEXUALITÉ DÉBORDANTE
Il semble que, comparés aux humains et aux autres primates, les bonobos sont moins égoïstes, donc plus altruistes tout au long de leur vie. Ils sont en cela différents des chimpanzés, qui, eux, semblent devenir plus agressifs avec l'âge, surtout au moment des repas. Une autre observation prouve que ces primates réussissent mieux que les chimpanzés à partager un tas de nourriture placé au milieu d'eux, en utilisant un code ludique et sociosexuel propre à leur espèce.
Longtemps confondus avec les chimpanzés, les bonobos n'ont été identifiés qu'en 1929. Il n'en reste aujourd'hui que quelques milliers qui vivent essentiellement dans le nord de la République démocratique du Congo, un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde. Les bonobos partagent environ 98 % de leurs gènes avec l'espèce humaine.
Un autre aspect de la vie de ces primates concerne leur sexualité débordante. Ils ont en moyenne un contact sexuel toutes les quatre-vingt-dix minutes, multiplient les partenaires, mâles et femelles, et cette activité leur permet souvent d'apaiser les conflits. Ce phénomène de réconciliation a été longuement étudié par le primatologue néerlandais Frans De Waal. Le bonobo possède en outre une grande capacité d'empathie. "Faites l'amour pas la guerre" pourrait être un slogan cher aux bonobos.
Sur le Web :
www.lolayabonobo.org
Pascale Santi
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