23/01/2013
Habitué du FIPA depuis sa création en 1987, le documentaliste belge Thierry Michel revient à Biarritz pour Moïse Katumbi, foot, business & politique, signant ainsi son 11e film sur le Congo. Portrait de cet insatiable « chroniqueur du monde ».
« Je reviens à Biarritz avec beaucoup de bonheur ».
L’écharpe blanche de rigueur recouvrant le cordon rouge de son accréditation, Thierry Michel ne semble pas décontenancé par la météo capricieuse de ce premier jour. Le documentaliste belge n’en est pas à son premier FIPA mais garde un attachement particulier au « festival de son cœur ». Déjà présent en 1987, avant que le FIPA ne déménage sur la côte Basque, il a fait partie du jury aux côtés de Carlos Diegues (Bye bye Brésil, Quilombo), Patricio Guzmán
(La Bataille du Chili, Salvador Allende) ou encore William Klein (Muhammad Ali the greatest). Récompensé à plusieurs reprises, il revient cette fois pour Moïse Katumbi, foot, business & politique. Avec ce film, qui retrace l’histoire d’un richissime homme d’affaire congolais, devenu gouverneur de la province du Katanga et président du célèbre club de football du « Tout puissant Mazembe », le documentaliste belge s’attaque une fois de plus à son thème de prédilection : « l’analyse du fonctionnement du pouvoir, de sa conquête et des instruments de sa puissance. »
(La Bataille du Chili, Salvador Allende) ou encore William Klein (Muhammad Ali the greatest). Récompensé à plusieurs reprises, il revient cette fois pour Moïse Katumbi, foot, business & politique. Avec ce film, qui retrace l’histoire d’un richissime homme d’affaire congolais, devenu gouverneur de la province du Katanga et président du célèbre club de football du « Tout puissant Mazembe », le documentaliste belge s’attaque une fois de plus à son thème de prédilection : « l’analyse du fonctionnement du pouvoir, de sa conquête et des instruments de sa puissance. »
« Une autre raison de filmer, de lutter, de vivre »
Pourtant, rien ne le prédestinait à un tel parcours. Né en 1952 à Charleroi, il débute sa carrière de documentaliste en Belgique où il se fait le témoin et transcripteur de la vie sociale de son pays natal. De l’univers carcéral aux mines de charbon, Thierry Michel ne refuse aucun sujet. Il y signera notamment "Hiver 60", où il s’intéresse à la grève générale de l’hiver 1960-1961, ou encore "Hotel Particulier" qui lui a valu sa présence au tout premier FIPA il y a 26 ans. Mais, « désillusioné » par les évolutions de la société belge – il en parle comme une « fin des utopies », « un ras le bol » –, il décide de s’expatrier pour trouver « une autre raison de filmer, de lutter, de vivre ». Son film d’adieu, il l’appelle lui-même son film « de rupture ». Comme pour marquer un peu plus cette envie d’ailleurs, cette envie de devenir « chroniqueur du monde », il l’intitule "Issue de secours". Exilé au Brésil, il se fait observateur de la vie dans les favelas de Rio. Il y réalise "Gosses de Rio", qui reçoit le Grand prix du documentaire à Biarritz, puis "À fleur de terre". « Cette expérience m’a redonné un tonus terrible » déclare-t-il volontiers au sujet de son expérience outre Atlantique.
Sa curiosité insatiable le conduit au Congo, où le pouvoir de Mobutu vacille. Parti pour être le témoin de la chute d’un dictateur, il est finalement devenu le chroniqueur du chaos généré par « le léopard » pour rester à la tête de l’État. De son expérience au Congo, « ce pays où tout dysfonctionne », il a tiré onze films, deux incarcérations et deux interdictions de séjour dont la dernière en juillet 2012. Pour achever Moïse Katumbi, Thierry Michel a dû puiser dans ses archives. Mais il en tire une fierté toute particulière. « Les dirigeants politiques ont été surpris de voir que je sortais un nouveau film. Ils ne s’attendaient pas à ça » confesse-t-il avec un sourire.
Le FIPA 2013 ? Réajustant ses lunettes, l’ancien membre du jury découvre la programmation avec envie :
« C’est une belle sélection qui relate l’histoire du monde, une belle géopolitique et géographie du monde vu par des artistes cinéastes. »
Pourtant, rien ne le prédestinait à un tel parcours. Né en 1952 à Charleroi, il débute sa carrière de documentaliste en Belgique où il se fait le témoin et transcripteur de la vie sociale de son pays natal. De l’univers carcéral aux mines de charbon, Thierry Michel ne refuse aucun sujet. Il y signera notamment "Hiver 60", où il s’intéresse à la grève générale de l’hiver 1960-1961, ou encore "Hotel Particulier" qui lui a valu sa présence au tout premier FIPA il y a 26 ans. Mais, « désillusioné » par les évolutions de la société belge – il en parle comme une « fin des utopies », « un ras le bol » –, il décide de s’expatrier pour trouver « une autre raison de filmer, de lutter, de vivre ». Son film d’adieu, il l’appelle lui-même son film « de rupture ». Comme pour marquer un peu plus cette envie d’ailleurs, cette envie de devenir « chroniqueur du monde », il l’intitule "Issue de secours". Exilé au Brésil, il se fait observateur de la vie dans les favelas de Rio. Il y réalise "Gosses de Rio", qui reçoit le Grand prix du documentaire à Biarritz, puis "À fleur de terre". « Cette expérience m’a redonné un tonus terrible » déclare-t-il volontiers au sujet de son expérience outre Atlantique.
Sa curiosité insatiable le conduit au Congo, où le pouvoir de Mobutu vacille. Parti pour être le témoin de la chute d’un dictateur, il est finalement devenu le chroniqueur du chaos généré par « le léopard » pour rester à la tête de l’État. De son expérience au Congo, « ce pays où tout dysfonctionne », il a tiré onze films, deux incarcérations et deux interdictions de séjour dont la dernière en juillet 2012. Pour achever Moïse Katumbi, Thierry Michel a dû puiser dans ses archives. Mais il en tire une fierté toute particulière. « Les dirigeants politiques ont été surpris de voir que je sortais un nouveau film. Ils ne s’attendaient pas à ça » confesse-t-il avec un sourire.
Le FIPA 2013 ? Réajustant ses lunettes, l’ancien membre du jury découvre la programmation avec envie :
« C’est une belle sélection qui relate l’histoire du monde, une belle géopolitique et géographie du monde vu par des artistes cinéastes. »
Moïse Katumbi, foot, business & politique, 58 min
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