Par Wakabi Wairagala
Pour son dernier jour de son témoignage, un ancien membre de la milice de l’accusé de crimes de guerre Jean-Pierre Bemba a affirmé qu’aucun soldat du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) n’était présent dans un grand nombre de localités où les crimes de guerre auraient été commis par les troupes de l’accusé.
« Aucun soldat de la République démocratique du Congo ne s’est rendu à Boy-Rabé », a indiqué le soldat qui se présente devant la Cour sous le nom de ‘‘témoin D04-45’’. Il a déclaré qu’il en était de même pour les villes de Fou et Mongoumba. « Dans les ordres d’opération émis à notre encontre, le commandant considérait que Boy-Rabé était une position vers laquelle nous nous rendrons après avoir vaincu l’ennemi », a ajouté le témoin.
D’après lui, le MLC a combattu sur une seule ligne de front, avançant à partir d’une banlieue dénommée Point Kilomètre 4 (PK 4) et en passant par le Point Kilomètre 12 (PK 12).
Les procureurs affirment que les troupes de M. Bemba ont commis des meurtres, des viols et des pillages en République centrafricaine (RCA) entre octobre 2002 et mars 2003. Les zones où les procureurs soutiennent que les crimes ont eu lieu sont PK 12, Boy-Rabé, Fou, Mongoumba, Bossangoa, Damara, Bossembélé, Sibut, Bozoum et Bossemptele. Bien qu’il n’ait pas été présent en RCA avec ses troupes à l’époque, M. Bemba est jugé parce que, comme l’affirment les procureurs, en tant que chef du MLC, il doit endosser la responsabilité de ne pas avoir contenu ou puni ses soldats.
Bien que M. Bemba ait reconnu que ses troupes s’étaient rendues dans le pays voisin pour aider le président de l’époque Ange-Félix Patassé à combattre une tentative de coup d’état, il a nié l’ensemble des cinq charges retenues à son encontre. Il soutient qu’aucune de ses troupes n’étaient arrivées dans la plupart de ces villes aux dates auxquelles de nombreux témoins ont déclaré avoir été brutalisés par des combattants présumés du MLC. Il affirme également que n’importe lequel des nombreux groupes armés en activité à l’époque dans le pays en conflit pouvaient avoir perpétré les crimes.
Le ‘‘témoin D04-45’’ avait précédemment témoigné qu’il n’avait connaissance d’aucun acte de violence commis par ses camarades soldats. Il a déclaré que c’était plutôt les forces rebelles menées par François Bozizé qui étaient les auteurs des crimes, particulièrement au PK 12.
La déposition du ‘‘témoin D04-45’’ a été entendue via un lien vidéo depuis la capitale congolaise Bangui. Les juges ont accordé au témoin des mesures de protection notamment la déformation numérique de la voix et du visage lors des transmissions publiques des audiences. L’essentiel de ce témoignage a été entendu à huis clos.
La Cour observera des vacances judiciaires de printemps qui commenceront le 28 mars. Les audiences devraient reprendre lundi 8 avril avec la déposition d’un nouveau témoin de la défense.
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