02/6/2013
© AFP
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé samedi que son pays allait fournir une aide publique de 10,6 milliards d'euros à l'Afrique. Tokyo veut ainsi renforcer ses liens avec un continent déjà courtisé par la Chine.
Par FRANCE 24 (texte) .
Dans le cadre d’une conférence réunissant à Yokohama, près de Tokyo, une quarantaine de dirigeants africains pendant trois jours, le Premier ministre japonais a annoncé samedi 1er juin que son pays allait considérablement accroître son aide pour l’Afrique. Shinzo Abe a promis que le Japon allait verser une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur cinq ans. Ces fonds seront fournis dans le cadre d'une enveloppe plus globale d'"aides publiques et privées" équivalente à 24,2 milliards d'euros pour "soutenir la croissance africaine".
En dévoilant ce plan d’assistance, le Japon montre sa volonté de vouloir rattraper la Chine, qui a accru considérablement sa présence en Afrique au cours des dernières années. En 2009, les Chinois sont devenus les premiers partenaires de l’Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisait avec la Chine contre seulement 2,7% avec le Japon, selon des chiffres de l’OCDE. Mais désormais avec un peu plus de deux milliards d’euros d’aide publique au développement par an (APD), le Japon devrait dépasser sur ce plan son voisin chinois, qui fournit moins de 1,5 milliard d’euros d’APD annuellement.
Tokyo va notamment se concentrer sur le développement des infrastructures de transports avec une enveloppe de cinq milliards sur cinq ans. Selon le président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, il s’agit d’un domaine particulièrement important car l’Afrique "perd deux points de croissance par an du fait de ses infrastructures déficientes".
La course aux ressources
Pauvre en ressources, le Japon s’intéresse aussi tout particulièrement aux énergies dont dispose l’Afrique. La dépendance japonaise aux importations de pétrole et de gaz a en effet été accrue depuis la fermeture de presque tous ses réacteurs nucléaires suite à la catastrophe de la centrale de Fukushima. "La croissance rapide du marché d’Afrique attire autant les entreprises japonaises que ses ressources naturelles", a toutefois minimisé Shinzo Abe, qui souhaite se démarquer de la Chine, lancée dans une quête effrénée d’énergie pour alimenter sa croissance.
Tokyo a aussi dévoilé d’autres soutiens comme celui destiné à l’éducation de 20 millions d’enfants et l’amélioration de l’accès à l’eau potable pour 10 millions d’Africains.
En contrepartie, le Premier ministre n’a pas manqué de rappeler à ses invités africains qu’il comptait sur leur soutien pour la candidature de Tokyo aux Jeux olympiques de 2020.
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