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samedi 13 juillet 2013

Danseurs et musiciens sur les pas de Mandela

LE MONDE 
12.07.2013 
Par Rosita Boisseau et Véronique Mortaigne 

Le "Lac des cygnes", ballet version afro-classique de Dada Masilo (à gauche) sera 
au Théâtre du Rond-Point à Paris en septembre. 

Le calendrier des échanges culturels internationaux aura voulu que la Saison Afrique du Sud en France, ouverte fin mai, coïncide avec la longue agonie de Nelson Mandela, père de la nation. Si la belle exposition "My Joburg", à la Maison rouge à Paris, s'attache à révéler les stigmates de l'apartheid exprimés par les jeunes créateurs (Le Monde du 22 juin), c'est bien l'esprit de Nelson Mandela qui souffle sur les manifestations estivales estampillées "Saison Afrique du Sud". La clôture est prévue le 20 décembre, après une large participation aux festivals de prestige (Paris Quartier d'été, Festival d'Ile-de-France, Festival d'automne...). 

Le 15 juillet, la tour Eiffel doit se parer des couleurs sud-africaines. Le 18 juillet, jour de l'anniversaire de "Madiba", le KwaZulu-Natal Philharmonic Orchestra donnera un concert à Paris dans le cadre du festival Paris Quartier d'été. En Afrique du Sud, ce "Nelson Mandela Day" est l'occasion de consacrer soixante-sept minutes de son temps au service de la communauté, en référence aux soixante-sept années de sa vie "passées au service de la justice". 

Bongani Tembe est le commissaire sud-africain (son pendant français est Laurent Clavel) de cette Saison organisée par l'Institut français et, côté sud-africain, par le ministère des arts de la culture et le National Arts Council (NAC). Rieur, vif, cet homme portant lunettes cerclées est né à Durban, capitale du Kwazulu-Natal.

VOIX LÉGENDAIRES
Bongani Tembe n'a cure des frontières artistiques. En 2004, dix ans après le retour à la démocratie, il avait dirigé Fidelio, de Beethoven, sur l'île de Robben Island, où Nelson Mandela passa dix-huit années en prison. En 2010, à l'occasion de la Coupe du monde de football, il a produit des concerts pour célébrer les artistes de la lutte anti-apartheid - la chanteuse zoulou Busi Mhlongo (1947-2010), le bassiste Sipho Gumede (1952-2004) -, ou des stars de la musique populaire - Ladysmith Black Mambazo, Mbongeni Ngema, The Bala Brothers...

On peut retrouver ces voix légendaires dans différents concerts de la Saison sud-africaine en France. Mais celle-ci fait aussi la part belle aux danseurs et chorégraphes. Avec la figure de Nelson Mandela qui innerve les spectacles. "Il est la personnification de toutes les résistances, observe la chorégraphe Robyn Orlin. Il a influencé ma façon de travailler. Je mets en scène régulièrement le thème de la responsabilisation et les structures qui lient la danse, la culture et la société. Cela me semble très proche des croyances de Madiba sur la démocratie."

Le spectacle Have You Hugged, Kissed and Respected Your Brown Venus Today (2011), autour de l'histoire de la Vénus hottentote, était un hommage d'Orlin à Mandela, qui avait demandé au gouvernement français de restituer les restes de Sarah Baartman à l'Afrique du Sud. Identité noire, rapports hommes-femmes, sida, nudité, homosexualité... Les sujets auxquels s'est confronté Mandela sont souvent convoqués dans les spectacles de Robyn Orlin, de Boyzie Cekwana ou de Lucky Kele. 

RÉBELLION JOYEUSE
Plus concrètement, certains chorégraphes doivent à Mandela d'avoir pu créer une compagnie de danse. Basé dans le township de Katlehong, dans l'East Rand, le groupe Via Katlehong Dance a vu le jour en 1992. "Après sa libération, en 1990, le mouvement politique en Afrique du Sud s'est focalisé sur les jeunes en les encourageant à découvrir l'art et la culture", raconte Vusi Mdoyi, un des leaders de la troupe. Dans les townships, on a revivifié des danses comme l'isipantsula, proche du hip-hop, et le gumboot, danse de rébellion joyeuse des mineurs aux bottes de caoutchouc. La compagnie Gumboots, devenue célèbre, a dansé sur la place de la République, à Paris, le dimanche 16 juin. 

Le ministre sud-africain de la culture, Paul Mashatile, travaille à l'ouverture d'une école d'art national regroupant la danse, le théâtre, la musique, le design et les arts plastiques, qui permettra de développer les talents dès le plus jeune âge. "Je crois profondément dans le pouvoir économique de l'art, insiste-t-il, mais aussi dans sa capacité à construire une société et aider à la cohésion." Et peut-être combattre l'extrême violence de la société sud-africaine.

Sur ce sujet, les femmes chorégraphes ne manquent ni d'audace ni de courage. Dada Masilo a osé un Prince gay en tutu dans son Lac des cygnes afro-classique qui fait un tabac depuis un an. Désiré Davids, qui est métisse, explique : "Nelson Mandela est celui qui m'a donné de l'espoir. En affirmant qu'il y avait une place pour tous les Sud-Africains, pour ceux qui ont grandi comme moi dans une minorité séparée des Noirs et des Blancs." Désiré Davids, dont le solo Coloured/Chameleon/Dance, traite de la couleur de sa peau, ne vit plus aujourd'hui dans une de ces communautés métisses, qui existent encore, mais dans une banlieue multiraciale de Durban.

Mais, au-delà de la bataille, Nelson Mandela a aussi transmis une valeur plus fragile : le pardon. Sylvia "Magog" Glasser, fille de juifs lituaniens, a été violemment rejetée quand elle a fondé en 1978 sa compagnie mixte, Moving into Dance, dans une banlieue blanche de Joburg. "Lorsque j'ai vu comment Mandela a pardonné à ses oppresseurs, j'ai compris que je devais aussi pardonner à ceux qui ridiculisaient mon travail, dit-elle. Mandela est devenu un symbole pour les jeunes danseurs noirs par sa façon de s'élever au-dessus des circonstances grâce à son intégrité et à ses croyances."

Prochains événements 
Expositions
A Paris : "My Joburg" . La Maison rouge, 10, boulevard de la Bastille, Paris, 12e. Du mercredi au dimanche de 11 heures à 19 heures. 8 €. Jusqu'au 22 septembre. lamaisonrouge.org

Concerts 
A Vienne (Isère) : Erik Truffaz Quartet avec le Vuyani Dance Theater, Kudu , pièce poétique créée par le trompettiste Erik Truffaz et le chorégraphe Gregory Maqoma pour le Festival de Marseille, reprise à Jazz à Vienne le samedi 13 juillet, Théâtre Antique. jazzavienne.com

A Paris : Voix d'Afrique du Sud au Parc de La Villette : des voix légendaires, relayées les 13 et 14 juillet à la Grande Halle de La Vilette par Sam Tshabalala et le Choeur Phuphuma Love Minus. villette.com

Danse 
A Paris : Correspondances , de Nelisiwe Xaba et Ketty Noël, Hatched de Mamela Nyamza, au Théâtre 13, Paris Quartier d'été, du 17 au 21 juillet. quartierdete.com

Théâtre
A Avignon : Exhibit , de Brett Bailey, du 12 au 24 juillet. festival-avignon.com

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