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mardi 16 juillet 2013

Le réveil des "fauves africains"

LE MONDE 
15.07.2013 
Par Claire Gatinois

Avec une croissance qui atteignait 21% en 2012, la Sierra Leone fait partie
 de ce que les économistes appellent les "lions africains". 

La formule est choquante. Politiquement incorrecte. Mais elle est aussi pleine d'espoir. L'Afrique, continent maudit, pillé, humilié pendant tant d'années, pourrait bénéficier de "l'avantage de l'arriération". L'idée ? Elle est aussi simple que séduisante. Parties de presque rien, exclues de quasiment tout, les économies africaines brûleraient les étapes de la croissance en profitant des "greffes" technologiques, grâce aux innovations importées des pays développés. 


Un développement version 2.0 qui permettrait aux pays de gagner des décennies à l'image des croissances fulgurantes des pays asiatiques – Corée du Sud, Taïwan, Hongkong et Singapour – dans la deuxième moitié du XXe siècle. Ce que les économistes anglo-saxons avaient qualifié de " the advantage of backwardness". 

Après les "dragons asiatiques", voici venu le temps des "fauves africains" ? Le Franco-béninois Lionel Zinsou, patron du fonds d'investissement Pai Partners, y croit. Lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), les 5, 6 et 7 juillet, l'homme d'affaires s'est étonné que les économistes aient encore tant de peine à imaginer que cette théorie puisse s'appliquer aux pays africains. Les financiers et les entrepreneurs n'ont pas les mêmes pudeurs. Banques, fonds d'investissements, sociétés de consulting, sentent que le continent est prêt à décoller. Ils y voient une "opportunité d'investissement historique", comme le souligne la banque Natixis dans une note de recherche datée du 8 juillet. 

Il ne s'agit pas de nier les difficultés persistantes de la plupart de ces pays. Des pays où les nouveau-nés n'ont souvent qu'un lendemain à vivre, où les inégalités révoltent, où les démocraties restent souvent trop approximatives et la corruption endémique. 

Mais les clichés misérabilistes doivent être dépassés. Après vingt ans de politique d'austérité infligée par le Fonds monétaire international (FMI) et les autres institutions de Bretton Woods, la plupart des Etats ont assaini leurs finances. Le nombre et l'intensité des conflits armés se réduisent. La croissance s'installe. 

Quand l'Europe décline, l'Afrique s'éveille. Selon le FMI, la région est aujourd'hui celle qui affiche la deuxième plus forte croissance économique au monde. Une croissance "moderne". L'Afrique n'est plus ce continent agraire où les boeufs faméliques retournent la terre en tirant des charrues à soc. Aujourd'hui, le PIB africain est composé d'un tiers d'industrie, d'un tiers d'agriculture et pour un autre tiers des services, en particulier les télécommunications, souligne l'écrivain Sanou MBaye, auteur de L'Afrique au secours de l'Afrique (Editions de l'Atelier, 2009). Preuve que cet "avantage de l'arriération" est en train de germer, des technologies encore balbutiantes en Europe sont d'ores et déjà adoptées par les entrepreneurs locaux. L'exemple le plus cité est celui de ce producteur kenyan qui, à l'aide de son téléphone mobile, a accès en direct aux évolutions des cours agricoles dans la région pour vendre sa production au marché le plus offrant. 

Les disparités persistent 
Ailleurs se développe le paiement sans contact ou des distributeurs de billets "mobiles". La 3G est, parfois, accessible dans des zones où il n'y a pas encore d'électricité. Pour Lionel Zinsou, les télécommunications seront à l'Afrique ce qu'était autrefois la métallurgie à l'Europe. Le secteur qui, par son rayonnement, parviendra à jouer le rôle de locomotive. 

Les cinquante-sept pays et territoires recensés sur le continent ne seront pas tous les "fauves" de demain. Les disparités persistent. L'écart de PIB par habitant peut varier de 1 à 34 entre deux Etats, parfois limitrophes, observent les experts de Natixis, citant le Zimbabwe et le Botswana. Aussi, la Côte d'Ivoire, l'Afrique du Sud, le Sénégal, le Kenya, le Nigeria, l'Angola, La Tanzanie ou le Mozambique fascinent davantage que d'autres. Bien souvent pour leur accès à la mer et/ou pour la richesse de leur sol : pétrole, or, platine, chrome, phosphate, uranium....Enfin, ce développement à la façon d'une course de sauts de haies n'est pas sans poser de sérieux défis. Les industries, les services qui en émergent seront performants et productifs mais peu riches en emplois. Insuffisants pour employer les 1,4 milliard d'Africains en âge de travailler que comptera le continent en 2050. 

Il n'empêche. La Chine a compris l'intérêt d'investir en Afrique depuis longtemps. Pourquoi l'Europe doute-t-elle autant ? "Le déni", explique Lionel Zinsou. 

Pour comprendre il faut, dit-il, se souvenir que "l'avantage de l'arriération" a d'abord été théorisé par l'historien américain Alexander Gerschenkron pour s'appliquer à l'Allemagne. Ou plutôt au Royaume de Prusse. A l'état rural au début du XIXe siècle quand l'Angleterre a déjà fait sa révolution industrielle, le pays parvient, grâce à l'importation des produits britanniques, à rattraper son retard et davantage encore. Vers la fin du XIXe siècle, les Anglais sont distancés par les Prussiens. Le schéma est presque le même pour la Russie, sortie du quasi Moyen-Âge entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, avant la reculade. 

Que nous enseigne l'Histoire ? Que chacun de ces épisodes se décompose en trois phases, indique M. Zinsou. D'abord, le doute mêlé de condescendance : "Ils n'y arriveront jamais." Puis vient l'hostilité. Le pays arriviste est accusé de copiage, de concurrence déloyale. Enfin, la troisième et dernière phase. Celle où l'ex-leader est dépassé par "l'ex -arriéré". Pour M. Zinsou, c'est presque une certitude. L'Afrique traverse, en ce moment, cette première phase. 

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