23/10/2013
Félix Tshisekedi Tshilombo. Photo CIC |
Invité, vendredi 18 octobre, de l’émission «Congo na Biso», animée par Jules Mboladinga, alias «Papa Jules, sur «Radio Panik», captée à Bruxelles sur 105.4 FM - ou sur le «Net» : www.congonabiso.com -, Félix Tshisekedi Tshilombo, secrétaire national de l’UDPS chargé des relations extérieures, a été interrogé notamment sur la situation générale au Congo, l’invalidation de son mandat de député national de Mbuji-Mayi, ses relations avec les députés nationaux étiquetés UDPS qui siègent à l’Assemblée nationale, les Concertations nationales et l’entrevue entre le président de l’UDPS et Théodore Mugalu, chef de la maison civile de «Joseph Kabila».
Carrure de boxeur, catégorie poids lourd, Félix Tshisekedi Tshilombo parle comme s’il donnait des coups de poing. En août dernier, il est allé visiter sa circonscription électorale de Mbuji Mayi. Il a été écoeuré par ce qu’il a vu. «La situation socio-économique du pays est déplorable, déclare-t-il. Le Congo va mal. La capitale Kinshasa qui tenait lieu de vitrine du pays ne se porte pas non plus bien. Je vous laisse imaginer la situation dans l’arrière-pays. La misère crève les yeux».
"Laver le linge sale en famille"
Interrogé sur l’état de ses relations avec les députés nationaux étiquetés UDPS qui siègent à la représentation nationale - en méconnaissance du mot d’ordre du parti -, «Félix» de déclarer qu’il entretient des "relations normales" avec ces camarades. «J’ai gardé le contact avec eux sans approuver leur démarche. C’est une démarche que je considère comme de l’indiscipline - qui mérite une sanction bien entendu - et non de la trahison», note-t-il. Et d’ajouter : «Je pense que nous aurions pu gérer cette situation autrement sans laver nos linges sales en public. Ce problème a causé du tort à l’image de l’UDPS. Dans les contacts que j’ai à l’extérieur, mes interlocuteurs ne cessent de revenir - sur un ton de reproche - sur l’interdiction faite à nos élus de siéger à l’Assemblée nationale».
Fidèle au «front du refus» prôné par l’UDPS à l’égard des «Concertations nationales», Tshisekedi Tshilombo n’a pu s’empêcher de dire tout le mal qu’il pense de ce forum qui, selon lui, n’a réuni que des «opportunistes» dont l’objectif est de «sauver la peau de Joseph Kabila qui défie tout un peuple». Pour lui, ces assises n’ont été qu’un subterfuge pour permettre à Joseph Kabila «de se repositionner pour 2016». Le retour d’Apollinaire Malu Malu à la tête de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) constitue, à ses yeux, comme un «remake» de 2006 qui s’apparente à un «suicide politique en préparation».
Quelle solution préconise-t-il pour sortir le Congo de la crise actuelle ? Réponse : «Il y a eu des élections dans ce pays. Les résultats ont été falsifiés. Nous devons ouvrir les discussions sur ce contentieux. J’ai été approché par des personnalités du camp de Kabila. Chaque fois, je me suis contenté de leur rappeler ce préalable. Il sera impossible de regarder vers l’avenir aussi longtemps que les bases ne seront guère assainies».
"Un leadership faible et complice"
Le mardi 8 octobre dernier, on apprenait que le chef de la maison civile de
«Joseph Kabila» s’est entretenu avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba au domicile de celui-ci. Y a-t-il eu un contact entre Tshisekedi et
«Kabila» ? «Non !», tranche Félix avant d’ajouter : «Je n’étais pas là. Et puis ce n’est pas le lieu d’en parler». Tshisekedi a-t-il été sollicité pour occuper un poste ? La réaction est catégorique : «C’est faux ! Ils ne peuvent pas oser lui faire une telle proposition. Ils connaissent déjà sa réponse…». Tshilombo de convenir néanmoins que les deux hommes ont évoqué des «questions politiques». Sans plus. Pour le reste, il lance à l’image du personnage incarné par l’acteur français Pierre Richard dans le film comique «Je sais tout, mais je ne dirai rien» : «Le président de l’UDPS est le seul à gérer ce dossier. Par respect pour ce qu’il fait, je ne peux que me taire. Je sais ce qui s’est passé mais je ne peux pas en parler. Je demande à l’opinion de faire confiance au président de l’UDPS…». Félix Tshisekedi de démentir sur le même ton les informations selon lesquelles «Joseph Kabila» souhaiterait aller visiter Etienne Tshisekedi à Limete.
Que faire pour mettre fin à l’instabilité à l’Est du Congo ? Réponse : «Il faut mettre tout simplement fin au leadership faible et complice incarné par Joseph Kabila. On aura déjà résolu 50% du problème. Nous procéderons par la suite au désarmement des fameux miliciens FDLR et autres Interahamwé. Il ne leur sera plus possible de donner au Rwanda le prétexte de déstabiliser l’Est du Congo. Le départ de Joseph Kabila du pouvoir reste la condition sine qua none...».
B.A.W
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