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samedi 11 janvier 2014

Ariel Sharon, le « Warrior », est mort

Le Monde.fr 
11.01.2014 
Par Gilles Paris

Ariel Sharon était plongé depuis 2006 dans un coma profond après une attaque cérébrale. 
AP/Oded Balilty

Il était enfermé depuis huit ans dans un coma profond, trahi par cette force physique qui l'avait propulsé en première ligne aux premières heures d'Israël. Samedi 11 janvier, l'ancien premier ministre Ariel Sharon est mort, âgé de 85 ans, ont annoncé les médias israéliens.

Le 4 janvier 2006, le vieux guerrier n'avait pu repousser une violente attaque cérébrale, à quelques mois d'élections cruciales en préparation desquelles il avait rompu avec sa famille politique, le Likoud, et créé un parti centriste destiné à sortir Israël d'un statu quo mortifère avec les Palestiniens. Ariel Sharon avait ainsi été écarté du pouvoir alors qu'il était au faîte de sa popularité, enfin reconnu pour des qualités qui lui avaient été longtemps déniées : le sens des responsabilités historiques, un certain pragmatisme, une forme d'audace politique et la capacité de s'affranchir de carcans du passé. 


Ce cheminement n'avait rien d'évident, même si le général devenu premier ministre n'appartenait pas historiquement au camp dit révisionniste, hostile au partage de la Palestine mandataire entre un Etat juif et un Etat arabe, voté par l'ONU en novembre 1947. Un courant politique partisan au contraire d'un grand Israël étendu jusqu'aux confins du royaume concédé à la dynastie hachémite, à l'est du Jourdain. Né dans le Yichouv (implantation juive dans la Palestine d'avant 1947), à Kfar Malal, le 26 février 1928, dans une famille venue d'Europe centrale, Ariel Sharon avait été marqué pendant son enfance par la montée des tensions entre les autochtones arabes et les migrants juifs des aliyas (« émigration en Israël ») successives.

Cette vision tragique de l'Histoire sera confortée plus tard par des drames familiaux : la mort de sa première femme dans un accident de voiture (il se remariera avec la sœur de cette dernière), et celle de son premier fils, victime à son domicile d'un tir accidentel perpétré par l'un de ses deux demi-frères. Pendant la guerre d'indépendance, en 1948, il se fait remarquer par sa combativité et c'est donc à lui qu'est confiée en 1953 l'unité 101 chargée de conduire des représailles après les coups de main palestiniens à partir de la Jordanie, de l'Egypte ou de Gaza. Controversée, notamment après le massacre de civils à Qibya, en Jordanie, cette unité rattachée directement au chef d'état-major sera dissoute en 1954 dans un corps de parachutistes dont Ariel Sharon prend le commandement. 

OFFENSIVES PRÉVENTIVES
A chacun des grands conflits qui marquent par la suite l'histoire d'Israël, il se fait remarquer par son habileté tactique, notamment dans le Sinaï égyptien, en 1967 et en 1973. Il s'illustre également par sa brutalité lorsqu'il entreprend de « pacifier » Gaza à partir de 1971, sans grand succès durable.

La stratégie militaire israélienne qui consiste, compte tenu de l'exiguïté du territoire national, à déplacer le combat sur le terrain de l'adversaire par le biais d'offensives préventives lui convient parfaitement, mais elle ne lui permet pas pour autant de se concilier les bonnes grâces de l'état-major, qui se défie d'un soldat prompt à s'affranchir des consignes. Ariel Sharon en tire les conséquences en quittant la carrière militaire après la guerre de Kippour (octobre 1973) pour se lancer dans l'agriculture, mais aussi et surtout en politique.

Lire le post de blog : Gaza, 64 ans de problèmes pour Israël

Ce déçu d'un travaillisme qu'il perçoit comme une caste participe à la création du Likoud autour du vieux Hérout (allié aux libéraux) de Menahem Begin pour les élections de décembre 1973. Ouvert à de petites formations marginales, ce parti effectue une percée significative, mais Ariel Sharon le quitte rapidement. Il ne le rejoindra qu'après la victoire historique de 1977 et la première alternance d'Israël, qui voit Menahem Begin devenir premier ministre. S'il accompagne le traité de paix israélo-égyptien (mars 1979) en démantelant manu militari les colonies installées dans le Sinaï après 1967, il pèse de tout son poids à l'été 1982 auprès de Menahem Begin en faveur d'une opération massive israélienne dans un Liban gangrené par la guerre civile. Il s'agit pour lui d'extirper de Beyrouth l'Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat.

Son ennemi juré quitte bien avec ses hommes la capitale libanaise après de durs combats en août, mais les velléités d'Israël de façonner un Liban selon ses intérêts se heurtent ensuite à une insaisissable réalité. En septembre, les massacres de Sabra et de Chatila, représailles phalangistes à l'assassinat du président Béchir Gemayel, achèvent de retourner l'opinion israélienne contre l'opération « Paix en Galilée » et contre Ariel Sharon, qui doit quitter ses fonctions l'année suivante à la suite des travaux de la commission d'enquête confiée au juge Yitzhak Kahane.

GALONS DE MEILLEUR SOUTIEN DES COLONS SUR UN MALENTENDU
L'ancien militaire est libre d'apporter sa science du fait accompli aux colons qui ont commencé une décennie plus tôt, déjà avec son soutien, à s'installer dans les territoires palestiniens conquis en 1967. S'il ne partage sans doute pas leur messianisme, il voit quel profit stratégique tirer de cette vague ultra-nationaliste. Occuper le terrain, comme il l'expliquera pour Gaza dans son autobiographie, Warrior, doit permettre de garantir la sécurité en Israël. C'est le même réflexe qui lui inspirera le mot d'ordre de « prendre les collines », durant la décennie d'Oslo, et le souci de nier les aspirations nationales palestiniennes. Le « bulldozer » gagne ses galons de meilleur soutien des colons, mais sur un malentendu. Ariel Sharon et son ministre des finances, Ehud Olmert, au Parlement, le 7 novembre 2005, à Jérusalem.

Ariel Sharon et son ministre des finances, Ehud Olmert, au Parlement, l
e 07 novembre 2005 à Jérusalem. 
AFP/Gali Tibbon

Marginalisé à partir de 1992 par la génération des « princes » du Likoud, les descendants des fondateurs du révisionnisme, Ariel Sharon prend sa revanche à la faveur de la seconde intifada. Après la défaite d'Ehoud Barak (au scrutin organisé pour le poste de premier ministre), en février 2001, il parvient à attirer à lui un Parti travailliste en plein désarroi. Il gouvernera grâce à cette alliance pendant cinq ans. Après deux premières années consacrées à l'écrasement du soulèvement et à l'enterrement du processus de paix, Ariel Sharon change brutalement de doctrine en 2004. Il est converti au pragmatisme par la prise de conscience des impératifs de la démographie et du poids sans cesse grandissant de la population arabe à l'ouest du Jourdain. A l'inverse d'un Shimon Pérès, Ariel Sharon résiste à la vision optimiste d'un Proche-Orient miraculeusement pacifié et continue de se défier de Palestiniens qu'il se refuse à considérer comme de véritables partenaires. Mais sommé de choisir entre la terre et la démocratie, ce pragmatique tranche à rebours de trois décennies opiniâtres de colonisation.

En février 2004, il prend tout le monde de court en décidant de retirer unilatéralement l'armée et les colons israéliens de Gaza. Ses détracteurs l'accusent alors de vouloir faire diversion pour escamoter des affaires embarrassantes de financement politique qui livrent ses fils Omri et Gilad aux affres de procédures judiciaires. Saluée par la communauté internationale, l'initiative de Gaza ouvre une crise profonde au sein du Likoud. Ariel Sharon n'en a cure. Une fois le retrait effectué, sans la moindre anicroche, en septembre 2005, il rompt brutalement avec sa formation d'origine pour constituer Kadima, un parti centriste qui attire à lui les opportunistes du Likoud et du Parti travailliste avec la promesse de retraits supplémentaires et unilatéraux de Cisjordanie. L'attaque cérébrale qui frappe Ariel Sharon en janvier 2006 n'empêche pas son second, Ehoud Olmert, de l'emporter deux mois plus tard, mais la dynamique est rompue. La prise de contrôle de Gaza par le Hamas, un an plus tard, sonne le glas de la piste unilatérale. Le Likoud « maintenu » fera son retour aux affaires deux ans plus tard, abandonnant progressivement Ariel Sharon à l'oubli d'une chambre d'hôpital.

Lire l'analyse : Ariel Sharon, le survivant

Ariel Sharon et son fils Omri lors de la campagne électorale de février 2001, à Tel Aviv. 
AFP/MICHAEL KREMER

Gilles Paris
Journaliste au Monde

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