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samedi 3 mai 2014

De Brazzaville à Kinshasa, des immigrés victimes de l’opération "Gifle de l’aîné"

France24 
Les Observateurs 
02/05/2014

Près du port de Kinshasa, plusieurs familles originaires de RDC expulsées
 du Congo Brazaville entassent leurs biens, d'autres embarquent en bus pour regagner leur région d'origine.
Capture d'écran d'une vidéo prise par notre Observateur mercredi. 

C’est l’opération dont tout le monde parle à Kinshasa et à Brazzaville. Lancée début avril par la police brazzavilloise, l’opération "Mbata ya bakolo" ['gifle de l’aîné' en lingala] avait pour objectif de lutter contre l’immigration clandestine et le grand banditisme dans la capitale congolaise. Mais les expulsions d’immigrés vers la République Démocratique du Congo voisine ont connu des dérapages et la tension monte dans les deux capitales que seul le fleuve Congo sépare. 


Lancée le 4 avril dernier par la police du Congo-Brazzaville, l’opération "Mbata ya bakolo" a principalement entraîné l’expulsion de ressortissants Congolais de République démocratique du Congo. Selon le gouverneur de Kinshasa, environ 40 000 ressortissants de son pays ont été expulsés de Brazzaville en trois semaines. Contacté par FRANCE 24, le responsable de l’opération à Brazzaville, le colonel Monkala Tchoumou, parle de 1 404 reconductions à la frontière de la RDC et de 46 411 départs volontaires. 

Ces expulsions massives ont entraîné dans les premiers temps un incident diplomatique entre les deux pays. Selon plusieurs associations de défense des droits de l’Homme de Kinshasa, dont la Voix des sans voix, ces expulsions ont concerné des ressortissants pourtant en règle. L’association affirme par ailleurs que des migrants expulsés ont été victimes de "viols, de tortures et d’extorsions de biens". Des cas isolés selon les autorités de Brazzaville, qui ont démis de leurs fonctions le 18 avril 17 policiers coupables de viols sur des Congolaises de Kinshasa dans le cadre de l’opération. 

Kinshasa et Brazzaville, séparées par le fleuve Congo, sont les deux capitales les plus proches du monde. Des liens ethniques et commerciaux étroits unissent les deux villes. 

Otango Kinshasa
"Cela faisait 14 ans que je vivais à Brazzaville, je suis passé d’une vie acceptable au néant" 
Otango (pseudonyme) fait parti des 40 000 Congolais de RDC expulsés de Brazzaville. S’il affirme avoir des papiers en règle, il explique que la police de Brazzaville les a déchirés avant de le renvoyer à Kinshasa avec sa femme et ses trois enfants. Il est réfugié depuis dimanche au stade cardinal Malula de Kinshasa, comme des milliers de personnes. 
Moi et ma femme n’avons pas mangé depuis six jours. Le seul ravitaillement que nous avons eu a été du pain dur apporté par la Croix-Rouge. Il n’y en avait pas assez pour tout le monde, et nous l’avons donné en priorité à nos enfants qui ont 9, 5 et 1 an. Nous avons de l’eau ici, mais elle n’est pas potable. Ceux qui en ont bu ont eu des douleurs abominables au ventre. La seule solution pour boire, c’est une source qui se situe à un kilomètre du stade. Mais beaucoup d’entre nous n’ont pas la force de porter les seaux.


[Un de nos Observateurs à Kinshasa s'est rendu aux abords du stade cardinal Malula mercredi où Otango se trouve. Il décrit des ressortissants désemparés ne sachant pas où aller. Certains ont emmené avec eux tous ce qu'ils possédaient.



"Des enfants, épuisés, dorment dans des flaques d’eau" 
Hier soir, il a plu à la tombée de la nuit. Nous sommes restés debout, essayant de nous abriter comme nous pouvions, car dans le stade on ne peut s’abriter que sous un seul bout de toit. Certains enfants, épuisés dormaient dans des flaques d’eau. 
Cela faisait 14 ans que je vivais à Brazzaville. J’avais eu plusieurs petits boulots avant d’être engagé comme conducteur de bus. Je gagnais bien ma vie, environ 250 000 francs CFA [soit 300 euros, deux fois le salaire moyen à Brazzaville fixé à 150 € selon la Banque mondiale NDLR]. J’avais parfois des insultes parce que certains habitants de Brazzaville remarquaient avec mon accent et me traitaient de "Zaïrois". Ils me disaient : "Vous volez le travail de nos compatriotes !" 
Je n’ai jamais vécu à Kinshasa, la vie y est trop chère [la capitale de RDC est considérée comme la troisième ville la plus chère d’Afrique selon le rapport d’ECA international, 19e ville mondiale la plus onéreuse alors que Brazzaville se classe 32e, NDLR]. Mes parents sont décédés, je suis originaire de Kisangani [dans le centre du pays] mais je n’y ai plus mis les pieds depuis 1987. Je suis passé d’une vie acceptable au néant. Je ne sais pas du tout où aller. Otango Kinshasa 

Mandello Brazza
Des étudiants brazzavillois à Kinshasa victimes de représailles
L’opération a également eu des conséquences sur des ressortissants de Brazzaville à Kinshasa. Le week-end dernier, 500 étudiants Brazzavillois ont regagné leur pays d’origine par crainte de représailles. Mandello, (pseudonyme), étudiant de l’Institut supérieur des techniques appliquées à Kinshasa, en faisait partie. 

Peu après le début de l’opération à Brazzaville, un de mes amis a été agressé devant chez lui, des personnes lui ont dit : "On te conseille de t’en aller d’ici, sinon, on va te flageller". On a décidé de faire remonter ces agressions à notre ambassade, et on a appris qu’il n’était pas le seul. En accord avec l’ambassade, nos représentants étudiants ont pris la décision d’affréter trois bateaux pour ceux qui voulaient rentrer. On a dû prendre le minimum dans un sac à dos pour embarquer, car nous étions au moins une centaine sur chaque bateau. 


Vidéo prise par Mandello samedi dernier sur l'un des bateaux ramenant les étudiants brazzavillois au Congo-Brazzaville. Voir une autre vidéo, où les étudiants chantent l'hymne du Congo-Brazaville et des chants patriotiques en cliquant ici.

"On nous dit que notre sécurité n’est plus garantie à Kinshasa" 
Depuis que je suis rentré à Brazzaville, mes voisins m’appellent pour me dire que des personnes rôdent autour de mon appartement à Kinshasa. Des amis brazzavillois ont essayé de venir régulièrement pour protéger ma chambre. Mais hier, j’ai appris que ma télévision et une partie de mes meubles avaient été volés [une information que nous n’avons pu vérifier de source indépendante, NDLR]. 
La fin d’année s’annonce très compliquée pour nous : on n’a aucune nouvelle des autorités de Brazzaville depuis une semaine pour savoir quand on pourra repartir. Pour le moment, on nous dit que notre sécurité n’est pas garantie. Finir l’année à Brazzaville n’est pas possible, car le programme scolaire à Kinshasa est basé sur le programme français alors que celui de Brazzaville est calqué sur le programme belge. Je suis en 6e année, la dernière dans mon Institut. J’étais sur le point d’obtenir mon diplôme [les examens sont prévus pour fin juin, début juillet NDLR]. Si on nous annonce qu’il faut faire une année blanche, ça sera très difficile à avaler. 
Depuis quelques jours, les deux pays multiplient les signes d’apaisement : le maire de Brazzaville s’est rendu, lundi 28 avril, à Kinshasa pour s’excuser des débordements occasionnés par l’opération. De son côté, le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, Lambert Mende, a minimisé les expulsions, estimant que seulement "5 à 8 % des ressortissants Congolais présents à Brazzaville" avaient été touchés par l’opération. 

Cet article a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste aux Observateurs de FRANCE 24.

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