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jeudi 26 juin 2014

Ils feront le monde : Chuka Umunna, l'Obama anglais

Lemonde.fr 
26/06/2014
Marc Roche (Londres, correspondant)

  LE MONDE DE DEMAIN, PARLONS-EN AUJOURD'HUI 

AFP/BEN STANSALL 

Etoile montante du Parti travailliste, le ministre du commerce du cabinet fantôme brûle d’écrire une nouvelle page de l’histoire britannique 

Un homme politique anglais conservateur ? Les stéréotypes voudraient qu’il soit éduqué dans un coûteux collège privé, qu’il porte des costumes faits sur mesure à Savile Row et qu’il récite les sonnets shakespeariens sans accent. On attend, de surcroît, qu’il ait été avocat, banquier ou expert-comptable à la City et soit anglican, la religion d’Etat. 

Si Chuka Umunna, 35 ans, remplit toutes ces cases, la coqueluche de Westminster n’en est pas moins travailliste. « Je souhaite un monde plus juste, plus égal, plus durable », explique le ministre du commerce du cabinet fantôme de l’opposition travailliste à propos de son adhésion à la gauche.

A l’instar du quotidien populaire Daily Mail, beaucoup voient dans ce fils d’un immigrant nigérian et d’une avocate d’origine irlandaise « le futur Obama britannique ». Métissé, avocat de formation, grand, élancé et charismatique : le natif du sud de Londres possède bien des traits communs avec l’actuel président américain. L’espoir travailliste espère un jour devenir le premier Noir à occuper le 10 Downing Street. Et il ne néglige rien pour cela. 

"JE SUIS L’ENFANT DE LA CHUTE DE THATCHER ET DE L’AVÈNEMENT DU NEW LABOUR »
Le parcours de Chuka Umunna est spectaculaire. C’est une histoire de réussite sociale et multiculturelle à l’anglaise digne d’un roman d’Hanif Kureishi. Celle d’abord de son père Bennett, Nigérian chrétien appartenant à l’ethnie ibo qui débarque sans le sou à Liverpool en 1964, avant de fonder avec succès une entreprise d’import-export avec l’Afrique. Sa mère est une Anglaise blanche dont le père d’origine irlandaise fut juge à la Haute Cour de Londres après avoir été magistrat au procès de Nuremberg contre les responsables nazis. 

Chuka (qui signifie « Dieu est le plus grand ») fréquente une prestigieuse école privée, St Dunstan College. Bon élève, il joue du violoncelle et fait partie de la célèbre chorale de la cathédrale de Southwark. Mais, en 1991, son père se lance dans la politique au Nigeria. Candidat à un poste de gouverneur. Il fait campagne contre la corruption et est assassiné. L’adolescent comprend que seul l’acharnement, l’entêtement et l’éducation le sortiront du chagrin. 

Après des études de droit à Manchester, Chuka mène une carrière d’avocat d’affaires dans la City. Malgré sa réussite, la misère et le chômage des laissés-pour-compte du thatchérisme le révoltent. C’est pourquoi le jeune avocat accueille comme une libération la victoire de Tony Blair en 1997 qui met fin à dix-huit ans de conservatisme d’airain. « Je suis l’enfant de la chute de Thatcher et de l’avènement du New Labour », confie-t-il pour expliquer son engagement en politique. 

L'homme à abattre 
Pressé par des amis à se présenter aux législatives en 2010 à Streatham, bastion travailliste du sud de la capitale, le voilà à peine élu projeté à la puissante commission des finances de la Chambre des communes où ce brillant orateur étrille les grands banquiers. A la suite de la démission de Gordon Brown comme leader du Labour, il a le flair de soutenir Ed Miliband, adoubé par les syndicats, contre son frère David, favori des médias et de l’équipe sortante. La victoire du challenger le propulse au poste très convoité de ministre fantôme du commerce, dix-huit mois seulement après son élection. 

Depuis, Chuka est devenu l’homme à abattre pour les tories du premier ministre David Cameron, à l’approche du scrutin général qui doit se tenir au plus tard à la mi-2015. En effet, l’intéressé aux traits fins et à la voix onctueuse passe bien à la télévision. « Le personnage est plus qu’un politicien, c’est une marque, un concept, une franchise de la modernité britannique », souligne, admiratif, le magazine politique conservateur Totalpolitics. A sa manière, Chuka peut autant attirer les électeurs – et particulièrement les électrices – du Sud aisés comme du Nord en difficulté. 

Surtout, ce partisan de la hausse de l’impôt sur les plus riches réussit à filer le parfait amour avec le patronat, qui ne tarit pas d’éloges sur ce travailliste pragmatique à l’écoute de ses doléances. « C’est quelqu’un avec qui on peut faire des affaires », affirme le chef de la confédération de l’industrie britannique. 

Des conservateurs pas si conservateurs 
Certes, Chuka Umunna n’a pas que des amis. Certains dans son propre camp lui reprochent trop d’arrière-pensées. Son personnage est perçu comme étant davantage porteur d’une ambition personnelle que d’un projet de société. Il se décrit comme un social-démocrate européen sans entrer dans les détails de ce dessein attrape-tout. 

Ses détracteurs estiment aussi que tout a été trop facile pour lui. A-t-il les qualités nécessaires pour permettre à une gauche britannique tiraillée entre parlementaires, syndicats et militants, de sortir de l’ornière ? Comme Blair, l’éclat de la gloire lui sied mieux que l’ombre discrète des appareils. 

Surtout, la politique reste un bastion blanc, comme l’atteste la présence de seulement 27 élus issus de minorités ethniques sur les 650 membres de la Chambre basse. Mais sans doute a-t-il choisi le mauvais parti pour monter encore. Paradoxalement, les conservateurs sont plus novateurs que les travaillistes dans le choix de leurs leaders. La désignation pour diriger le royaume d’un juif (Disraéli au XIXe siècle), d’un célibataire soupçonné d’être homosexuel (Heath en 1965) ou d’une femme (Margaret Thatcher en 1975) témoigne de cette ouverture d’esprit. En revanche, la composante traditionnelle et ouvrière blanche du Labour est plus rétive aux changements. 

Chuka Umunna n’en a cure. Déjà dans la légende, il brûle d’envie d’écrire une nouvelle page de l’histoire britannique.

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