Les refoulés de Brazzaville

Écrit par Gouvernancepourtous
Publié le mercredi 4 juin 2014

RAPPORT DE LA CLÔTURE DE LA QUATRIÈME SESSION DE LA COMMISSION SPÉCIALE SUR LE REFOULEMENT DE BRAZZAVILLE DE CE MARDI 03 JUIN 2014 

Du 2 au 3 juin 2014, soit deux jours durant, les experts de la République Démocratique du Congo et ceux de la République du Congo se sont retrouvés au sein de la commission spéciale défense et sécurité sur les tenants et les aboutissants du refoulement massif des compatriotes de la République Démocratique du Congo. 

La clôture de ces travaux a été sanctionnée par un communiqué final lu par RICHARD MUYEJ, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières. 

Il se dégage de ce communiqué que la volonté commune de deux Chefs d’Etat est de rester proches et de consolider les liens de fraternité entre les deux nations. Toutefois, dans son mot de circonstance, le patron de la sécurité congolaise est revenu sur ce qu’il avait prononcé lors de l’ouverture des travaux, en l’occurrence, la souffrance endurée par nos compatriotes au cours des opérations d’expulsion initiées en République du Congo.

« Pour le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, il ne s’agit pas d’un sujet tabou. Il fallait qu’on en parle », a dit Richard MUYEJ. Dans sa communication, il a souligné le fait que dans une famille, tous les enfants ne se ressemblent pas, certes, il y a des talentueux, des bons et de mauvais, a-t-il fait remarquer. Il a renchéri pour dire que l’essentielle, c’est de savoir donner à chacun la place qui lui convient dans la société. 

Mais pour les parents, tous sont des enfants. « C’est dans cet esprit que nous recevons tous nos compatriotes refoulés et autres retournés. Et la Nation toute entière s’est émue de les voir rentrer brusquement, nombreux et en très peu de temps », a poursuivi le ministre de l’Intérieur, déplorant de ce fait les traitements inhumains qu’ont a réservé aux Congolais de la RD Congo et que c’est toute une Nation qui s’est retrouvée abusée. 

Après la reconnaissance des dérapages… 

Par ailleurs, les huit accords qui lient la République du Congo à la République Démocratique du Congo sont désormais caducs en raison de ce refoulement massif, et la partie des experts du Congo Brazzaville a soulevé un certain nombre des préoccupations auxquelles la partie RD congolaise a tenu compte. Une nouvelle Convention sur la circulation et l’établissement des personnes et des biens entre les deux Etats sera soumise à l’Assemblée nationale pour ratification, peu avant d’être mise en œuvre. 

« Je me réjouis de voir ces experts relever et reconnaître les dérapages survenus au cours des expulsions de mes compatriotes, lesquels ont été à la base de la radiation de 17 éléments de la police de la République du Congo », a indiqué le patron de la sécurité intérieure de la RD Congo. 

Dans cette quête de la vérité sur le refoulement massif qui a empoissonné les relations entre les deux Etats séparés par un fleuve, Richard MUYEJ a salué la volonté politique des Gouvernements de deux Etats de régler ce différend par la mise sur pied d’une équipe d’enquête mixte de la Commission Spéciale Défense et Sécurité, qui va permettre d’avoir une compréhension commune de cette délicate situation, et d’envisager la réparation des préjudices subis par les compatriotes de la République Démocratique du Congo. 

« Car, il s’agit de la souffrance de l’homme, et parfois dans son intimité la plus profonde. Il est donc important de connaitre la vérité pour vider nos cœurs et réchauffer davantage nos relations », a souligné le ministre Richard MUYEJ, qui réitère ses vives félicitations aux experts de deux Etats en vue de produire les résolutions susceptibles de recadrer les relations entre la République Démocratique du Congo et la République du Congo en terme de circulation et d’établissement de deux peuples respectifs.