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mercredi 5 novembre 2014

RDC : la grève des magistrats s’étend en Province Orientale et au Sud-Kivu

Radio Okapi 
05/11/2014

Des magistrats devant la primature,
lors d’une marche de protestation
contre leurs conditions de travail,
mardi 30/08/2011 à Kinshasa.
Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Le Syndicat autonome des magistrats du Congo de la Province Orientale a décrété une grève sur toute l’étendue de la province. La décision a été prise au cours d’une assemblée générale d’évaluation tenue mardi 4 novembre à Kisangani. Ils réclament le salaire base de 1600 dollars pour le magistrat. Ce mouvement de grève parti de Kinshasa s’est étendu à Uvira au Sud-Kivu. 

Les magistrats sont entrés en grève dans plusieurs villes de la RDC parce que le gouvernement n’a pas respecté leur cahier de charges déposé depuis 2011, explique Munsense Kayembe, le rapporteur du Syndicat des magistrats de la Province Orientale. « 

Partant de la situation de la suspension de la grève intervenue en 2011, un cahier de charges avait été déposé au gouvernement. 3 ans après, le gouvernement n’a pas honoré ses promesses. C’est ainsi que les magistrats de la province ont décidé d’emboiter le pas à tous les autres magistrats. C’est-à-dire aller en grève », a affirmé Munsense Kayembe. 


Il a expliqué que dès mercredi 5 novembre, ils iront déposer leurs procès verbaux de la réunion « et chacun va retourner à la maison pour observer la grève jusqu’à ce que le gouvernement nous paye les 1600 dollars américains annoncés par le président de la République ». 

Lors de son discours-bilan en septembre 2011, le président Joseph Kabila avait déclaré que le magistrat débutant touchait 1600 dollars américains. 

Après cette déclaration, les magistrats du palais de la Justice à Kinshasa avaient spontanément déserté les bureaux, mécontents de leur enveloppe salariale de loin inférieure à ce que le chef de l’Etat congolais avait communiqué. Ils avaient alors estimé qu’une partie de leurs salaires était détournée et demandé une restitution avec effets rétroactifs. 

Uvira : des ONG s’inquiètent 
Les magistrats ont aussi observé un mouvement de grève au parquet de grande instance d’Uvira au Sud-Kivu. Presque tous les bureaux sont restés fermés pendant la matinée. Cette situation inquiète les ONG des droits de l’homme qui craignent « des irrégularités au niveau de beaucoup de dossiers ». « 

Les dossiers sont freinés. Il y aura des irrégularités au niveau de l’instruction des dossiers au parquet et à la police judiciaire qui ne peuvent détenir les prisonniers que pendant 48 heures. Avec la grève des magistrats, ce délai peut être prolongé et d’autres personnes peuvent tenter de se faire justice et favoriser la pratique de justice populaire », a déclaré Alpha Chika, la responsable de l’ONG Arche de l’alliance. 

Elle a indiqué que 8 territoires du Sud-Kivu dépendent du parquet d’Uvira. 

« Nous par exemple, nous avons un présumé auteur de violences sexuelles qui a été arrêté au niveau du bureau 2. Il devrait être transféré à l’auditorat depuis vendredi mais jusque hier nous n’avions pas de suite et nous ne savions pas à qui nous adresser », s’est-elle plainte. 

Alpha Chika a demandé au gouvernement de s’impliquer dans cette affaire pour voir comment décanter la situation. 

Après les magistrats de Kinshasa, Kananga (Kasaï-Occidental) et Mbandaka (Equateur), c’est au tour de ceux d’Uvira (Sud-Kivu) et de la Province Orientale de respecter la consigne de grève déclenchée lundi 3 novembre sur toute l’étendue de la République.

Lire aussi :

RDC : la grève des magistrats suivie à Kananga et Mbandaka

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