************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

dimanche 22 mars 2015

« La Fabrique des barbouzes » : réseaux au Katanga...

Le Monde Afrique 
19/03/2015
Par Jean-Pierre Bat

En amont du colloque Foccart qui réunit les 26 et 27 mars à Paris, les spécialistes de cet homme de l’ombre et le gotha des archivistes et historiens d’Afrique francophone, « Le Monde Afrique » propose une série autour de cet événement. Durant toute la semaine seront publiés des articles autour de Jacques Foccart et de la question des archives, donc de la mémoire en Afrique francophone. 

Pour inaugurer cette série, « Le Monde Afrique » publie en exclusivité les bonnes feuilles du livre La Fabrique des barbouzes, histoire des réseaux Foccart en Afrique (Nouveau Monde Editions, sortie le 19 mars). Voici le septième extrait :

L'autoproclamé président de la République indépendante du Katanga", 
Moïse Tshombé, le 26 juillet 1960. Crédits AFP

Au printemps 1961, la France réorganise sa présence au Katanga. Dans un premier temps, les intermédiaires douteux, ou qui prêtent à la critique, sont évacués. Au mois de février 1961, les journalistes français Jean Masrevery et Michel Lambinet, soupçonnés d’être des informateurs de la CIA (en plus d’autres services dont le Sdece), sont expulsés du Katanga. Au mois d’avril 1961, le missionnaire qui débarque à Elisabethville [devenue Lubumbashi] ne fait en revanche pas mystère : Bistos, fonctionnaire français, est porteur d’une lettre du premier ministre Michel Debré à l’attention de Moïse Tshombé. 


Tout laisse à penser qu’il s’agit du colonel François Bistos, alias « colonel Franck », officier du Sdece décrit comme un « politique » du service, très proche de Debré. Il dit être venu pour organiser un appui officieux du gouvernement français au Katanga et au Sud-Kasaï. 

Le 17 avril 1961, après avoir renouvelé les promesses de soutien maximum de la France, il annonce l’ouverture très prochaine d’un consulat français à Elisabethville – interprété comme le premier pas vers la reconnaissance de l’Etat katangais – et l’offre d’officiers français « capables et valables ». 


Le soir, au cours du dîner, Bistos se fait encore plus explicite. Il déclare que la France est désireuse de prolonger la Communauté jusqu’au Katanga, et qu’elle interviendra auprès des autres pays de la Communauté afin que ceux-ci reconnaissent l’Etat souverain du Katanga. Il ajoute : « Du consulat à l’ambassade, il n’y a qu’un pas qui sera vite franchi. » Il accompagne Tshombé en tournée les 18 et 19 avril 1961, et fait un rapport enthousiaste en faveur du soutien à la cause katangaise.

Quelques semaines plus tard, Joseph Lambroschini débarque à Elisabethville avec les clés du tout nouveau consulat. Là encore, le choix de ce diplomate n’a rien d’innocent. Ancien résistant du réseau Gallia (en liaison avec le BCRA), ses qualités de négociateur et de patriote lui valent de gagner le Quai d’Orsay à la Libération. Habitué des postes consulaires délicats et tendus, il cultive d’étroits rapports avec le Sdece dont il apparaît être un honorable correspondant.

Lire aussi : « La Fabrique des barbouzes » : l’abbé Youlou et le Katanga

En 1961, il quitte son poste de consul à Léopoldville [devenue Kinshasa] pour celui d’Elisabethville. Son consulat, surnommé le « consulat corse », devient le centre de la présence française au Katanga. O’Brien, le représentant de l’ONU, veut voir en Joseph Lambroschini le chef officieux des mercenaires français.

Si cette conception est quelque peu exagérée, il convient de reconnaître que son rôle est loin d’être neutre vis-à-vis de ces officiers français. Lambroschini est essentiellement en contact avec Faulques et Jean Mauricheau-Beaupré, chargé par Foccart de superviser l’opération depuis Brazzaville.

UTA, messagerie des services secrets
Le réseau français est complété par l’action de la compagnie aérienne UAT (devenue UTA en 1963). L’action de Daniel Richon, chargé des affaires extérieures de la compagnie UAT, est fondamentale : vétéran de la 2e DB, officier de réserve, spécialiste de l’Afrique, gaulliste et honorable correspondant du Sdece, il a mis sa compagnie au service des intérêts supérieurs de la France en Afrique et de Foccart.

Sa compagnie sert de messagerie ou de service postal confidentiel pour le Sdece et pour Foccart. En janvier 1961, il fait créer une escale à Elisabethville sur la ligne Paris-Johannesbourg. Il nomme Cazenave comme chef d’escale UAT à Elisabethville : Cazenave est également honorable correspondant du Sdece et contact de Mauricheau. Brazzaville joue de manière évidente, dès le mois de février 1961, le rôle de plaque tournante de l’organisation qui se met en place.

Enfin, l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK), principal soutien de la sécession, a décidé en octobre 1960 de créer à Bruxelles le Bureau d’études et de documentation sociale (BEDS), sous la houlette de Henroteaux, Parent et Thiange. Cette officine, qui a comme but affiché de lutter contre le communisme en Afrique, est en étroite relation à Paris avec Est & Ouest de Georges Albertini. 

Thiange installe au printemps 1961 une antenne de son service à Brazzaville, qui fonctionne comme une agence de renseignements anticommuniste pour le compte de l’UMHK. Rapidement, cette antenne prend des allures de délégation katangaise à Brazzaville et travaille en étroite collaboration avec Mauricheau et Hazoume.

Lire aussi : « La Fabrique des barbouzes » : Brazzaville contre Lumumba

Après avoir officiellement coupé tout lien avec les conseillers militaires français du gouvernement katangais, la diplomatie française prend par mesure de sécurité ses distances avec Brazzaville. Et de donner des consignes précises à son ambassadeur à Léopoldville.

« Lorsque vous reprendrez contact avec M. Iléo, vous pourrez lui indiquer tout aussi fermement que, depuis l’indépendance du Congo-Brazzaville, l’abbé Youlou est libre de ses gestes politiques et que ceux-ci ne peuvent êtres interprétés comme exprimant indirectement les vues du gouvernement français. »

La diplomatie française peut sagement se laver les mains au Congo : les « barbouzes » veillent et leur réseau est installé au printemps 1961. Mais pour être véritablement complet, il convient d’ajouter à ce dispositif la riche province du Sud-Kasaï, aussi diamantifère que sécessionniste... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire