13/03/2015
De gauche à droite : un représentant de la société civile européenne,
Vital Kamerhe, l’animateur de la chaine TV de l’UE,
l’eurodéputée belge Marie Arena et Paul Nsapu Mukulu
A l’invitation de l’eurodéputée belge Marie Arena (PS), Vital Kamerhe et Paul Nsapu Mukulu, respectivement président de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) et secrétaire général pour l’Afrique de la FIDH (Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme) ont échangé, vendredi 13 mars, une heure durant, sur la situation socio-politique au Congo-Kinshasa, via le média "ACP" (Association cultures et progrès), une chaine TV du Parlement européen.
A la question de Marie Arena de savoir ce qu’il attendait du Parlement européen, "Vital" a invité l’UE et particulièrement la France et la Belgique à faire preuve de plus de volontarisme en exerçant des pressions accrues sur les dirigeants congolais notamment en matière d’octroi de visa.
Après avoir qualifié le pouvoir kabiliste de "totalitaire", il a fustigé l’instrumentalisation de la justice par l’Exécutif. Pour lui, "le meilleur soin qu’on puisse administrer à un pays malade reste la prévention". "Joseph doit partir de manière pacifique", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Le peuple congolais est conscient que son destin se trouve aujourd’hui entre ses mains et il ne se laissera pas roulé une troisième fois...".
Secrétaire général pour l’Afrique de la FIDH, Paul Nsapu Mukulu d’abonder dans le même sens en dénonçant l’absence de liberté d’expression et les arrestations arbitraires dans les rangs des représentants des forces politiques et sociales. Il cite quelques victimes de ces arrestations : Christopher Ngoyi, Jean-Bertrand Ewanga, Jean-Claude Muyambo, Vano Kiboko. Il cite également le journaliste Michel Mukebayi.
Le secrétaire général de la FIDH de "révéler" qu’une "liste noire" des personnes à embastiller - en rapport avec les manifestations des 19, 20, 21 janvier - aurait été établie au niveau des "services". Selon lui, le nom de Vital Kamerhe y est repris. Il a, dans la foulée, exprimé son indignation d’apprendre que le patron de l’ANR (Agence nationale de renseignements) était récemment à Bruxelles. "L’ANR est devenue un mouroir", s’est-il écrié.
Pour lui, le pouvoir kabiliste ne cesse de recourir au "terrorisme d’Etat" par "l’usage disproportionné de force" en rappelant le massacre des adeptes du Bundu Dia Kongo et des fidèles du "prophète" Joseph Mukungubila. Sans omettre les victimes de la tristement célèbre "Opération Likofi". Aussi, estime-t-il illusoire d’espérer que les consultations politiques à venir vont se dérouler dans un "climat apaisé". "Joseph Kabila a procédé à des nominations des hommes qui lui ont fait allégeance confirmant sa volonté d’en découdre...".
Dans son intervention, Marie Arena a commencé par rappeler qu’elle a fait partie des observateurs de l’UE lors des élections du 28 novembre 2011. Tout en se gardant de prendre partie dans le débat congolo-congolais, elle a affirmé qu’"il faut que la majorité au pouvoir accepte les critiques qui viennent de la population". Et d’ajouter que les partis de l’opposition ont non seulement le droit de s’exprimer mais aussi de battre campagne.
L’eurodéputée belge a conclu son propos en évoquant la violence faite aux femmes. Une situation, selon elle, qui ne pourrait être éradiquée qu’en luttant contre la pauvreté et en donnant à la population l’accès à l’éducation. (A suivre : interview avec Vital Kamerhe).
Info Congo Indépendant
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