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lundi 6 avril 2015

Fantômes du lac Tanganyika

Par Abdourahman Waberi 
Le Monde.fr 
06/04/2015

C’est en 2014 que le cycle des commémorations nationales et internationales du centenaire de la première guerre mondiale a débuté en France. Il est programmé pour durer jusqu’en 2018. Et devinez quoi ? Il y a comme un bug dans ledit programme. Le continent africain, qui a subi sur son sol les effets de la guerre et fourni une part de soldats, n’a été convié officiellement aux festivités.

Jacques Enaudeau et Kathleen Bomani, un géographe français et une archiviste tanzanienne, ont réparé à la manière – avec brio – cette erreur en mettant sur pied une archive d’ambition globale et de fort belle allure artistique.

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En parcourant ce pan de patrimoine commun, on comprend un peu mieux combien les liens entre les deux continents sont très intimement imbriqués. Des liens riches en légendes et mythes à même de nourrir les esprits pour longtemps.

Qui sait, par exemple, que le MV Liembe, le ferry le plus emprunté sur le lac Tanganyika et surnommé The African Queen avait été, dans une autre vie, un vaisseau de guerre des forces coloniales allemandes ? Construit en 1913, il fut baptisé comme il se doit en l’honneur du comte Gustav Adolf von Gözten, l’explorateur du Rwanda et le premier gouverneur de la colonie africaine orientale qui comprenait alors le Rwanda, le Burundi et une partie de la Tanzanie.

Le Götzen fut surtout l’un des trois bâtiments assurant le contrôle militaire dans cette vaste région convoitée par les Allemands, les Belges, les Portugais et la couronne britannique. L’enjeu était d’une importance géopolitique sans précédent : qui contrôlait le lac tout en détenant sur le port de Dar es Salaam gardait la main tout le trafic dans l’océan Indien !

Le Götzen, ancien navire de guerre. 

A la fin de la guerre, le renom du Götzen franchit les frontières au point de séduire Hollywood. Le navire continue sa route dans les étoiles d’abord sous la forme d’un roman publié en 1935 par le Britannique C. S. Forester sous le titre de African Queen. Et le roman va servir de matière première pour l’adaptation de L’Odyssée de l’African Queen, un film classique de 1951 porté par Humphrey Bogart et Katharine Hepburn. La réputation du bâtiment est restée intacte. Conquise par cette épopée, une équipe de la BBC s’est glissée dans la foule qui emprunte chaque fois le ferry MV Liembe.

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Enfin, l’histoire de la première guerre en Afrique centrale n’a pas fini d’enflammer les esprits. Le dessinateur congolais Barly Baruti et son complice Christophe Cassiau-Haurie nous offre une nouvelle preuve aux éditions Glénat. Ils nous racontent l’histoire de l’aviateur Gaston Mercier, lieutenant de l’armée royale belge, chargé de couler justement un cuirassé allemand sur le lac Tanganyika. Mercier a pour guide un type un peu étrange pour l’époque : un métis instruit et en kilt qui se fait passer pour le fils du célèbre explorateur David Livingstone. Au cœur du continent noir, le jeune pilote belge va essayer d’en apprendre un peu plus sur celui qu’on appelle « Madame Livingstone ». Le talent de Barly Baruti est perceptible dans le dessin qui emprunte les voies de l’exotisme pour mieux nous subjuguer. L’album est prolongé d’un cahier bonus de 16 pages éclairant sur le contexte historique. Un régal.

Abdourahman A. Waberi est né en 1965 dans l’actuelle République de Djibouti, il vit entre Paris et les États-Unis où il a enseigné les littératures francophones aux Claremont Colleges (Californie). Il est aujourd’hui professeur à George Washington University.
Auteur entre autres de « Aux États-Unis d’Afrique » (JCLattès, 2006), il vient de publier « La Divine Chanson » (Zulma, 2015) 

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