28/08/2015
La communauté internationale prend très au sérieux le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) où se tiendront, en 2016, d’importants scrutins à savoir, la présidentielle et les législatives nationales. Pour preuve, il se tient actuellement à Genève (Suisse), une réunion de tous les envoyés spéciaux dans la région des Grands lacs où il est question d’échanger sur le processus électoral en RDC. Il s’agit là pour ce pays des assises de tous les enjeux pour des élections libres, démocratiques et transparentes.
Selon le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler qui a annoncé la nouvelle, il est capital que la RDC dispose d’un calendrier électoral réaliste et » finançable » qui soit conforme à la constitution du pays. Ces propos corroborent ceux de l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands lacs, Thomas Perriello, qui, à l’issue de son entretien mercredi dernier avec le président Joseph Kabila, a déclaré qu’il est important que les élections législatives et présidentielle soient organisées dans le délai constitutionnel.
Souvent les peuples africains se plaignent d’avoir à la direction de leurs pays des dirigeants marionnettes qui servent plus la cause de leurs mentors que ceux de leurs concitoyens. La cause de cette situation est due au fait que nos Etats ne savent pas se prendre en charge pour assurer leur réelle indépendance. En politique, il n’y a pas de philanthropie. Ce sont les intérêts qui comptent. Si aujourd’hui les Etats-Unis et leurs alliés s’investissent pour la tenue des élections en RDC, les Congolais doivent savoir que ces pays feront tout pour qu’un candidat de leur obédience remporte le scrutin présidentiel. D’ailleurs, les partenaires de la RDC ne cessent de déclarer que ce qui les intéresse c’est plus l’élection présidentielle qui sera couplée aux législatives nationales. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que dans un pays c’est le chef de l’Etat qui détermine la politique nationale et internationale. Les Occidentaux ne voudraient pas voir à la tête de la RDC un dirigeant encombrant qui mettrait en péril leurs intérêts géostratégiques. Nous savons comment ils se sont débarrassés du président islamiste Morsi de l’Egypte bien qu’il ait été élu démocratiquement.
Regarder dans la même direction
Les politiciens congolais ne doivent pas se faire d’illusions. Il y a des Etats puissants qui dirigent la planète terre. Ce sont eux qui dictent à l’ONU l’orientation à suivre parce que ce sont eux les grands donateurs de cette institution internationale. Les dirigeants, surtout ceux du Tiers-Monde, qui ne regardent pas dans la même direction qu’eux sont mis au banc des nations. En tête de ces Etats se trouve le pays de l’oncle Sam. Il est connu, même des politiciens amateurs, que ce sont les Etats-Unis qui sont à la tête de ces puissances mondiales. Ce pays est le grand faiseur des rois en Afrique surtout. Il apporte généralement un soutien sans réserve à ses alliés même ceux qui sont en déphasage avec leurs peuples. S’il décide de leur retirer sa confiance, il le dit publiquement. Ceux des alliés qui savent lire les signes des temps, agissent en toute sagesse. Mais ceux qui s’entêtent, paient souvent très cher leur maladresse.
A titre illustratif, nous citerons notamment les cas du Zaïrois Mobutu Sese Seko, de l’Angolais Jonas Savimbi, de l’Ethiopien Mengistu Haïlé Mariam, de l’Ougandais Idi Amin Dada, et d’autres encore. Ces personnages impénitents ont très mal fini leur vie pour n’avoir pas compris qu’ils étaient relâchés par leur mentor qui était la Maison Blanche.
Pour la RDC, Obama a laissé entendre à maintes reprises qu’il exhortait les politiciens à respecter la constitution de leur pays. Il y a quelques jours, l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC a déclaré que son pays ne tolérera pas que la situation dramatique que connaît actuellement le Burundi se produise en RDC. Il ne l’a pas dit de lui-même. Ces propos reflètent le point de vue de la Maison Blanche.
Face à la position maintes fois répétée des grands de ce monde qui ont des yeux rivés sur la RDC, les acteurs politiques congolais devraient savoir lire les signes des temps. Il faut qu’ils s’abstiennent d’adopter des comportements qui sont susceptibles d’entraver la tenue des élections apaisées dans leur pays. Les extrémistes de deux camps politiques n’ont aucun intérêt à se retrouver dans le collimateur des faiseurs de rois dans le continent noir. Il y a une question fondamentale à se poser : pourquoi n’y a-t-il que des élections en RDC qui attirent tant l’attention de la communauté internationale qui va jusqu’à organiser une réunion spéciale à Genève ?
Seuls ceux qui savent répondre correctement à cette interrogation vont adopter un comportement conséquent. Les moins avertis vont broyer du noir dans les mois à venir.
Rombaut Ot
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