************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

mardi 11 août 2015

Ode au dernier moustique

Gaston DUMESTRE 
Pourquoi pas N° 1558 du 08/10/1948
Papiers De Rijcke- Farde 2634
déposés aux Archives Africaines, Bruxelles


La nuit silencieuse et lourde a sur le monde
Etendu sa torpeur. Au ciel, la lune ronde
Semble un disque annonçant que le train peut passer.
Morphée, en le sommeil où je me sens glisser,
Verse-moi tes pavots et me daigne bercer ! …
Tiens, autour de ma moustiquaire,
Dirait-on pas qu’un moustique erre ? …

D’abord, il joue une fanfare de défi
Comme Roland à Roncevaux jadis le fit
Puis, d’un coup, se précipite sur les mailles.
Quel Homère pourrait chanter telles batailles !
Pauvre moustique, je m’en fiche et tu dérailles
Car le tulle résiste au choc,
Etant fait de mailles ad hoc.


Mais le guerrier subtil et fier souffle en sa trompe
Et, sur-le-champ, tente une feinte qui me trompe.
Fuirait-il ? … Hélas non, car par-dessous le lit
Il trouve un jour entre le mur et le châlit.
Je suis sûr que d’horreur mon front en a pâli.
On peut dire de ce moustique
Qu’il la connaît et la pratique !

Je l’entends qui s’éloigne et revient en sondeur,
Excitant tour à tour puis calmant son ardeur.
Et le chœur anxieux des mouches l’encourage,
Ce chœur m’est, après tout, un personnel outrage ;
En attendant, sur lui déversons notre rage ;
_ Mouches, vous mourrez de ma main,
Cela pas plus tard que demain !

Quant au moustique, ah ! le bandit ! Il s’insinue
Et vient piquer ma fesse gauche toute nue.
Chameau ! … Pourvu, grands dieux ! …que demain soir Lison,
Qui se montre parfois jalouse sans raison,
Ne prenne pas encor cela pour un suçon !
La chère enfant en est capable
Et je tremble comme un coupable.

Convive insatiable, indiscret et cuisant,
Le voilà qui s’en prend à mon nez à présent !
Pas un cheveu qui sur ma tête ne se dresse
D’une claque sonore, énorme, vengeresse
Je le rate … Seigneur, ayez pitié de ma détresse :
Envoyez-moi des fidibus
Par le plus prochain trolleybus ! …

Quelle nuit ! … Jamais jour ne fut plus lent à naître.
Enfin l’aube aux yeux clairs sourit à ma fenêtre.
Ah ! Je le vois soudain, le monstre … Il est parmi
Les plis froissés du drap, gavé, presque endormi.
Lourd de mon sang ! _ Tu vas le payer, mon ami.
Je vais te flanquer une danse ! …
Mais usons d’abord de prudence.

La vengeance est un plat qui peut se manger chaud.
C’est l’heure de prouver que l’on n’est pas manchot.
Et, lui plaçant un coup de boxe péremptoire
A la Cerdan, je lui démolis la mâchoire,
Lui poche l’œil et lui démeuble la mangeoire …
Tout en me foulant le poignet …
C’était bien ce que l’on craignait !

Le moustique est défunt, respect à sa mémoire,
Ce matin même en ma maison,
Le tout dernier de la saison.

Gaston DUMESTRE
Pourquoi pas N° 1558 du 08/10/1948

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire