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vendredi 6 mai 2016

Quand Moïse Katumbi joue la carte noire en s’appuyant sur les bons offices de la Communauté internationale

Digital Congo 
06/05/2016

Trop lumineux pour rester dans l’ombre de la scène, Lewis Darryl, puisant dans sa malice, a eu tout d’un homme orchestre pour passer maître dans les faits qui accablent ces jours l’ex-gouverneur du Katanga. Sa présence oppressante et ses intentions loufoques dans la scène politique à partir de Lubumbashi, donnent toute la preuve que le mercenaire en état d’arrestation, est venu au Haut-Katanga avec ses collègues, au service de M. Katumbi. 


Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur le recrutement des mercenaires étrangers liés à Moïse Katumbi. Il a indiqué avoir donné injonction au PGR (Procureur général de la République, ndlr) pour l’ouverture d’un dossier judiciaire dans l'ex-province du Katanga (...) au regard de la preuve documentée en disposition selon que plusieurs anciens militaires qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi. 

Selon cette source officielle, il existe un réseau avec une société basée en Virginie aux États-Unis qui assure le recrutement des mercenaires spécialisés dans"la formation, le maniement des armes, comme agent de sécurité, ou garde du corps. Le 24 avril, quatre proches de M. Katumbi, dont un Américain, avaient été arrêtés à Lubumbashi et transférés dans la capitale, à Kinshasa.

A Kinshasa, le ministre en charge de la Communication et Médias et porte-parole du Gouvernement a précisé, en effet, que « pour le moment, aucune instruction n’a été donnée par le procureur général pour une quelconque arrestation de M. Katumbi. Aucun mandat d’arrêt n’a été non plus délivré dans ce sens », ajoute-t-il, avant d’indiquer que M. Katumbi a tout simplement voulu créer de la psychose dans la ville pour attirer l’attention sur lui. 

À l’en croire, « toutes les personnes citées dans cette affaire de recrutement des mercenaires étrangers seront entendues par la justice. Que ce soit M. Katumbi ou les ambassadeurs congolais en Afrique du Sud et aux États-Unis » qui ont délivré des visas aux présumés mercenaires. 

Déjà dos au mur, l’ex-gouverneur du Katanga est monté sur ses chevaux. Ce, depuis l’éclatement de l’affaire. Il ne laisse aucune accusation pour clamer son innocence jusqu’à qualifier de montage tout ce dont la Justice l’accuse. Mais pour plus d’un observateur, une chose est de crier au ponce Pilate, une autre est de démonter les évidences qui se présentent, au regard du récit du Ministre de la Justice, comme des axiomes qui n’ont pas besoin d’être vérifiés puisque claires et limpides comme l’eau de roches. 

Pour remonter aux faits, il sied de rappeler que lors d’une manifestation illégale, le 24 avril à Lubumbashi, les éléments de la Police Nationale Congolaise avaient mis la main sur quatre personnes, visiblement déterminées à franchir la barrière policière en dépit des sommations des forces de l’ordre. A l’identification de ces derniers, il se révèlera qu’un de ces quatre est un sujet américain du nom de Lewis Darryl, qui ne connait rien des artères de la capitale cuprifère et que d’autres étaient des gardes du corps de M. Moïse Katumbi Chapwe, en l’occurrence un certain Mwashila Frank. 

Selon le Ministre de la Justice, lors des interrogatoires, M. Lewis Darryl puisant dans sa malice, s’est d’abord présenté comme un spécialiste en agriculture venu donner son expertise à M. Katumbi, dans ses fermes, ensuite comme spécialiste dans le domaine médical avant de révéler en fin sa véritable identité et son rôle auprès de son mentor. 

Devant témoins, le mercenaire américain Lewis Darryl a révélé être un ancien militaire (Marines), donc commando de l’Armée américaine, aujourd’hui utilisé par la société « Thom Group International », basée aux USA et qui prête ses services à qui le demande, pourvu que la facture soit honorée. Doté d’une spécialité en maniement d’armes de différents types dont il avait reçu plusieurs prix et distinctions en tant que tireur d’élite, le mercenaire Darryl a déjà effectué plusieurs missions analogues dans beaucoup de pays du monde dont Kosovo et Afghanistan avant d’être recruté par le Président du TP Mazembe M. Moïse Katumbi. 

Selon les sources proche du dossier, l’Américain Lewis Darryl a révélé être à la tête d’un groupe de sept (7) autres mercenaires américains, tous anciens militaires marines avec lesquels ils s’exerçaient à la fois comme garde du corps et agents de sécurité au service de M. Moïse Katumbi. 

Depuis sa démission de son poste de gouverneur de l’ex-Katanga, M. Moïse Katumbi s’était, pour des raisons propres, délesté de sa garde au profit d’une ceinture des personnes qui paraissaient attirer l’attention de plus d’un, mais qui, curieusement, disparaissaient pour ne réapparaitre qu’au gré des circonstances. Au fil des jours, à en croire des sources judiciaires, tout sera conclu que M. Katumbi s’est entouré d’une garde de militaires étrangers présentés, en passant pour des compatriotes congolais, et dont l’arrestation d’un des leurs, Lewis Darryl a véritablement fait tomber les masques. 

Pour faire entrer ces mercenaires au pays, à en croire des sources judiciaires, M. Moïse Katumbi s’est servi de société de gardiennage installées à Lubumbashi, dénommée Pomba One Security, dirigée par son propre garde du corps, Mwashila Frank qui a signé des invitations pour faire venir à Lubumbashi la première vague de ces mercenaires constituée de Lewis Darryl, Nicholson Maurice Alan et de Adames Christopher, tous anciens militaires américains, invités comme venant pour une mission médicale. Bizarre, tout ça pour simuler leur véritable mission en République Démocratique du Congo. 

Alors qu’à leur arrivée à l’aéroport de la Luano, ces pseudos-médecins avaient déclaré loger à l’Hôtel Karavia, ils n’y sont même pas arrivés et se sont retrouvés curieusement hébergés dans les résidences de M. Moïse Katumbi pour le « Vrai job ». M. Frank Mwashila, garde du corps de l’ex-gouverneur et présenté comme le patron de « Pomba One Security » dont l’existence est aussi illégale, ne nie pas non plus le fait, tout en confirmant que les personnes qu’il invitait n’étaient pas pour le compte de sa société mais plutôt pour le compte de Moïse Katumbi qui devrait les utiliser à sa guise. 

Cependant, se servant de la même invitation, cette fois en scannant la signature, le réseau de M. Katumbi a de nouveau fait venir, avec le même motif, donc médical, une autre vague d’anciens militaires américains constituée de Easterling Eugène Rubin (passeport 524309303), Colman Glen Elen (PP n° 542508907) et de Toon Jr Leonard O’Neal (PP n0488837400). 

Comme pour la première vague, ces derniers donnant leurs adresses à l’Hôtel Karavia, sont passés outre jusqu’à la résidence de l’ex-gouverneur où ils ont pris du quartier pour renforcer l’équipe déjà en place et passer à l’essentiel. Toutes ces combines n’auront été que pour tromper la vigilance des Congolais sur l’essentiel de la mission de ces mercenaires. Comme Dieu aime le Congo, l’arrestation de Darryl Lewis aura permis de mettre à nu un plan machiavélique qui allait à nouveau endeuiller la Nation. MMC

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