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mardi 8 février 2011

Comment Kabila a destitué Kamerhe

Le Soir - La Une
07/02/2011

En 2009, le président congolais Joseph Kabila a exercé des pressions énormes sur les membres du Bureau de l’Assemblée nationale congolaise afin qu’ils retirent leur confiance au président de leur institution, Vital Kamerhe, révèlent des câbles diplomatiques américains que se sont procurés nos confrères du Standaard.
Vital Kamerhe était tombé en disgrâce en janvier 2009 après s’être opposé à un rapprochement entre le Congo et le Rwanda. Joseph Kabila avait en effet autorisé une opération militaire conjointe entre les armées rwandaise et congolaise dans le but de neutraliser le chef rebelle Laurent Nkunda. Et Vital Kamerhe, très populaire dans le Kivu, s’y était vivement opposé, notamment en raison de sa méfiance vis-à-vis du Rwanda.
Joseph Kabila s’est dès lors livré à des intimidations tant politiques que physiques sur le Bureau de l’Assemblée nationale, mais il a aussi proposé à certains de ses membres des sommes importantes afin qu’ils lâchent Vital Kamerhe.


Pressions, menaces et pots-de-vin
Colette Braeckman
Le Soir
07/02/2011

Comment Kabila a fait pression en 2009 sur le bureau du Parlement.
Selon des câbles diplomatiques américains révélés ce lundi par le quotidien De Standaard, en 2009 le président de République démocratique du Congo Joseph Kabila a exercé des pressions maximales sur les membres du Bureau de l’Assemblée nationale afin qu’ils retirent leur confiance au président de leur institution, Vital Kamerhe : il y eut des pressions politiques, mais aussi des intimidations physiques et même des propositions en argent sonnant et trébuchant – jusqu’à 200.000 dollars – pour faire tomber Kamerhe.
Comme le démontre l’analyse des communications diplomatiques à laquelle se livre De Standaard, début 2009 et à l’instar de tous les diplomates en poste à Kinshasa, l’ambassadeur des Etats-Unis suivait de très près la « bataille au sommet » qui opposa le président de la république (Kabila) au président de l’Assemblée nationale (Kamerhe).
Pour rappel, Kamerhe, qui avait été directeur de la campagne électorale de Kabila, en avait été récompensé par la présidence de l’Assemblée nationale. Mais malgré ce poste-clé, Kamerhe va rompre avec Kabila en janvier 2009 lorsque ce dernier, désireux de neutraliser le chef rebelle Laurent Nkunda, va négocier dans le plus grand secret la normalisation des relations entre Congo et Rwanda. L’objectif de Kabila : autoriser une opération militaire réunissant les armées congolaise et rwandaise contre les rebelles hutus, et cela en échange de la mise hors d’état de nuire de Laurent Nkunda qui allait être arrêté par les Rwandais.
Elu à Bukavu, très populaire au Kivu, Vital Kamerhe va s’opposer vivement à cette décision, non seulement à cause de sa méfiance à l’égard du Rwanda, mais aussi parce qu’il a été tenu à l’écart des tractations, tenues secrètes jusqu’au dernier moment pour des raisons opérationnelles. Kamerhe estimait que le Parlement avait été placé devant le fait accompli.
Même s’il a été placé au perchoir par Kabila, Kamerhe va dès lors entrer en conflit avec son ancien protecteur. Alors que Kamerhe refuse de quitter le poste où le chef de l’Etat l’a nommé, l’ambassadeur américain suit attentivement les méthodes utilisées par le cabinet de Kabila pour que les membres du bureau de l’assemblée retirent leur confiance à leur président, demeuré très populaire au sein de l’institution : il y eut des intimidations, des menaces physiques, mais aussi des offres financières, à hauteur de 200.000 dollars ! Même des chefs de tribu furent envoyés chez Kamerhe pour tenter de le faire fléchir.
Décrivant ces pressions, le diplomate US ne se fait cependant guère d’illusions sur Kamerhe lui-même. Il observe que ce dernier, « avec beaucoup de soin, tente de se construire une image positive dans les cercles politiques congolais et auprès d’observateurs étrangers influents mais sa réputation de leader novateur, démocratique et honnête ne correspond pas tout à fait avec la réalité. »
Le diplomate US évoque aussi l’« ambition aveugle » d’un Kamerhe rêvant de devenir un jour chef de l’Etat : le diplomate mentionne le fait que Kamerhe aurait tenté de bloquer des enquêtes à propos de détournements de fonds survenus alors qu’il était président du Parlement.
Suivant le diplomate, l’épreuve de force qui visait à contraindre Kamerhe à la démission devint d’une intensité telle que les représentants américain, français, belge, britannique et onusien en vinrent à redouter des intimidations, voire des menaces sur l’intégrité physique du président de l’assemblée.
En mars 2009, lorsque le Parlement entama sa séance de printemps, Kamerhe pouvait encore compter sur une majorité au Parlement. L’ambassadeur relate comment elle s’éroda : « Le président (Kabila) réussit à faire basculer des membres de l’opposition, non pas en leur offrant un paquet d’argent, mais en leur proposant des fonctions lucratives soit au gouvernement soit à la tête de parastataux… »
Toujours est-il qu’avant de faire face à une motion de défiance émanant de son propre groupe (l’Alliance pour une majorité présidentielle), Vital Kamerhe préféra présenter lui-même sa démission, le 25 mars 2009.
C’est le même homme qui, le 15 décembre dernier, remit son siège à la disposition du parti présidentiel et mit sur orbite l’Union pour la nation congolaise, un nouveau parti qui, espère-t-il, le mènera en vainqueur jusqu’à l’élection présidentielle (lire ci-dessous).
Une autre fuite de câble diplomatique US, elle aussi révélée ce lundi par De Standaard, surprendra moins : au lendemain de la rencontre du président Kabila et du nouveau ministre belge des Affaires étrangères Steven Vanackere (CD&V) – qui succédait à Karel De Gucht (Open VLD) – l’ambassadeur belge à Kinshasa Dominique Struye informa ses collègues américains du fait que si l’entretien s’était bien déroulé, c’est aussi… à cause du départ de Karel De Gucht : « Les relations ne pouvaient que s’améliorer. »


Ainsi dégommé, Vital Kamerhe se lance dans la bataille électorale
Colette Braeckman
Le Soir
07/02/2011

Alors que le Congo est peu à peu saisi par la fièvre électorale dans la perspective du scrutin de novembre prochain, Vital Kamerhe, à visage découvert, se lance dans la bataille : l’ancien président de l’Assemblée nationale, qui fut l’un des architectes du pouvoir de Kabila jusqu’à la rupture survenue voici deux ans, a désormais créé son propre parti, l’Union pour la nation congolaise.
Revenant d’Atlanta et de passage à Bruxelles, il a expliqué aux membres de son parti et à la presse les raisons de son hostilité à la révision de la Constitution récemment votée, et qui prévoit un scrutin présidentiel à un tour. Pour lui, cette décision hâtive est avant tout due à la peur : « Le pouvoir croyait que Joseph Kabila avait un boulevard devant lui, or le retour triomphal d’Etienne Tshisekedi a semé le doute… ».
Vital Kamerhe lui-même, alors qu’il était l’un des fondateurs du parti présidentiel, a remis son mandat le 12 décembre 2010 et annoncé son intention de se porter candidat à la présidence. « En quarante-huit heures, le pouvoir a décidé de modifier sa stratégie… »
Pour Kamerhe, qui porta sur les fonts baptismaux l’accord global et inclusif conclu à Sun City en 2002 et qui permit de sortir de la guerre et de la division du pays, cette modification de la Constitution est dangereuse, et une pétition s’y opposant aurait déjà recueilli plus d’un million de signatures. Selon lui, l’offensive du pouvoir en vue de modifier les règles du jeu ne s’arrêtera pas là : « Bientôt, on va soumettre les candidats à la présidentielle à une limite d’âge, afin d’éliminer Tshisekedi, ou on va exiger que les partis aient plus que cinq années d’existence, ce qui permettra d’écarter mon parti, l’UNC… Bref, du taillé sur mesure… »
Kamerhe, exemples à l’appui, dénonce aussi les intimidations dont est victime l’opposition : meetings perturbés, organes de presse fermés etc. C’est pourquoi il souhaite que l’opposition s’unisse afin d’obtenir quelques prérequis indispensables à la tenue d’élections correctes : la mise en place d’un Conseil supérieur de l’audiovisuel, la sécurisation des candidats et des élections elles-mêmes, une stratégie claire face à la Commission nationale indépendante qui sera chargée d’organiser les élections…
Transparence des élections
Critiquant la « timidité » de la communauté internationale, Kamerhe demande à cette dernière de veiller, au minimum, à « garantir la transparence des élections ».
Mais s’il s’agit de l’emporter au premier tour, l’essentiel c’est désormais d’arriver à une unité d’action de l’opposition. Kamerhe, sans s’avancer plus avant, n’exclut pas l’organisation de « primaires », afin de trouver le meilleur challenger possible au président sortant mais, prudent, il s’abstient de citer le moindre nom et surtout pas le sien…
Quant au programme défendu par le fondateur de l’Union pour la nation congolaise, il ne surprend guère : comparant le Congo et le Brésil, deux pays de taille et de ressources comparables, Kamerhe plaide en faveur d’une « refondation » de l’Etat, d’une restructuration de l’armée, de la police, de l’administration, de la diplomatie, d’un leadership qui prenne en compte les intellectuels, la diaspora mais aussi les femmes et les paysans et il estime qu’il serait bon qu’une « classe moyenne congolaise voie enfin le jour ».
Alors qu’il côtoya de près le président Kabila, durant des années, Vital Kamerhe reconnaît qu’il a été « déçu », qu’il s’est « trompé » mais il refuse cependant de se laisser enfermer dans des querelles personnelles : « Ce que je combats, ce que je veux changer, c’est un système… » Rendez-vous est pris…

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