Le Potentiel
29/04/2011
Poursuivi pour association de malfaiteurs, l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, le colonel Daniel Mukalay plaide non coupable.
Hier jeudi 28 avril, les plaidoiries de la défense ont débuté dans le procès qui oppose le ministère public à huit officiers de la police pour l’assassinat des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi. Comme il fallait s’y attendre, ce sont les conseils du directeur adjoint en charge des renseignements à la Direction des renseignements et services généraux (DRGS), le colonel Daniel Mukalay wa Mateso, qui ont ouvert les hostilités. Quatre avocats se sont succédés à la barre pour cette première journée des plaidoiries de la défense. Les deux premiers ont relaté les faits de la cause.
Les deux derniers à prendre la parole ont été Mes Bienvenu Kalonda N’Sizi et Bokata Ikundaka. Pour Me Bienvenu Kalonda, le fait de retirer la lettre au secrétariat de l’Inspection générale de la police et la déposer à la VSV ne peut pas être un fait de préméditation. Au sujet du temps suspect évoqué par le ministère public, il a expliqué que pendant cette période, le commissaire Michel Mwila avait pour mission de traquer les « kuluna » à Kintambo-Magasin. Et le général John Numbi l’a confirmé. En plus, a-t-il fait remarquer, cela n’a jamais été contredit par l’organe de la loi. A propos des relations entre l’inspecteur divisionnaire Daniel Mukalay et le commissaire de police Mwila, il a dit que ce n’est que normal que l’inspecteur divisionnaire puisse être en contact avec ses subordonnés.
Au sujet du rendez-vous, l’avocat de la défense a argué que c’est Floribert Chebeya qui voulait rencontrer l’inspecteur général, et il ne pouvait le rencontrer qu’à l’inspection générale. Et si le colonel Mukalay n’a pas voulu l’annoncer à l’avance, c’était pour qu’il ne puisse pas être repoussé à nouveau. Il a donc voulu attendre le moment propice. Et s’il a appelé Chebeya pour lui dire qu’il serait reçu, cela n’était que normal.
Au sujet des contacts suivis entre le colonel Mukalay et le major Christian Ngoy en date du 1er juin, Me Bienvenu Kalonda a déclaré que c’était à cause de l’opération « Tolérance Zéro », surtout que le colonel Mukalay avait appris que ce sont lés éléments du bataillon Simba qui commettaient des abus du côté de Kingabwa.
Pour sa part, Me Bokata Ikundaka a planché sur l’administration des preuves. A propos de la rencontre du colonel Daniel Mukalay et Floribert Chebeya à Raw-Bank, Me Bokata a rappelé que Chebeya avait dit à Dolly Ibefo de la VSV : « J’ai rencontré l’officier qui nous avait libéré à Kin-Mazière ». Sur ce chapitre, l’avocat du colonel Daniel Mukalay a expliqué qu’à cette époque, le colonel Mukalay qui avait participé à l’opération « Umoja Wetu » revenait de l’Est. C’est qu’arrivé à la DRGS/Kin-Mazière, il a ordonné qu’on libère les activistes des droits de l’Homme trouvés au cachot. Il a donc rejeté la déposition du défenseur des droits de l’Homme Christopher Ngoyi Mutamba à ce sujet.
Même pour le Camerounais Gommer Martell, l’avocat de la défense a soutenu que toute la déposition de ce renseignant est un tissu de mensonges. Il a démontré que ce contrefacteur, condamné pour séjour illégal en RDC, n’a jamais vu Floribert Chebeya et Fidèle Bazana dans le couloir de l’Inspection générale, mais plutôt deux agents de la sécurité.
Analysant le rapport médico-légal, l’avocat a argué que Floribert Chebeya n’est pas mort par strangulation ou par asphyxie. Il a même traité pour faux les propos de la veuve Chebeya quant au message lui adressé par son mari, et même l’heure où elle a appris le décès.
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