Digital Congo
09/04/2011
Un acharné défenseur de l’institutionnalisation d’un Ministère à part entière des Congolais de l’étranger se signale en la personne du Prof. John Francis Mbala qui persiste à expliquer le bien-fondé et la grande nécessité d’un tel service ministériel dans l’intérêt du pays
Depuis Paris, le Professeur John Francis MBALA que l'on ne présente plus (johnfrancismbala@hormail.com) pose la question : La Diaspora serait-elle abandonnée par la mère-patrie ? Il lance une pétition à l’intention de toute la communauté nationale au pays et à l’étranger, afin que la doléance de milliers des Congolais soit prise en compte.
Avec en soutien l’E-mail: congolaisdeletranger@live.fr dont la pétition sera publiée et remise au Chef de l'Etat
A Son Excellence Monsieur Le Président,
Avec tout notre respect et la déférence due à votre rang !
Il est un secret de polichinelle, un déficit de communication patent existe entre la diaspora congolaise et les institutions. En témoignent, de plus en plus, un désintérêt manifeste pour les évolutions politiques en Rd Congo, une désaffection des Congolais de l'étranger qui se plaignent à profusion d'être des laissés pour compte. Pour preuves, sans aucun ordre de priorité sont avancées les raisons suivantes : une gestion lourde, voire opaque, de la gestion des passeports par les Ambassades, gestion qui provoque des fils d'attente et perturbe l'emploi du temps des compatriotes.
Il n’y a en outre aucune rationalisation des associations de la diaspora, lesquelles associations livrées à elles-mêmes fonctionnent comme des électrons libres. De plus, à distance égale, par rapport à certaines destinations d'Afrique, les compagnies aériennes autorisées à se poser sur le sol congolais affichent des tarifs exorbitants. Il y a également le fait qu'alors que les Congolais de l'étranger participent pour l'essentiel à l'impulsion du circuit économique de notre pays, ils sont pénalisés par des tarifs douaniers exorbitants, tandis que ceux des frets aériens ou maritimes découragent.
Nous ne saurons lister ici toutes les revendications des fils et filles de la mère-patrie, la République démocratique du Congo, disséminés à travers le monde. Mais s'il y a un point sur lequel je désire attirer votre attention, Autorité suprême, Chef de l'Etat, j'ai cité le Président Joseph KABILA KABANGE, c'est bien l'intérêt de défendre l'un des fondements de l'identité congolaise, la culture en général, et l'un de ses aspects, la musique, en particulier. Ainsi que nous pourrons le démontrer, la culture d'un pays est un des attributs de l'âme d'une Nation. Nous sommes un Etat laïc et la Nation cimente nos différences en privilégiant la tolérance et l'unité dans la diversité.
Monsieur Le Président
En République démocratique du Congo nous avons cette chance de posséder un élément qui fédère. Notre langue, le Lingala. Alors qu'un découpage arbitraire de l'Afrique à la Conférence de Berlin avait entraîné la création des Etats à cheval entre plusieurs nations et de ce fait, des ethnies, des tribus s'étaient affrontées, ainsi que l'illustre les faits historiques si l'on s'en tient aux dichotomies Indépendances exigées /résistances au changement (néocolonialisme), élections/coups de force, primauté du fait ethnique, voire tribal/exaltation de l'identité nationale, la Rd Congo qui a connu également ces étapes a su transcender ses résistances en privilégiant le sentiment national.
Les guerres chroniques récentes et la volonté de certains puissants lobbys financiers ainsi que le fait que certains pays voisins lorgnaient sur nos richesses n'ont pas eu raison de l'identité nationale, le sentiment national, la volonté des Congolais de demeurer unis dans un pays uni et indivisible. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, l'un des artisans de cette unité reste le Président Mobutu Sese Seko. Mais c'est aussi la promotion d'un élément culturel qui a cimenté les liens entre les Congolais vivant au pays et ceux de la diaspora congolaise qui s’en font une fierté : notre langue, le lingala.
En effet, à titre d'exemples, alors qu'au Cameroun, en Côte d'Ivoire il existe, dans la mosaïque de peuplement, différentes tribus et autant de dialectes, avec pour seule langue pour communiquer entre ces tribus la langue du colonisateur : le Français. Au contraire de ceci, nous Congolais, que nous soyons sur le territoire national sinon à l'étranger, nous savons et pouvons communiquer, indépendamment de nos dialectes respectifs, grâce au Lingala. En clair, un Kuba, un Kongo, un Songe, un Pende, un Luba, un Teke, un Mongo, etc. peut communiquer avec l'autre sans recourir au français.
Les Congolais de l'étranger, en Afrique du Sud sinon aux Etats-Unis ou au Canada, comme en France, en Belgique et au Royaume-Uni, valorisent, certes, le fait culturel en se réunissant dans des associations à caractère tribal sans sombrer dans le tribalisme, mais quels que soient les pays, les villes, il existe une coexistence culturelle, et mieux, un élément fédérateur parmi d'autres : Le lingala. Certains peuples africains nous envient, car lorsqu'ils sont de tribus différentes, le seul moyen de se comprendre entre eux, est de se parler en français. Quel intérêt d'évoquer ce fait culturel, le lingala, en tant que trait d'union entre différentes ethnies ?
· Réunir ce qui est épars : Rapprocher davantage les Congolais de l'étranger avec le pays
L'un des supports aidant à véhiculer notre culture est la musique, et donc le lingala également. Nous n'allons pas ici rappeler la richesse du répertoire congolais et/ou l'art scénique qui a fait et continue à faire la fierté de notre pays, puisque de nombreux musiciens congolais ont été et demeurent des Ambassadeurs de notre pays. Au-delà de la renommée planétaire de certains artistes, si l'on s'en tient à l'Afrique noire, la percée de nos artistes est indéniable.
Or, une frange des Congolais de l'étranger s'en prennent violemment à ceux-là même qui exportent notre musique, notre langue le lingala ! S'il s'agissait d'un phénomène isolé, cela se tolérerait, mais voilà qu’il tend à faire tâche d'huile ! A Londres, comme à Paris, sinon à Bruxelles, des musiciens congolais n'ont pu se produire parce que, pour quelques Congolais, ils seraient politisés, mieux ils soutiendraient le régime en place, régime qui ne correspondrait pas à leurs aspirations. En outre, le contenu des chansons et les productions scéniques seraient en porte à faux avec certaines valeurs, ou, tout au moins, il y aurait une banalisation de l'obscénité qui compromettrait l'éducation de nos enfants.
En clair, les artistes connus sous les appellations Papa Wemba, Werrason, Fally Ipupa, pour ne citer qu'eux, parce qu'il y a eu avant Koffi Olomide, Tshala Muana, ont été empêchés de se produire en Europe. Il y a même dans ce rejet une artiste dont le répertoire s'inspire pourtant des valeurs chrétiennes, L'Or Mbongo !
Ces faits ont été revendiqués par des Congolais de l'étranger se présentant comme des combattants avec pour dénomination « Bana Congo ». Il ne s'agit pas ici de légitimer les actions de ceux-ci, mais de relever le fait que si l'intolérance s'installe dans la diaspora congolaise, ajoutant à la difficulté, la confusion de cerner, comprendre les évolutions en République démocratique du Congo s'est aggravée en partie parce qu’il existe un déficit de communication, déficit qui pouvait être comblé par un Ministère des Congolais de l'étranger.
Comme le disait Laurent Fabius, ancien Premier ministre français d'origine juive, à propos du parti politique d'extrême droite, en l’occurrence le Front national, celui-ci pose de bonnes questions mais apporte de mauvaises solutions. Ceci, pour dire qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain ! Les « Bana Congo » qui sont des Congolais de l'étranger posent quelques bonnes questions mais ils apportent de mauvaises solutions, dès lors que la violence est leur moyen d'expression. Dès lors aussi qu'ils dénient aux musiciens congolais le droit d'être politisé, ils sombrent dans l'intolérance, car le musicien est avant tout un citoyen, et c'est son droit le plus légitime que de soutenir un parti politique ou un régime, sinon d'être apolitique.
Les pays démocratiques dans lesquels nous vivons sont des Etats de droit dans lesquels la liberté d'expression est consacrée. C'est donc la liberté des Congolais de l'étranger qui s'oppose au régime en place de manifester. Maintenant le recours à la violence doit être dénoncé avec la dernière énergie. La violence, c'est l'arme des faibles et elle dénote plutôt une fuite en avant, mieux une incapacité de croiser le fer par le verbe.
Parmi les Congolais de l'étranger s'est installée la peur ainsi qu'en témoigne le fait que le public a déserté les lieux où devaient se produire des artistes congolais en Europe. Plus surprenant : si l'immense majorité des Congolais de l'étranger n'adhèrent pas aux méthodes des « Bana Congo », quasiment personne n'ose afficher sa désapprobation ouvertement. Quant aux officiels et/ou représentants de l'Etat congolais dans ces pays, ils sont restés pour la plupart amorphes pour ne pas dire aphones.
Monsieur Le Président
Dès lors que l'on s'attaque à la musique congolaise, l'on ne contribue pas à la promotion de notre culture et en particulier à notre Langue, le lingala qui cimente nos différentes origines ethniques. Que les « Bana Congo » dénoncent une certaine banalisation de l'obscénité, c'est bien leur droit de s'arc-bouter sur une telle position. Qu'ils soient opposants à votre régime, c'est encore leur droit. Cependant, que des Congolais de l'étranger dans leur immense majorité soient pris en otage, qu'on leur refuse le droit de s'exprimer, parce qu'ils vous soutiennent ou encore parce qu'ils veulent assister à un concert musical dans la diaspora n'est simplement pas normal. Mieux, faut-il qu'il y ait mort d'homme en Europe pour que les autorités congolaises prennent à bras le corps cette question d'intolérance qui s'incruste dans les rapports sociaux ?
Une personnalité politique en a fait les frais à Londres il y a quelque temps, tandis que de nombreux officiels en visite à l'étranger doivent raser les murs sinon s'entourer de mesures de sécurité draconiennes. Maintenant, les musiciens sont pris à partie et demain qu'en sera t-il des Congolais qui tenteront de dénoncer la violence latente qui s'observe, violence qui peut se manifester à tout moment ?
Nous suggérons à votre attention, en votre qualité de garant de la Nation, que vous réunissiez ce qui est épars en dotant la République du Congo d'une institution dont la mission serait de rapprocher davantage les Congolais de l'étranger avec la mère-patrie. Deux pistes peuvent être exploitées de manière concomitante. En même temps qu'il s'agit de concilier, rapprocher la diaspora de la mère-patrie, il y a lieu de prendre langue avec ceux qui, au sein de la diaspora, s'opposent à vous, mais sont prêt à dialoguer.
A nos frères et sœurs qui envisagent de recourir à la violence comme moyen d'expression, je lance un appel vous invitant à méditer cette phrase de Voltaire, célèbre écrivain français, à savoir : « Même si je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis, je me battrai pour que tu ais le droit de le dire ». J'estime que quelles que soient nos désaccords, nous pouvons tous nous exprimer. Mais une certaine élégance est requise, et l'intimidation, sinon la violence, doivent être bannies !
La création d'un Ministère des Congolais de l'étranger n'est pas un vœu pieux. En effet, vous aviez, Monsieur Le président, prêté oreille à l'une de nos revendications exprimées dès 2006 :
http://www.digitalcongo.net/article/38895. Cependant, il y a eu plutôt la création d'un poste de vice-ministre des Congolais de l'étranger. Nous estimions plutôt que la personne en charge d'une telle mission devait avoir réellement vécu dans la diaspora, et devait ainsi mieux connaître nos problèmes pour mieux les résoudre, http://www.digitalcongo.net/article/54170.
Les attentes escomptés de ce poste n'ayant pas été au rendez-vous, nous savions que sa suppression pure et simple était envisagée, et nous avions alors alerté les Congolais de l'étranger, http://www.congovision.com/nouvelles2/francis_mbala6.html Aujourd'hui ce que j'avais prédit s'est réalisé, même si existe une Maison des Congolais de l'étranger au sein du Ministère des Affaires étrangères dont l'efficacité reste discutable, tant peu de compatriotes dans la diaspora en connaissent l'existence.
* La diaspora congolaise, une force pour la reconstruction nationale
A travers la présente, nous plaidons pour que, Monsieur le Président de la République, vous pesiez de tout votre poids, dès lors que votre pouvoir discrétionnaire vous donne toute autorité pour créer un Ministère des Congolais de l'étranger à part entière, à l'instar du Mali. L'aide des Maliens de l'extérieur pour leur pays avoisine l'aide extérieure provenant des partenaires occidentaux et organisations internationales. Quant à notre pays, il est évident que la diaspora congolaise, à travers les transferts de fonds, les importations de divers produits alimentaires, pharmaceutiques, équipements de transport en commun pour ne citer que ceci, contribue énormément au fonctionnement du circuit économique.
Que la diaspora ferme quelques semaines les vannes de l'aide qu'elle apporte, c'est tout notre système économique qui peut être asphyxié et connaître de graves perturbations. Certes, elle n'en arrivera pas à de telles extrémités, mais il s'agit ici d'illustrer le fait que les Congolais de l'étranger sont une force, sans doute une force qui s'ignore. Cette force éparpillée, éparse, peut être réunie et juguler bien d’entraves socioéconomiques, avec pour levier le Ministère des Congolais de l'étranger, structure qui, sans aucun doute, peut être d’un apport indéniable aux cinq chantiers.
Certes, le terme diaspora a été galvaudé un certain moment, tant certains Congolais de l'étranger ont déçu, d'où l'émergence du qualificatif : « diaspourrie », mais dans leur immense majorité, les Congolais de l'étranger n'ont pas coupé le cordon ombilical avec la mère-patrie. Ils ont même acquis une expertise indéniable qui peut profiter aux cinq chantiers de la reconstruction que vous avez initiée, Excellence Monsieur Le Président.
Monsieur Le Président
L'imminence de l'émergence d'un gouvernement plus en phase avec votre vision politique dans ce dernier virage avant les élections nous incite à attirer votre attention sur l'importance d'associer un peu plus encore la diaspora par la création d'un Ministère des Congolais de l'étranger. De nombreux Congolais vivant en dehors du territoire national ce sont d'ores et déjà manifestés et une pétition est lancée par la présente pour témoigner du soutien à la proposition de création d'une structure concernant leurs problèmes. De la sorte, tous, Congolais et Congolaises soucieux de mieux rationaliser notre apport peut envoyer ses noms et prénoms à l'e-mail suivant : congolaisdeletranger@live.fr Nous publierons la liste des signataires à travers divers médias et site dans un avenir proche.
* Notre force est en nous : Congolais de l'intérieur comme de l'extérieur, levons-nous !
Vous avez le pouvoir discrétionnaire et toute latitude pour accéder à la demande de milliers de Congolais que nous traduisons ici. Nous intégrons l'hypothèse selon laquelle le prochain gouvernement ne verra peut-être pas la prise en compte des revendications exprimées dans la présente. Cependant, pour certains parmi lesquels je figure, nous sommes persuadés que vous serez réélu. http://www.digitalcongo.net/article/73056 . Raison pour laquelle, si nos doléances ne sont pas prises en compte, nous vous proposerons à nouveau le moment venu, après votre investiture, qu'enfin émerge un Ministère des Congolais de l'étranger. Aussi, nous militons et appelons tous les Congolais et Congolaise à envoyer leurs noms et préciser les pays pour signature de la pétition à l'adresse: congolaisdeletranger@live.fr . La force des Congolais de l'étranger comme ceux vivant au pays est en eux, en ce sens qu'ils ont des valeurs intrinsèques et avec une expertise qu'ils veulent et peuvent apporter à la Nation
Le Président Américain John Fitzgerald KENNEDY disait : « Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays ! ». Les Congolais de l'étranger qui sont une force financière indéniable et détiennent une expertise ont pour la plupart intégré cette pensée et dans les institutions politico-administratives, sinon le secteur privé, les anciens de la diaspora jouent un rôle non négligeable.
Nous ne saurions terminer sans relever, Excellence Monsieur le Président, le fait que nous félicitions votre écoute, dès lors qu'à plusieurs reprises dans vos discours, vous avez annoncé et pratiqué une ouverture en direction de la diaspora. Les Congolais de l'étranger sont pour certains politisés, d'autres sont apolitiques, mais tous ensemble, ils sont nombreux qui aspirent à contribuer au développement de la République démocratique du Congo. Une structure telle qu'un Ministère des Congolais de l'étranger est un atout que nous soutenons au-delà des clivages politiques et culturels, car il s'agit de l'avenir de la mère-patrie. Autrement dit, demain se prépare aujourd'hui. The future is now !
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