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vendredi 6 mai 2011

A l’occasion de son élévation au grade de Commandeur de la légion d’honneur de la République française

L. Kengo : « J’ai une certaine idée de l’Etat, une certaine conception de sa gestion »

Le Potentiel
06/05/2011

Que vaut la vie d’un homme si personne ne sait de son vivant honorer ses mérites. Il y a de plus grand bonheur que celui de consacrer sa vie au service des autres.

Ainsi, la plus grande récompense qu’un homme peut recevoir de ses contemporains est, entre autres, la reconnaissance de ses valeurs. Celles sur lesquelles doit s’arrimer toute la société pour son épanouissement. L’essentiel pour chaque homme est de savoir que la vie sur terre n’est qu’un bref temps – un si précieux temps qu’il faut utiliser avec rationalité et amour pour laisser des traces que n’efface le temps.

N’est-ce pas pour honorer ceux qui savent se démarquer des autres, soit par leur façon d’être, soit par leur manière de rendre service à la communauté, que la France a institué depuis 1802 une récompense : la légion d’honneur. Une reconnaissance des « mérites éminents militaires ou civils rendus à la nation » de certaines personnalités.

Voilà un titre, bien plus qu’un mérite, qui couronne les services rendus et incarne une vertu. L’empereur Napoléon Bonaparte a vu juste en inspirant son institution.

En effet, le mercredi 4 mai 2011 à la résidence officielle de l’ambassadeur de France en République démocratique du Congo, un fils du pays - congolais de la RDC - a été honoré de ce titre honorifique de la République française.

Depuis cette date, Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, a reçu les insignes de commandeur de la légion d’honneur. « La plus belle distinction de la République française », de l’avis de l’ambassadeur de France en RDC, Pierre Jacquemot. Par cette décoration, a-t-il dit, la France a salué « les grands mérites » d’un homme. « Un homme d’Etat, l’homme sage que l’on consulte, l’homme de droit qui rappelle les règles, l’homme d’expérience qui garde la foi dans l’avenir, l’homme d’ouverture qui aime cet adage : +si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis+».

Bref, un homme d’exception que « le président Nicolas Sarkozy a décidé, sur sa réserve personnelle, » d’inscrire au Panthéon de la légion d’honneur de la République française.

La décoration du président du Sénat n’est pas seulement à mettre l’actif d’un homme. C’est plutôt le signe de la renaissance d’une nation qui continue à garder espoir pour son avenir. C’est une preuve de plus de la volonté d’un pays à se relever, à panser ses plaies pour un rebond vers des jours meilleurs.

Les mérites reconnus au président du Sénat sont donc une fierté pour tout un peuple, la marque de confiance que témoigne un pays ami à un pays en reconstruction. A travers cette décoration, il y a un message de réconfort pour le peuple congolais, meurtri par tant d’années de guerre. Comme pour dire que la situation que traverse aujourd’hui la RDC n’est pas une fatalité.

La France – et c’est le message qui se lie au travers de cette décoration - veut certainement faire voir au peuple congolais qu’il n’a pas perdu tous les repères. Il y a, se dit-elle, des gens d’exception que le pays devait prendre comme référence dans cette voie difficile de développement.

Léon Kengo wa Dondo est donc, pour la France, cette lumière qui éclaire le chemin de la RDC. Voilà pourquoi les insignes de la légion d’honneur française lui ont été décernés.

Discours lors de la remise des insignes de commandeur de la légion d’honneur à M. Léon Kengo wa Dondo, Président du Sénat, le 4 mai 2011

Il est des occasions très agréables dans le métier d’Ambassadeur, comme celle de remettre à une personnalité éminente la plus belle distinction de la République française. Je ressens ce plaisir comme cet honneur aujourd’hui en saluant les grands mérites de Léon Kengo wa Dondo.

La légion d’honneur est en effet la plus belle de nos médailles. Elle a été instituée en 1802 par l’empereur Napoléon Bonaparte. Elle récompense les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation. L’insigne que je vais remettre s’inspire de la Croix de l’Ordre du Saint-Esprit. Le centre de l’étoile présente un médaillon en or avec une tête de Cérès de profil, symbolisant la République. L’étoile est suspendue à une couronne de feuilles. Au revers, le médaillon d’or porte l’inscription Honneur et Patrie, ainsi que la date de création de l’ordre : 29 floréal An X.

Je cite deux traditions attachées à la Légion d’honneur qui relèvent à présent de l’anecdote.

Autrefois, les titulaires de la Légion d’honneur pouvaient bénéficier de la noblesse héréditaire. Elle provient d’une ordonnance royale de 1814 qui dispose que : «lorsque l’aïeul, le fils et le petit-fils auront été successivement membres de la Légion d’honneur et auront obtenu des lettres patentes, le petit-fils sera noble de droit et transmettra sa noblesse à toute sa descendance». Cette disposition très restrictive puisqu’elle suppose trois générations de médaillés qui n’a jamais été abolie est tombée en désuétude.

Autre anecdote, l’admission dans l’ordre comportait une rente annuelle insaisissable de deux cent cinquante francs or. J’ai fait un calcul, convertis en monnaie 2011, cette rente annuelle est de 12 euros 20 centimes pour les commandeurs. Vous en conviendrez, je pense que cet avantage relève aujourd’hui du folklore.

Monsieur le Président, je n’aurais pas l’outrecuidance de faire votre biographie. Elle appartient à l’histoire de la RDC, celle qui est à présent enseignée dans les écoles et les Universités de votre pays. Un auteur, qui vous consacre un livre, Antoine N’Koko, vous présente comme une «icône nationale» en raison de votre poids politique et des fonctions importantes que vous avez exercées à l’échelle nationale. Il met en évidence le «Kengisme», un style et une idéologie qui reposent sur un principe : la rigueur dans la gestion des affaires publiques. Vous êtes une référence pour les citoyens congolais, une source d’inspiration où des acteurs politiques, économiques et socio-culturels viennent se désaltérer. Il est impossible d’être plus élogieux.

Il faut dire que votre carrière est particulièrement riche depuis votre nomination comme Substitut du Procureur de la République au Parquet de district de Kinshasa en 1960. Vos engagements furent ensuite de plus en plus importants, avec votre nomination comme procureur général de la République en 1968, puis comme Premier ministre la première fois de 1982 à 1986, comme ministre des Affaires étrangères de 1986 à 1987 et de nouveau Premier ministre de 1988 à 1990, puis durant la période de démocratisation, lorsque le multipartisme fut autorisé, lorsque vous fûtes choisi comme Premier ministre en 1994. Vos intimes vous appellent paraît-il «Premier ». L’aboutissement de ce formidable parcours est votre élection en 2007 à la tête de la Chambre haute.

Pour ce qui me concerne, je dirais seulement que tout au long de cette riche carrière, vous avez contribué à enrichir les relations entre nos deux pays. J’ai le souvenir précis du 26 mars 2009 lorsque vous avez accueilli en haut des marches du Palais du peuple, avec Vital Kamerhe, le Président Nicolas Sarkozy. Vous avez alors reconnu, je vous cite : «de tout temps, la France a été aux côtés de la RDC, dans les moments difficiles de son histoire». Vous avez raison, mon pays a toujours été présent, dans les bons comme dans les mauvais moments du Congo, du Zaïre et de la RDC.

Laissez-moi saisir cette occasion pour faire une mention qui me tient à coeur. Je voudrais saluer l’armée de mon pays pour sa bravoure (ce fut Kolwezi et Artémis), mais injustement accusée (je pense à Turquoise). L’année 1994 fut dramatique. Impitoyables pour les Rwandais d’abord, puis effroyables pour les Congolais. Vous vous êtes à l’époque clairement exprimé contre l’ouverture des frontières de l’Est. La vague des réfugiés fut néanmoins un tsunami, incontrôlable. D’autres drames suivirent.

Combien de fois, depuis mon arrivée en RDC, j’ai entendu des erreurs sur cette partie de votre histoire mettant en cause l’armée française (intervenant avec un mandat de l’ONU), mais j’ai aussi entendu de nombreux témoignages de Congolais de Goma et de Rwandais de Gisenyi qui furent sauvés des massacres et du choléra. Je m’interroge souvent dans votre pays : n’est-il pas réducteur et donc dangereux de vouloir toujours chercher une seule cause à des drames complexes? Je crois qu’avec votre sagesse légendaire vous en conviendrez avec moi.

Votre stature d’homme d’Etat est partout reconnue, même parmi vos adversaires. Depuis 2007, vous avez fait du Sénat l’image de la force tranquille, et je cite votre discours lors de l’ouverture de la présente session parlementaire : «au fil des plénières, un lieu de relations interpersonnelles d’échanges, de tolérance mutuelle et de choix politiques plus responsables». Le bilan est éloquent : hormis les lois budgétaires, 59 lois avant cette session, des Conventions souscrites, des initiatives de contrôle engagées. . . Une institution modernisée avec le vote électronique, l’informatisation des services, la publication des annales, la télévision parlementaire...

Vous êtes donc aux yeux de vos concitoyens un homme d’Etat, l’homme sage que l’on consulte, l’homme de droit qui rappelle les règles, l’homme d’expérience qui garde la foi dans l’avenir, l’homme d’ouverture qui aime cet adage : «si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis.»

C’est pour cet ensemble de raisons que le Président Nicolas Sarkozy a décidé, sur sa réserve personnelle, de vous accorder cette haute distinction.

M. le Président, vous allez être dans votre pays l’homme le plus hautement distingué par le mien.

Pour tous vos mérites qui comme je viens de le démontrer sont grands comme pour honorer l’amitié entre nos deux pays, Léon Kengo wa Dondo, au nom du Président de la République, j’ai l’honneur et le plaisir de vous remettre la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur de la République française.

MOT DU PRESIDENT DU SENAT A L’OCCASION DE SON ELEVATION AU GRADE DE COMMANDEUR DE LA LEGION D’HONNEUR DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE

Monsieur l’Ambassadeur,
Distingué (e)s invité (e)s,
Cher (e)s Ami (e)s;

Je remercie tous et chacun de sa présence ici.

Je remercie surtout le Président de la République française, Son Excellence Nicolas SARKOZY, de m’avoir élevé au grade de Commandeur de l’Ordre de la Légion d’honneur.

Ce n’est pas la première décoration que je reçois de la République française. Lors de sa première visite au Zaïre en 1984, le Président François MITTERRAND m’a décerné le Grand Cordon de l’ordre de Mérite civil, comme à tous les Premiers Ministres français. A l’époque, j’étais Premier Commissaire d’Etat de la République du Zaïre.

Cet Ordre fut créé en 1962 par le Général De GAULE. Il est destiné à récompenser des personnalités diverses, soit dans la fonction publique - civile ou militaire - soit dans l’exercice d’une activité privée, pendant un certain nombre d’années. Il accueille aussi en son sein des personnalités étrangères reconnues comme amies de la France. Les souvenirs de cette distinction sont toujours vivaces, Mais la décoration de ce soir revêt un cachet tout particulier. Monsieur l’Ambassadeur vient de le souligner : « … c’est la plus belle distinction, la plus belle des médailles de la République française ».

Je puis y ajouter : c’est la plus noble, la plus prestigieuse de toutes ! Noble et prestigieuse, d’abord par la personnalité de son auteur : Napoléon BONAPARTE. Quel nom dans l’histoire de la France et du monde! Noble et prestigieuse ensuite par la qualité de ceux qui la perpétuent : de BONAPARTE à SARKOZY, en passant par De GAULE, MITTERRAND, CHIRAC et bien d’autres.

Noble et prestigieuse enfin par l’honneur que me témoigne ce jour le Président Nicolas SARKOZY. S’il l’a fait, un autre dans l’ombre l’a initié - que dis-je - suggéré, proposé. C’est vous, Monsieur l’Ambassadeur. Je vous le dois aussi. Acceptez mes remerciements.

Monsieur l’Ambassadeur,
Que puis-je dire en guise de réponse à votre éloge?
Si j’étais SOCRATE, je dirais : « tout ce que je sais est que je ne sais rien »
Je ne sais pas si la « référence » dont vous parlez est vue comme telle par mes compatriotes.
Je ne sais pas si la « source d’inspiration » que vous évoquez désaltère effectivement,
Je ne sais pas si « l’homme de sagesse », « l’homme de droit», « l’homme de foi » et « l’homme d’expérience » que vous peignez correspond véritablement au portrait...
Tout ce que je sais, c’est que j’ai une certaine idée de l’Etat, une certaine conception de se gestion. Je crois que la décoration de ce soir, au-delà de ma modeste personne, veut honorer une autre manière de servir l’Etat.
Et si le « le Kengisme » que vous évoquez rime avec la rigueur dans la gestion de cet Etat, alors je peux considérer que j’ai réussi ma « maïeutique » !

Monsieur l’Ambassadeur,
J’ai l’habitude de dire qu’un homme d’Etat n’a pas d’état d’âme. Les relations entre Etat non plus.
C’est une question de droit et d’intérêts.
L’amitié de la France ne nous a jamais fait défaut, dans la guerre comme dans la paix.
L’évocation des hauts faits d’arme de l’ « Opération turquoise » et celle d’ « Artémis » dans mon pays et la Sous-région illustrent ces relations d’amitié et de coopération.
Oui ! En 1994, je me suis clairement prononcé pour le retour des réfugiés rwandais dans leur pays.
Si j’avais été suivi, le Grand Kivu ne vivrait pas la tragédie que nous déplorons aujourd’hui.
Le Sage dirait : « On a tort d’avoir raison trop tôt » !

Par ailleurs, la France et la RDC doivent consolider leurs relations par un partenariat privé multisectoriel (mines, télécommunications, agriculture, cimenteries...) pour dominer le scandale géologique dans son sommeil éternel.
C’est l’investissement privé qui crée des foyers de richesse. Il augmente le produit intérieur brut, et par ricochet, permet l’amélioration du bien-être de la population.

Je ne peux clore ce mot, sans vous raconter une anecdote.

Quand j’ai quitté mes fonctions de Procureur Général de la République pour celles d’Ambassadeur plénipotentiaire près le Royaume de Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg, le Directeur de Protocole du Ministère belge des Affaires étrangères, venu m’accueillir à Zaventem, m’a apostrophé :

«Comment allez-vous vous comporter comme Ambassadeur? Procureur Général de la République, vous étiez répressif !».

Je lui ai répondu : «Avez-vous vu un Procureur général qui ne le soit pas ? Comme Procureur général de la République, j’ai aiguisé mes angles. Comme Ambassadeur, j’apprendrai à les arrondir ».

A la fin de mon mandat, je les ai tellement arrondis qu’ils sont devenus plats!

Tout ceci pour souligner que, dans la vie, il faut savoir s’adapter aux situations ! De peur de heurter, de vexer...
En somme, il faut cultiver l’humilité, la modestie, dans la grandeur et la dignité.

Monsieur l’Ambassadeur, Veuillez transmettre à Son Excellence Monsieur le Président de la République française l’expression de ma reconnaissance ; à vous, mon estime et mon amitié.

J’accepte de braver la sentence de CHURCHILL qui disait: «La décoration ne se demande pas, ne se refuse pas, ne se porte pas non plus ».

Avec fierté et dignité, je porterai la mienne. Vive la République française ! Vive la République démocratique du Congo!

Léon KENGO wa DONDO

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