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mardi 17 mai 2011

Ni ethnologie, ni ethnographie ! Tout simplement des Hommes !

Voici un article lu sur "Jeune Afrique" et qui intéressera certainement ceux, qui comme moi, ont eu la chance de vivre quelques années dans cette merveilleuse forêt équatoriale.

Je dédie cet article à Hubert, notre boy lavadère pygmée.
Qu' il aurait été fier, notre Hubert, de voir Jérôme Bokele, siéger comme le premier député provincial pygmée de la province de l'Equateur !

Des Pygmées et des Bantu !
Par Tshitenge Lubabu M. K.

Au cours de la seconde quinzaine de mars, j’ai participé au Forum international sur les peuples autochtones d’Afrique centrale (Fipac), une initiative du ministère du Développement durable, de l’Économie forestière et de l’Environnement du Congo-Brazzaville. C’était à Impfondo, dans l’extrême nord-est du pays. Impfondo, c’est la forêt, le fleuve Oubangui (Ubangi) en plein étiage qui coule à ses pieds, trente mille âmes, trois taxis, quatre minibus, une armée de mototaxis. C’est deux ânes, deux vrais ânes resplendissants de santé, qui font un sit-in quotidien devant le siège local du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Et zéro internet.

« Autochtone » est une terminologie culturellement correcte adoptée par l’Unesco pour désigner les Pygmées. Mais moi, Muntu (singulier de Bantu), ne suis-je pas autochtone en Afrique centrale ? Non, me dit-on, car mes ancêtres les Bantu sont venus de loin occuper les terres des pauvres Pygmées. Bigre, alors ! Depuis, les Pygmées, pardon, les autochtones, subissent notre loi. Je réalise que le mot « Bantu » est discriminatoire. Dans ma langue maternelle, le tshiluba, il signifie « les êtres humains ». Les autochtones le sont-ils ? S’ils l’étaient, on les appellerait « Bantu ». Comme moi ! Alors, vous demandez-vous, comment distinguer un Muntu d’un autochtone ? Facile : le premier est grand, le second, petit. Sauf que personne n’a jamais qualifié de « pygmée » ce président très connu, haut comme trois pommes, qui a dirigé longtemps un pays d’Afrique centrale !

Beaucoup de Bantu possèdent leurs autochtones taillables et corvéables à merci. Lorsque ces derniers récoltent du manioc dans un champ de 1 hectare, ils touchent 3 500 F CFA. Si ce n’est pas du servage, c’est quoi ? « Non, affirme un patron, ils mentent. Je paie 45 000 F CFA l’hectare. S’il y a dix ouvriers, je donne combien à chacun ? » Bon, je ne suis pas doué en calcul, mais tout de même ! Les Bantu se tapent des pépées autochtones, alors que les petits hommes de la forêt ne peuvent flirter avec des gonzesses bantu. On dit qu’ils sont fourbes, qu’ils ne vous regardent jamais dans les yeux lorsqu’ils vous parlent. Fadaises : ils m’ont bien regardé dans les yeux, même si, je le reconnais, c’était de bas en haut.

Si vous demandez son âge à un autochtone, il vous répondra qu’il n’en sait rien. Pour le savoir, les Bantu ont inventé une méthode originale : ils regardent sous l’aisselle de l’intéressé. S’il y a des poils, ils lui donnent l’âge qui correspondrait à celui des poils ! Pourtant, les Bantu ont beaucoup à apprendre des autochtones, qui ne détruisent ni la faune ni la flore. Ils n’ont jamais fait de coup d’État, ces illettrés, ni de guerre civile. Ils peuvent empêcher la pluie de tomber. Leur pharmacopée résout tous les problèmes d’hémorroïdes et d’érection. Bon, les Bantu me diront que le Congo-Brazzaville a promulgué cette année une loi sur les droits des autochtones. Que trois sénateurs et trois députés pygmées sont au Parlement burundais, que le Rwanda a aussi un sénateur autochtone. Bantu, forts en gueule, vous devriez avoir honte : ce n’est pas assez !

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