Où est passé Alexis Thambwe Mwamba ?

Congo Indépendant

17/05/2011

Le ministre congolais des Affaires étrangères,

Alexis Thambwe Mwamba. Photo d’archives.

Depuis une dizaine de jours, le ministre congolais des Affaires étranges, que dis-je, des Affaires étrangères, le très flamboyant Alexis Thambwe Mwamba, n’est plus visible dans le microcosme politique kinois. Son ombre n’a plus été aperçu au bâtiment du «Minaffet». A Bruxelles et à Kin, les "ragots" sur son "éclipse" vont dans tous les sens.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Lipopo ya Banganga, alias Kinshasa-Lez-Immondices, trois versions circulent sur la "disparition" du chef de la diplomatie congolaise. Première version : «Alexis» a pris un congé sabbatique d’une durée d’un mois. Un cas sans précédent. A en croire mon ami, le Mtoto du Maniema serait "souffrant" depuis le crash du jet de la Monusco lors de l’atterrissage à l’aéroport de Ndjili. L’aéronef venait de Goma via Kisangani. "Thambwe devait prendre ce vol, dit mon ami. Il a fini par céder sa place à un membre de ses proches qui a péri dans l’accident. Le torchon brûle au Maniema où ce ministre est tout simplement accusé d’avoir «mangé» le disparu". Eh oui ! Ne dit-on pas que les bantous sont de culture orale ? Ici, celui qui affirme n’est nullement tenu de prouver ses assertions. L’intime conviction de ceux qui l’écoutent suffit.

Deuxième version : ne se pardonnant pas d’être indirectement responsable de la mort de cette personne, Alexis a commencé «à déprimer». Il aurait été hospitalisé à Paris avant d’être transféré à Bruxelles. Il aurait quitté cette dernière ville pour une "destination inconnue" en Europe. Il semble que les «combattants» se seraient lancés à ses trousses. Fantasme?

Troisième et dernière version : Avant de «tomber malade», le ministre Thambwe a effectué un séjour discret à La Haye sur invitation du procureur près la Cour pénale internationale (CPI). Ancien haut cadre du MLC, Alexis est un des témoins à charge dans le procès "le procureur contre JP Bemba Gombo". Il aurait fait son témoignage en «audience non publique».

Mon ami qui se souvient de tout de me rappeler qu’en septembre 2009, les ministres Alexis Thambwe Mwamba et José Endundo Bononge, transfuges du MLC, avaient dénoncé, via une dépêche de l’AFP, l’attaque simultanée de leurs domiciles par des hommes armés. Les «assaillants» laissaient chaque fois un «message» libellé comme suit : «témoignes contre Jean-Pierre Bemba, tu mourras». A en croire mon ami, d’autres ex-cadres du MLC seraient attendus chez l’Argentin Luis Moreno-Ocampo. Depuis trois ans, ce magistrat s’arrache les cheveux pour démontrer que «JPB» exerçait le commandement sur ses hommes et non le président centrafricain de l’époque, Ange-Felix Patassé.

On ne prête qu’aux riches, mon ami qui sait décidément tout m’a confié cette histoire qui se raconte à Kigali : «Paul Kagame avait relevé la pétulante Rose-Marie Museminali de la tête de la diplomatie rwandaise suite aux informations selon laquelle cette belle dame "roucoulait" de temps en temps avec Alexis. Il semble que Louise Mushikiwabo, la remplaçante, est moins portée à la chose…».

Mon ami de conclure : «Tout ceci ne nous dit pas l’endroit où se trouverait Alexis…»