Le Potentiel
16/07/2011
Vendredi 8 juillet 2011.Vendredi noir. Vendredi des torpeurs. Vendredi des aléas. Vendredi cauchemardesque. Un cercueil volant, avec à son bord 112 passagers, a encore endeuillé le pays. Des dizaines de personnes ont perdu la vie. A quelque centaines de mètres de la piste de l’aéroport de Bangboka à Kisangani. Ce énième crash d’avion survenu en RDC laisse des images insoutenables qu’on croirait venues d’un autre monde. Des morts calcinés. Des cadavres difficiles à identifier après d’atroces flagellations des décombres en furies. Les restes de corps déchiquetés à peine reconnaissables… Faut-il pleurer encore ?
Dans un pays qui ne dispose, pour ainsi dire, que fort peu d’infrastructures aéroportuaires, les crashs à répétition n’émeuvent guère personne. Ni les gouvernants ni les gouvernés, ni même les auteurs des catastrophes. Sauf les familles des victimes ! Un crash ! C’est devenu comme un fait divers. La preuve ? Vous avez suivi avec nous l’arrogance avec laquelle Monsieur le propriétaire du Boeing 727 de la Compagnie aérienne Hewa Bora Airways rejette la responsabilité de son entreprise. Comme qui dirait, il tue les morts deux fois.
Entre-temps, le gouvernement a décrété ses traditionnels trois jours de deuil national en mémoire des victimes. En même temps, les responsables, à tous les niveaux, se rejettent la balle pour, finalement n’incomber la faute qu’au « mauvais temps ». Puisqu’on sait que lui, le « mauvais temps », n’engagera jamais un avocat pour le défendre. Incroyable ! Les morts congolais n’ont-ils pas droit au respect ?
Certes, il est vrai que les accidents d’avion ne sont pas l’apanage de la seule RDC. Mais il n’est pas moins vrai que la récurrence des catastrophes aériennes sur le territoire congolais n’est à comparer à aucune autre Nation sérieuse. Pourquoi, Bon Dieu, l’intervention des institutions publiques ne tombe qu’à posteriori ? Qui empêche l’Etat congolais d’agir en amont ? Mais surtout, quel ministre va-t-on démettre cette fois ?
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