Digital Congo
15/07/2011
Si Werrason n’avait que des seins proéminents et le postérieur d’une danseuse à exhiber, si Fally n’avait que des déhanchements usés à proposer, si ces deux là n’ont pu jouer que des musiques désarticulées, Staff Benda Bilili a offert une musique originale, variée et un spectacle plaisant, captivant.
L’orchestre congolais Staff Benda Bilili va se produire, le 11 octobre prochain, à l’Olympia de Paris. Les cinq personnes handicapées et le jeune Roger, qui vivaient dans la rue, vont ainsi passer de la rudesse et la violence des rues de Kinshasa au firmament, à l’Olympia où ils rejoindront les autres dieux de la musique congolaise qui avaient su attirer, dans la même salle, un public international : Tabu Ley et Abeti Masikini.
Rien à voir avec ces groupes congolais qui avaient joué devant une diaspora nostalgique et chauvine. Cette annonce a été faite par le groupe lors d’un concert mémorable, un de plus, qu’il a livré le samedi 18 juin, à Rezé près de Nantes.
À la fin du concert, environ 3.000 personnes bravaient une pluie fine, applaudissaient et scandaient le nom de l’orchestre dans le but de le faire revenir sur scène. Au moins dix minutes de vivats, d’applaudissements, de cris… pour saluer une prestation de toute beauté.
La ville de Rezé a choisi, pour la première édition de son festival Antibémol, Staff Benda Bilili comme groupe phare. Bien lui en prit, car le public lui a fait un triomphe à chaque chanson.
Outre une musique pleine d’entrain, l’orchestre congolais a proposé un répertoire varié sur le plan mélodique et musical.
La prééminence dans les chansons est allée de la guitare acoustique à la batterie, en passant par la voix, la guitare électrique ou le satonge, cet instrument monocorde de sa fabrication que Roger manie avec magie.
Le public enfiévré, applaudit, crie, danse, saute… La communion est au rendez-vous : les chanteurs transforment leurs chaises roulantes en toupie, un autre va carrément délaisser la sienne pour se donner à un numéro endiablé de danse à même le sol.
Du stade de France à Rezé ou de la honte à la fierté
Après le concert, une nuée de Congolais s’est formée auprès des artistes de Staff Benda Bilili : autographes, photos et surtout congratulations. La diaspora congolaise promène sa fierté d’une manière ostensible et se laisse même aller à des comparaisons notamment avec la prestation de Werrason et de Fally Ipupa au Stade de France…
Un gouffre entre les deux concerts : si Werrason n’avait que des seins proéminents et le postérieur d’une danseuse à exhiber, si Fally Ipupa n’avait que des déhanchements usés à proposer, si ces deux là n’ont pu jouer que des musiques désarticulées, Staff Benda Bilili a offert aux mélomanes de Rezé et ses environs une musique originale, variée et un spectacle plaisant, captivant pour tous publics. Une sorte de rédemption de la musique congolaise.
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