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mercredi 22 février 2012

Le Cameroun, nouveau cimetière des éléphants

Le Monde.fr
22/01/2012

Dans le parc national camerounais de Bouba N'Djida, à la frontière tchadienne, 
des carcasses d'éléphants massacrés par les braconniers. 
 BOUBAN'DJIDA LODGE/AP 

Des braconniers soudanais sillonnent le nord du pays : 200 pachydermes ont été tués en un mois pour leur ivoire. 

Les braconniers sont revenus. Montés sur des chevaux ou des dromadaires, ces groupes originaires du Soudan et peut-être du Tchad, armés de kalachnikovs, écument la région de Bouba N'Djida, dans le nord du Cameroun. Selon un bilan provisoire, établi vendredi 17 février par des observateurs sur le terrain, environ 200 éléphants ont été massacrés depuis la mi-janvier.



Les " braconniers soudanais " sont bien connus ici. Voici des années que, la saison sèche venue, ils pénètrent en toute impunité dans cette zone frontalière pour s'approvisionner en ivoire. " L'ivoire est exporté illégalement vers la Chine et d'autres pays d'Asie. Puis l'argent récolté finance l'achat d'armes qui serviront dans les conflits régionaux ", explique Céline Sissler-Bienvenu, directrice française du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Il sert aussi " simplement " à gonfler les comptes en banque de mafias organisées. 

Mais, cette année, le massacre atteint une ampleur sans précédent. " Les éléphants de Centrafrique et du Tchad ont été décimés comme cela, et c'est ce qui est en train de se passer ici. Les braconniers pénètrent de plus en plus profond ", constate Paul Bour, directeur du seul lodge installé à l'intérieur du parc national de Bouba N'Djida. 

Le nombre d'éléphants vivant au Cameroun n'est pas connu précisément. Il oscillerait entre 1 000 et 5 000 individus, selon les chiffres de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) datant de 2007. Moins d'un millier séjourneraient dans la zone de Bouba N'Djida, constituant l'une des dernières populations d'éléphants des savanes. 

Le mode opératoire de ces bandes armées est bien rodé. Elles comptent jusqu'à une cinquantaine de personnes qui, une fois passée la frontière, se divisent en petits groupes de chasse. Des bases de repli où elles bénéficient d'un soutien logistique seraient présentes au Tchad. Une fois au Cameroun, elles enrôlent les villageois. " Les animaux détruisent leurs champs, alors les paysans ne sont pas mécontents de ces opérations qui permettent de s'en débarrasser. D'autant que les braconniers leur laissent en contrepartie toute la viande. Il n'y a que les défenses qui les intéressent ", explique M. Bour. 

Le système prévu officiellement par le gouvernement pour indemniser les paysans des dégâts occasionnés par les éléphants est dans la réalité loin d'être effectif, l'argent ayant souvent été détourné avant d'atteindre les villages. 

Un rapport, rédigé jeudi 16 février, témoigne de cette tacite complicité. Les cavaliers achètent " du mil dans les villages de Sinassi et de Gouna pour leurs chevaux, mais également de la farine de maïs, du thé et du sucre. (...) Il nous a également été rapporté qu'ils sont allés jusqu'à passer la nuit au village de Kouloungou au vu et au su de tout le monde ", consigne l'auteur, Alain Nouredine, expert des aires protégées. 

Selon un autre témoignage, " les cavaliers, qui ne mangent pas de viande de brousse, s'approvisionnent auprès des éleveurs nomades et utilisent leurs campements pour rester inaperçus "

Après le passage des cavaliers, la savane donne le spectacle d'une boucherie à ciel ouvert avec ses restes de cadavres dépecés. Dans le parc de Bouba N'Djida, où les villageois ont interdiction de pénétrer, gisent les cadavres des animaux mutilés. Avec leur fusil MAS 36, les sept rangers payés par le ministère des forêts et des aires protégées ne sont pas de taille à lutter. Trop dangereux. En 2010, deux sont morts. 

Les organisateurs de safaris locaux, en collaboration avec le conservateur du parc, ont mis en place une équipe d'une vingtaine de " gardes-villageois ". Mais c'est encore bien loin de suffire. " Nous ne pouvons pas entrer dans le parc, je demande des renforts à mon administration depuis le 25 janvier, mais je n'ai toujours pas de réponse ", se plaint Mathias Fonepa, le conservateur. 

L'indifférence du gouvernement camerounais a fait sortir de sa réserve le chef de la délégation de l'Union européenne (UE) à Yaoundé. " Nous sommes persuadés que vous voudrez bien ordonner toutes les mesures nécessaires pour lutter résolument contre les activités des braconniers. Il y a une grande urgence. L'autorité de l'Etat camerounais doit être rétablie dans cette zone. Seule une lutte rigoureuse contre ce fléau permettra au soutien, qui sera apporté par l'UE à cet espace protégé de première importance, d'être mis en oeuvre dans les meilleures conditions ", écrit Raul Mateus Paula, dans une lettre adressée au premier ministre, Philémon Yang, datée du 15 février et que Le Monde s'est procurée. Le message est clair. L'UE a promis de financer un projet d'aire protégée entre le Nord camerounais, la Centrafrique et le Tchad. Si... 

L'impunité dont jouissent les braconniers est le fond du problème. " Dans toute l'Afrique centrale, nos efforts sont anéantis parce que la loi n'est pas appliquée. Les braconniers ne sont jamais condamnés, alors ils reviennent. Au Cameroun, le problème est pourtant devenu un enjeu de sécurité nationale ", regrette Bas Huijbregts, chargé de la gestion des projets régionaux de conservation au WWF. 

" Le braconnage est un problème transfrontalier. Il faut arrêter de penser qu'on le réglera en chassant le petit trafiquant. Le crime organisé n'est pas dans la brousse, mais dans les villes ", défend Ofir Drori, directeur de LAGA, une organisation qui se bat contre le trafic international de la faune sauvage. Cet Israélien de 34 ans, installé à Yaoundé, fait depuis plusieurs années un énorme travail pour démanteler les réseaux et dénoncer la corruption qui permet aux contrebandiers de sortir leur butin sans être inquiétés, alors que le commerce international de l'ivoire est interdit depuis 1989. 

Il est à l'origine des rares condamnations prononcées dans la région. " Nous essayons de construire un système d'alerte et de coopération entre les Etats de la région ", explique Ofir, ajoutant que le Soudan du Sud vient de demander l'appui de son organisation. " La lutte contre le trafic d'ivoire n'est pas une question d'argent, mais de volonté politique ", assure-t-il. 

C'est aussi l'avis de Paul Bour : " On ne va pas arrêter tous les petits braconniers. Avec la pauvreté qui règne ici, il y aura toujours un gars pour tenter sa chance. Il faut frapper les commanditaires. " Dans quelques jours, quelques semaines au plus, les cavaliers soudanais repartiront. " Pour cette année, le mal est fait, mais j'espère que la communauté internationale aura entendu notre cri et qu'un tel massacre ne se reproduira jamais plus. "


L'ESSOR DES CLASSES MOYENNES EN ASIE STIMULE LE TRAFIC
Saisies records 23 tonnes d'ivoire ont été saisies en 2011 dans le monde, selon l'ONG Traffic : un record depuis l'interdiction du commerce international de l'ivoire instauré en 1989. 

Ce chiffre correspond à 2 500 pachydermes tués. 

Demande 
L'Asie mais surtout la Chine constituent le principal débouché du trafic d'ivoire. 

L'enrichissement des classes moyennes chinoises stimule la demande, en bijoux notamment. 

La présence croissante de Chinois en Afrique favoriserait aussi l'essor de ces échanges. 

Afrique centrale 
Sur les 500 000 à 650 000 éléphants d'Afrique répertoriés en 2007 par l'Union internationale pour la conservation de la nature, 30 % vivaient en Afrique centrale. 

La République démocratique du Congo et la Centrafrique sont les deux pays où la pression du braconnage est la plus forte. 

L'éléphant des forêts du bassin du Congo est davantage recherché, car son ivoire, résistant, est plus facile à travailler que celui de l'éléphant des savanes.

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