09/03/2012
La France vient, par son agence de développement, AFD, consentir en faveur de la Gecamines une annulation de 94% de sa dette, sur une enveloppe totale de 83 millions d’euros. A la Gecamines de faire bon usage de cette manne pour relancer son plan de production.
La France a décidé d’apporter tout son soutien au processus de transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales. C’est dans ce cadre que l’Agence française de développement organisme public chargé de coordination de ses interventions, vient de consentir en faveur de la Générale des carrières et des mines (Gécamines), Société par action à responsabilité limitée (Sarl), une annulation de 94% de dette sur une enveloppe totale de 83 millions d’euros. Ce qui devait, pense-t-on, soulager sensiblement la trésorerie de cette entreprise publique transformée depuis quelques mois en société commerciale.
Le président du Conseil d’administration (Pca) de la Gecamines Sarl. Albert Yuma, 1a fait savoir lors de la cérémonie de signature du protocole d’entente entre la Gecamines Sarl et l’Agence française de développement (AFD), hier jeudi 8 mars en présence notamment, pour le compte de la Gecamines Sarl, d’A. Kalej Nkand, Administrateur directeur Général (ADG) a.i. de la Gecamines Sarl, et pour l’AFD, de son directeur pour la RDC, Christian Yoka. Tout s’est passe sous l’oeil vigilant du chargé d’affaire de l’ambassade de France en RDC. Olivier Huot. Pour l’essentiel, ce protocole d’entente a porté sur la restructuration de la dette de la Gecamines Sarl à l’égard de l’AFD.
Le Pea Yuma a fait valoir que cet effacement significatif de ce passif de cet établissement public fera en sorte que celui-ci puisse rebondir. Car, paraphrasant le chef de l’Etat, Joseph Kabila, lors de son investiture, la relance de l’économie congolaise passe par le secteur minier. Les mines, avec ses ressources avant la capacité d’intervenir dans d’autres secteurs, telle l’agriculture. Pour lui, c’est la Gécamines Sarl qui demeure le fer de lance de cette économie. Pour ce faire, a-t-il avancé, un concours notamment financier de la part des partenaires s’avère nécessaire. Avec l’effacement de ce passif a noté Albert Yuma, la Gecamines Sarl ne va pas dormir sur ses lauriers. Cette entreprise, devenue un établissement public commercial, est en train de préparer d’autres engagements financiers pour le futur.
Une négociation de bons managers
A la question de la presse de savoir sur quelle base cet effacement de la dette a été obtenu, Albert Yuma a d’abord relevé le fait que l’AFD étant un créancier important, la direction de l’entreprise conduite par l’ADG A. Kalej Nkand, n’a ménagé aucun effort pour poursuivre les discussions en négociant la remise de la dette. Il a également laissé entendre que l’Agence française de développement justifie sa décision par le fait des « avancées significatives obtenues, dans un premier temps dans le processus de restructuration des entreprises publiques initié par la République démocratique du Congo, soutenue par ses partenaires techniques et financiers, puis dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan stratégique de développement arrêté par la Gécamine Sarl sur la période 2012-2016 qui vise à redresser et à faire de la Gécamine Sarl un opérateur minier d’envergure ». C’est dans ce cadre, note le PCA Albert Yuma, que « l’AFD et la Gécamines Sarl ont repris leurs discussions sur les modalités d’apurement de la créance de l’AFD ».
Ainsi, au terme, l’AFD s’est dit disposée à consentir une remise de sa créance à hauteur de 94%, le solde de la créance ne faisant pas l’objet d’abandon de créance serait réglé selon un échéancier convenu sur deux années. Le Protocole d’Entente conclu ce jour emporte déclarations d’intentions mutuelles de deux parties de soumettre à leurs instances de décision respectives les termes de cette transaction.
Un engagement de la Gecamines Sarl
Ayant financé en 1986 le programme quinquennal d’investissements de la Gecamines. L’AFD a finalement été amenée à constater l’effondrement durable de sa production et la perte de ses partenariats tant capitalistiques, sociaux, financiers et industriels qu’institutionnels, en raison notamment du contexte politique et économique qui a prévalu en RDC à compter de 1990. Ce qui a occasionné pour l’Agence française de développement des impactes qui ont fini par ramener sa créance vis-à-vis de la Gecamines à 83 millions d’euros.
Le président du Conseil d’administration de la Gecamines Sarl a précisé qu’il reste à cet établissement public de payer 4.800.000 euros durant deux ans et en deux tranches. La première l’est à la signature du protocole d’entente. Tout en faisant observer qu’il n’y a pas de prise en compte de la position du gouvernement mais un engagement de la Gecamines Sarl. Il répondait à une question malencontreusement posée en ce qui concerne l’utilisation de la manne que l’entreprise aurait reçue de l’Agence française de développement.
Et l’Administrateur directeur général de cet établissement public de renchérir qu’il n’y a pas un nouvel arrivage de fonds ». Cela après avoir brossé succinctement, lui aussi, les péripéties de l’annulation de cette dette. Effacement qui intervient après l’élaboration d’un plan stratégique, notamment pour la relance de l’exploitation pour que dans les cinq ans à venir, la Gecamines Sarl puise produire 100. 000 tonnes de cuivre par an.
Olivier Dioso/Le Potentiel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire