06/08/2013
Face aux critiques qui s’amplifient contre la Monusco apparue toujours complaisante avec les groupes armés parmi lesquels les terroristes du M.23, le porte-parole de la mission onusienne affirme que celle-ci n’est pas revenue sur son ultimatum de désarmement des forces déstabilisatrices en question
Le lieutenant-colonel Félix-Basse, porte-parole militaire de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), a déclaré, lundi, au cours d’une mise au point que la MONUSCO n’est pas revenue sur sa décision de traquer tout détenteur illégal d’armes à feu à Goma et ses environs, dans la province du Nord-Kivu, comme certains médias l’ont affirmé. « Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes restés conformes à notre déclaration.
En aucun moment, le général commandant de la force n’est revenu sur ces déclarations parce qu’un délai de 48 heures a été effectivement accordé à différents groupes armés ou à tout individu portant illégalement des armes, en dehors des forces de défense et de sécurité. Une fois que ce délai a expiré, nous sommes en train de mettre en oeuvre tous les mécanismes retenus à cet effet afin de rendre cette zone complètement sécurisée », a précisé le lieutenant-colonel Felix Basse.
Il n’y a donc pas eu, selon lui, un rétropédalage de la MONUSCO. « Nous ne sommes pas revenus sur cette déclaration. Nous sommes en train de poursuivre nos activités quotidiennes pour renforcer justement les mesures qui ont été prises et qui ont été annoncées par le général commandant de la force », a souligné le lieutenant-colonel Basse. Dans un communiqué publié le 30 juillet dernier, rappelle-t-on, la Monusco avait dit considérer toute personne ne faisant pas partie des forces de sécurité nationales et, possédant une arme à feu à Goma et dans les localités situées au Nord de la ville, comme une menace imminente pour les civils.
Les détenteurs d’armes à feu dans cette région devraient, au plus tard le 1er août 2013, rendre leurs armes dans une base de la MONUSCO et rejoindre le processus de désarmement et de démobilisation. La mission onusienne avait expliqué que cette opération vise à imposer une zone de sécurité dans la région de Goma et Sake et sera constituée pour la première fois, des éléments de la brigade d’intervention de la Monusco qui travailleront conjointement avec la brigade du Nord-Kivu de la Mission.
Mary Robinson trahit la RDC à Nairobi
Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la Monusco, nouvelle brigade d’intervention avait lancé un ultimatum demandant le désarmement des rebelles se situant dans l’axe Goma-Sake. Un ultimatum qui a été accueilli avec soulagement par la population. Mais le chef de la Monusco est finalement revenu sur cet ultimatum, expliquant que l’avertissement était plutôt une opportunité pour les groupes armés de coopérer.
Rétropédalage de la Monusco. Alors que la nouvelle brigade d’intervention avait fixé aux rebelles un ultimatum ordonnant leur désarmement, le commandant de la force est finalement revenu sur cet avertissement. Il a expliqué que cet ultimatum n’en était pas vraiment un, mais plutôt une opportunité pour les groupes armés de coopérer.
Ce n’est peut-être pas à Goma, mais à Nairobi qu’il faut chercher une explication. Quelques heures après le lancement de l’ultimatum, s’ouvrait dans la capitale kenyane un sommet réunissant les chefs d’Etat des Grands Lacs. Et selon des sources à Nairobi, le président ougandais Yoweri Museveni a fait part de ses préoccupations à Mary Robinson, l’envoyée spéciale de l’ONU dans la région. Il estime qu’avec cet ultimatum, la Monusco risquait de mettre de l’huile sur le feu alors que les négociations entre le M23 et le gouvernement congolais sont déjà au plus mal. Des négociations chapeautées justement par le président ougandais.
L’ONU évoque un problème de communication Mary Robinson, qui a pris ses fonctions il y a seulement quelques mois, a fait remonter ces préoccupations à New York. Plus tard, à Goma, lors de sa conférence de presse, le chef militaire de la Monusco qui avait lancé l’ultimatum est revenu sur son annonce. Au quartier général de l’ONU, on assure qu’il s’agissait simplement d’un problème de communication, d’autant que la zone de sécurité concernée n’englobe pas les positions sous contrôle du M23. Pas de remise en cause non plus du mandat de la brigade d’intervention, mais ce changement de ton inquiète y compris au sein de la Monusco. Vendredi, à Goma, un convoi de la mission des Nations unies a été visé par des jets de pierre dans la ville.
ACP
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