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dimanche 22 septembre 2013

Dilemmes pour accéder aux victimes de conflits

Lu sur le Magazine de la DDC sur le Développement et la Coopération 
N° 3 / septembre 2013 
www.ddc.admin.ch 
De Jane-Lise Schneeberger.

Alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fête cette année ses 150 ans, de nouveaux défis se posent à l’action humanitaire. 
Les organisations actives, comme lui, dans des zones de conflits ont de plus en plus de difficultés à accéder aux victimes. Elles doivent parfois faire des compromis pour pouvoir déployer leur aide.

Dans certaines régions de la République démocratique du Congo, l
es équipes humanitaires de l’ONU ne se déplacent que sous la protection des Casques bleus.


Choqué par la vision de milliers de soldats blessés qui agonisaient faute de soins sur le champ de bataille de Solferino, Henri Dunant a lancé une idée révolutionnaire : toutes les victimes d’une guerre sont des êtres humains et méritent d’être secourues, sans aucune discrimination. 


Ce principe va inspirer la création du CICR en 1863 et celle des sociétés nationales de la Croix-Rouge, ainsi que l’élaboration du droit international humanitaire (DIH). 
Jusqu’à la moitié du 20e siècle, le CICR a été la seule structure internationale à intervenir dans les zones de conflits. Il a été rejoint ensuite par les agences onusiennes et par de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG). 
La plupart des acteurs humanitaires respectent aujourd’hui quatre principes fondamentaux : l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance 

Les humanitaires moins bien acceptés 
Selon le DIH, les parties aux conflits ne peuvent pas refuser arbitrairement la fourniture d’une assistance humanitaire. 
Depuis une dizaine d’années, les organisations humanitaires ont pourtant de plus en plus de peine à obtenir leur consentement.
Les belligérants sont réticents à leur accorder l’accès aux victimes, soit parce qu’ils perçoivent ces organisations comme des alliées de l’Occident, soit parce qu’ils veulent contrôler strictement l’aide dispensée sur leur territoire. 

Certains États autoritaires et groupes armés sont des interlocuteurs particulièrement difficiles.
Lorsqu’ils ne rejettent pas en bloc l’aide extérieure, ils la soumettent à des conditions très restrictives. « Pour pouvoir sauver des vies, les humanitaires sont parfois amenés à faire des compromis, voire à céder sur les principes fondamentaux. Cela leur pose d’importants dilemmes moraux et peut s’avérer contre-productif à long terme », relève Anne de Riedmatten, chargée de programme à l’Aide hu- manitaire de la DDC. 
Accès total ou partiel aux victimes
Une des restrictions les plus fréquentes est l’interdiction de pénétrer dans certaines zones sensibles, alors que l’accès est possible ailleurs.
Premier dilemme : une organisation impartiale peut-elle n’aider qu’une partie des victimes ?
« Il faut parfois se montrer pragmatique », répond Yves Daccord, directeur général du CICR. « Nous pouvons accepter une telle condition temporairement, mais nous revenons à la charge et réitérons sans cesse notre demande de pouvoir accéder à toutes les populations dans le besoin. » 

Certaines ONG n’hésitent pas à enfreindre l’interdiction d’accès.
« Nous préférons toujours travailler avec le consentement de l’État, mais lorsque la négociation échoue, nous envisageons d’autres options dans les zones non contrôlées par le gouvernement », reconnaît Bruno Jochum, directeur général de la section suisse de Médecins sans Frontières (MSF). 
Dans la province soudanaise du Kordofan du Sud, dont l’accès est bloqué depuis deux ans par le gouvernement, MSF a choisi d’entrer directement dans les territoires aux mains des rebelles. Elle tient cependant les autorités soudanaises informées de ses activités.

Les agences onusiennes n’ont pas la même marge de manœuvre qu’une ONG à cet égard. Elles sont tenues de respecter la souveraineté des États.
« Quand c’est un gouvernement qui interdit l’accès, nous lui rappelons ses obligations découlant du DIH. Les résultats de ce plaidoyer sont variables », indique Geneviève Boutin, cheffe de la section Po- litique humanitaire à l’Unicef. « Nous n’avons pas le même moyen de pression lorsque l’accès est blo- qué par un groupe armé qui ne recherche aucune légitimité politique et ne se sent donc pas lié par le DIH. » 
Se taire ou partir 
Les humanitaires ont aussi la possibilité d’alerter les médias pour faire pression sur les belligérants. 
D’habitude discret, le CICR intervient publiquement dans certains cas, s’il ne parvient pas à résoudre un blocage par le dialogue bilatéral. 

En 2009, il a ainsi révélé que des blessés palestiniens mouraient à Gaza en attendant les secours, parce que les ambulances n’étaient pas autorisées à circuler. 

Cependant, la dénonciation publique pose aussi un dilemme éthique, car elle peut entraîner des représailles. 

Durant la phase finale de la guerre au Sri Lanka, la plupart des organisations humanitaires se sont tues sur l’ampleur des massacres, un silence qui leur sera reproché. MSF en faisait partie :
« Si nous avions pris la parole publiquement, cela aurait signifié notre expulsion immédiate.Vu la possibilité pour nos équipes de sauver des vies en pratiquant la chirurgie, nous avons privilégié l’assistance », se souvient Bruno Jochum. 
À l’époque, le gouvernement sri lankais avait mis en place un « stratagème d’intimidation » des acteurs humanitaires, comme l’a relevé en 2012 un rapport de l’ONU.

Rester malgré tout ou se retirer
Il arrive qu’un État ou un groupe armé annule l’accès précédemment accordé. 

En 2009, le Soudan a chassé du Darfour dix ONG internationales. 

Deux ans plus tard, les milices chebabs expulsaient de Somalie 17 organismes humanitaires. 

Une organisation peut aussi partir de sa propre initiative, si elle estime ne plus pouvoir remplir sa mission. Cette décision représente toutefois un grave dilemme, tant elle est lourde de conséquences pour les victimes. 
« Le retrait total reste finalement assez exceptionnel. Sachant qu’il est généralement très compliqué de regagner l’accès, l’organisation choisit plutôt de geler seulement une partie de ses activités », note Anne de Riedmatten. 
En avril dernier, le CICR a ainsi suspendu ses visites de prisons en Ouzbékistan, faute de pouvoir faire son travail de protection des détenus. Il a maintenu une présence réduite dans ce pays. 

La sécurité au détriment de la neutralité
Les restrictions d’accès peuvent aussi être liées à l’insécurité. Dans un tel contexte, la protection du personnel soulève une épineuse question éthique, que résume Ed Schenkenberg, directeur de la fondation Dara International : 
« Le recours à une escorte militaire compromet la neutralité des humanitaires. Malheureusement, c’est parfois le seul moyen d’accéder aux victimes. Vaut-il mieux se déplacer sous escorte ou rester les bras croisés dans la capitale ? » 
En Somalie, la plupart des équipes internationales sont actuellement protégées par des gardes armés.
Pour le CICR et MSF, ce pays reste une exception. Les deux organismes restent viscéralement opposés à une protection militaire, préférant négocier des garanties de sécurité avec les belligérants.

Les Nations Unies, elles, n’utilisent des escortes qu’en dernier recours, s’il n’existe aucune solution civile pour répondre aux besoins humanitaires.

Dans certaines zones de la République démocratique du Congo, leurs équipes se déplacent aujourd’hui sous la protection des Casques bleus.

Pilotage à distance ou accès direct
Vu les risques encourus, certaines organisations, notamment les onusiennes, confient la distribution de l’aide à des intermédiaires locaux et gèrent les opérations à distance.
« Lorsque des menaces directes visent nos équipes, nous travaillons via une tierce partie. Cela nous permet de rester présents, même en cas d’insécurité extrême », explique Geneviève Boutin. « Nous choisissons des parte- naires bien connus dans la région, qui ne constituent pas des cibles au même titre que le personnel de l’ONU. » 
Le CICR, lui, tient à avoir un accès direct aux victimes, comme le souligneYves Daccord : 
« En ayant nos propres collaborateurs sur le terrain, nous pouvons mieux évaluer les besoins et comprendre les enjeux. Cela facilite également le dialogue avec toutes les parties prenantes. » ■ 
Présent sur tous les fronts 
Le CICR emploie quelque 13 000 personnes. Il intervient dans plus de quatre-vingt pays pour fournir protection et assistance aux victimes de conflits internationaux ou internes. 
Ses plus grandes opéra- tions se déroulent actuellement en Afghanistan, en Irak, en Somalie, en RDC, au Soudan du Sud et en Syrie. 
Le CICR offre une large palette de services humanitaires, qui va de la visite de prisonniers à la recherche de disparus, en passant par la fourniture de prothèses, l’approvisionnement en eau potable, les services médicaux ou l’assistance économique. 
Son financement est assuré essentiellement par les gouvernements occidentaux. 
La contribution de la Suisse est la deuxième en importance, après celle des États-Unis. Elle se monte cette année à 119 millions de francs. 

Deux années anniversaires 
Plusieurs commémorations sont organisées en 2013 et en 2014 sur le thème « 150 ans d’action humanitaire »
On célèbre non seulement les 150 ans du CICR, mais aussi ceux de la première convention de Genève sur le droit international humanitaire et de la conférence internationale qui créa le concept des sociétés nationales de la Croix-Rouge. 
Le CICR étant son principal partenaire humanitaire, la Suisse a choisi de s’associer aux célébrations. Elle veut saisir l’occasion de ces anniversaires pour mieux faire connaître à l’étranger son engagement en faveur du respect du droit international humanitaire et des victimes de conflits armés, ainsi que son rôle d’État dépositaire des Conventions de Genève.

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