25/07/2014
Par Emmanuel de Solère Stintzy
Un soldat de la Monusco près d'un dépôt de munitions à Kisangani, en octobre 2013.
© Monusco photos
Lambert Mende, ministre de la Communication de RDC et porte-parole du gouvernement, est à Kisangani depuis ce matin. Objectif : calmer les inquiétudes de la population du chef-lieu de la Province orientale qui devrait accueillir la semaine prochaine un premier groupe d’ex-rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Pour protester contre l’arrivée en provenance du Nord et du Sud-Kivu d’ex-Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), une vingtaine d’organisations de la société civile de la Province orientale avaient en effet organisé le même jour une "opération ville morte".
Un premier groupe de 70 ex-FDLR, dont l'arrivée a été annoncée puis annulée à plusieurs reprises, devrait être cantonné à Kisangani, "la semaine prochaine". Au total, toujours selon le ministre, ils devraient être "entre 1 200 et 1 400 à séjourner moins d’un mois à Kisangani avant de poursuivre leur chemin vers la province de l’Équateur et le Rwanda." Une précision importante, car la Monusco, le 16 juillet dernier, avait parlé de "Kisangani comme de la destination finale de ces rebelles en attendant de trouver des pays tiers pouvant les accueillir."
Pas encore rassurés…
La société civile de Kisangani ne semble pas encore totalement rassurée. "Les ex-FDLR doivent être directement acheminés dans un autre pays. Même s’ils ne restent que provisoirement, ils menaceront la sécurité de la population", redoute un membre de la plate-forme Société civile force de l’Orientale (Socifor), signataire de l’appel "opération ville morte".
Un appel lancé par une société civile divisée, qui a finalement été peu suivi aujourd’hui à Kisangani. "Jusqu’à 9 heures, certaines administrations et certains magasins étaient encore fermés. Toutefois, ce midi, motos et taxis vélos circulaient comme d’habitude", observe Ernest Mukuli, rédacteur en chef du journal Mongongo et coordonateur de l’ONG Mepad (Médias pour la paix et la démocratie).
Une semaine plus tôt, tout le monde ne parlait déjà que de l’arrivée des ex-FDLR. La psychose régnait sur la ville, qui se sent fragilisée par la présence, non loin de là, de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et des Mbororo, les éleveurs armés.
Des députés nationaux de la Province orientale et l’Église protestante s’étaient aussi publiquement opposés à l’accueil des FDLR.
Lambert Mende rencontrera demain samedi des acteurs de la société civile de Province orientale, mais aussi d’Equateur, du Nord et du Sud-Kivu pour tenter d’apaiser les craintes tenaces des uns et des autres.
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